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Comment les lobbies font tout leur possible pour incriminer le bœuf… en tordant le cou à des études

6.8.2022 J’aime lire des auteurs comme le dr Eades, qui démonte les fake news des media de grand chemin. Non pas que les journalistes mentent délibérément: ils relayent des communiqués de presse dont ils ne vérifient pas la source. Ils ne lisent pas non plus les études référencées. Dans ce cas-ci « Viande rouge et maladies cardiovasculaires »

Cet article est annexe au dossier de janvier 2020, qui sera un jour un livre "Qui a machiné le bœuf bashing ? (Un regard sérieux sur le rodéo médiatique antiviande)"

"Qui a machiné le bœuf bashing ?"

parution reportée


Traduit de l’anglais, source : la lettre du dr Eades « The arrow » n° 83 (lire aussi son blog).

"Une étude vient d'être publiée et fait le buzz dans les médias :  « comment la viande rouge augmente le risque de maladie cardiaque »

On pensait autrefois que les graisses saturées étaient les mauvaises dans la viande rouge et que ceux qui en mangeaient mouraient (soi-disant) comme des mouches. Depuis que cette notion a été largement démentie (…)  même par l'American College of Cardiology, les anciens promoteurs des maladies cardiaques dues aux graisses saturées, ceux qui veulent débarrasser la terre des bovins qui rotent se sont tournés vers un autre composant de la viande rouge : le N-oxyde de triméthylamine ou TMAO.

Le TMAO n'est pas vraiment un composant de la viande rouge (ou de toute autre viande, d'ailleurs) ; il est produit par les bactéries intestinales d'autres composants de la viande rouge.

Comme l'écrit Zoë Harcombe dans l'un de ses merveilleux bulletins hebdomadaires, que je lis chaque semaine et auxquels je vous recommande de vous abonner, le N-oxyde de triméthylamine (TMAO) est un composé organique appartenant à la classe des composés appelés oxydes d'amine. La TMAO est produite par les microbes intestinaux à partir de composants alimentaires tels que la choline, la bétaïne et la carnitine.

Ces nutriments sont plus abondants dans les aliments d'origine animale, comme la viande rouge, les œufs, le poisson et la volaille. Lorsque les bactéries de l'intestin se régalent de choline, de bétaïne et de carnitine, elles produisent une substance appelée triméthylamine (TMA). Le foie prend cette TMA et la convertit en TMAO.

Caché à l'abri des regards dans le paragraphe ci-dessus se trouve le fait qui assassine le discours de ceux qui essaient de prouver que la viande rouge nous tue. Il se trouve dans la phrase suivante : « Ces nutriments sont plus abondants dans les aliments d'origine animale, comme la viande rouge, les œufs, le poisson et la volaille ».

Le poisson ?!?! Mais toutes les études ne montrent-elles pas que la consommation de poisson prévient la mort par maladie cardiovasculaire ? Ouaip.

Alors comment se fait-il que ça nous tue si nous mangeons du bœuf, mais que ça ne nous tue pas si nous mangeons du poisson ? D'autant plus que le poisson génère beaucoup plus de TMAO que la viande rouge. Un ordre de grandeur supérieur, en fait. Jetez un coup d'œil au tableau ci-dessous, tiré d'un tableau figurant dans les références d'un autre article datant d'il y a près de dix ans et traitant de l'effet meurtrier de la TMAO.

 

 

Autre bizarrerie :  l'article d'où je tire le tableau ci-dessus ( article qui, comme je l'ai mentionné, était en fait référencé dans le même article suggérant d’éviter de manger du bœuf en raison de son effet sur la TMAO) discute d'une autre étude portant sur la L-carnitine, un autre composant de la viande.


Extrait: 


Fait intéressant, dix jours après la publication de Nature, la clinique Mayo a publié une méta-analyse (une évaluation de nombreuses études portant sur la même question, dans ce cas la carnitine - https://www.mayoclinicproceedings.org/article/S0025-6196(13)00127-4/fulltext)  qui conclut : "Par rapport au placebo ou au contrôle, la L-carnitine est associée à une réduction de 27 % de la mortalité toutes causes confondues (mortalité=mort--AC), à une réduction de 65 % des VA (rythmes cardiaques mortels--AC) et à une réduction de 40 % des symptômes angineux (douleur cardiaque--AC) chez les patients ayant subi un infarctus aigu du myocarde (une crise cardiaque--AC)." En d'autres termes, la L-Carnitine semble bonne pour le cœur. Malheureusement, l'étude Mayo a été éclipsée par les communiqués de presse enflammés sur l'étude Nature.

 

Ainsi, le poisson, dont la consommation est censée prolonger la vie, finit par générer beaucoup plus de TMAO que la viande rouge. Et il a été démontré que la carnitine, l'un des principaux composants de la viande rouge, réduit à elle seule la mortalité toutes causes confondues. Comme on dit souvent dans le Sud, chez moi,, "ça n'a pas de sens".

Surtout si l'on considère que l'étude actuelle dont le lien figure ci-dessus et les études mentionnées dans le paragraphe cité plus haut sont toutes des études épidémiologiques ou d'observation montrant uniquement des associations. Ces types d'études ne peuvent pas prouver la causalité. « 

Merci au docteur Eades pour cette magistrale démonstration qui ira nourrir mon dossier « Qui a machiné le bœuf bashing ? » Mes lecteurs connaissent aussi les vidéos et les touittes du professeur Frédéric Leroy, qui fait un travail similaire face aux études mal comprises.


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