taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Le boeuf bashing: tous au pas cadencé!

5.2 Vous êtes comme moi? Vous flairez un fond d'arnaque, vous sentez un peu de l'industrie en embuscade derrière ce discours du "boeuf bashing"? Un petit poster plus parlant qu'un billet, pour ceux qui auraient suivi le dossier depuis le début et ne seraient pas sûrs d'avoir bien compris mon analyse. Je décode les coulisses du dossier après le poster, en nourrissant le rêve d'une parano d'un jour prochain se rendre compte qu'elle a eu tort. Prions pour que je me trompe...

NB. "Bashing" comme dans "agribashing" ou "Hollange bashing", qualifie une campagne de dénigrement, sous-entendant l'acharnement d'une meute.

Cet article est annexe au dossier de janvier 2020, qui sera un jour un livre "Qui a machiné le bœuf bashing ? (Un regard sérieux sur le rodéo médiatique antiviande)"



"Qui a machiné le bœuf bashing ?"
parution reportée

cliquer pour agrandir - Lire la transcription

 

Lien en clair pour la vidéo du professeur Leroy - Les "rapports officiels" que je mentionne sont ceux ceux du Forum Economique de Davos, ceux des think tanks de Big Food, entre autres, dont il sera question dans le billet de demain.

Je préciserai ceci désormais dans tous les billets à venir, au sein de ce dossier "Le boeuf émisssaire":
Répétez après moi: il n’y a pas de conspiration, mais  un faisceau de circonstances et de techniques de marketing a permis que s’installe dans l’opinion publique le choix du bœuf comme bouc émissaire de nos angoisses actuelles. 

Période passionnante que celle que nous vivons, dis-je cyniquement, comme l'entomologiste de l'humain que je suis certains jours. Ce n'est qu'après quelques décennies que nous avons découvert les scandales de l'amiante, des pressions d'industriels autour de la cigarette, du sucre, des huiles végétales... pour n'en citer que quelques uns. Aujourd'hui, nous pouvons assister en direct à une forme de putsch phyto où les industriels font leur légitime business: nous vendre leur camelote avec force marketing et travestissement de la réalité - en l'occurrence les nouveaux produits hypervégé dont ils ont capté les marges mirifiques si on les compare aux marges qu'ils peuvent espérer des produits animaux. Ils peuvent désormais utiliser les réseaux numériques pour instiller leur message - réseaux dont de gros investisseurs en Big Food sont les propriétaires, suivez mon regard et cherchez qui sont les Silicon Six et quels sont leurs investissements récents dans la viande artificielle et les substituts.

Eh non, Jeannot, il ne s'agit pas d'une conspiration. Laisse-moi te rappeler que le premier hypermarché français a été installé en 1963 près de Paris. Il n'a pas fallu 30 ans pour que ce mode de commerce devienne la norme, pour que les commerçants de quartier soient étouffés. Personne n'a programmé une campagne en ce sens, cela s'est fait tout seul, à la faveur de multiples facteurs concomitants. Les industriels ont joué avec la grande distribution qui y voyait un avantage évident, les consommateurs ont collaboré en majorité, le tout s'est emballé et puis voilà. Les décideurs n'ont rien vu, ils ont non seulement laissé faire mais promu, voyant là une belle aubaine économique au plan local. Sans se préoccuper que cette expansion était une voie ouverte à l'industrialisation banalisée. Et à la bétonnisation des terres, par ailleurs.


On comprend une société comme Bonduelle dont le coeur de business est la conserve de végétaux...

Passe encore que les industriels jouent avec notre naïveté, c'est presque de bonne guerre. Nous avons tous été à l'école. Zaviez qu'à écouter les profs au lieu de bailler aux corneilles, vous auriez développé votre esprit critique et vous ne seriez pas des consommateurs béats.

Les industriels ne sont pas les seuls à pousser la charrette: des scientifiques profitent de la faille informationnelle actuelle pour faire passer comme "fait de science" leur idéologie personnelle, au travers de récentes recommandations d'un "programme pour l'anthropocène" publié dans un magazine prestigieux, le Lancet et vanté comme "la" solution pour la planète. (il s'agit du rapport EAT-Lancet). Là, il faut être un peu plus que "pas naïf" pour ne pas tomber dans le panneau, comme le font la plupart des médias, par exemple le journal français Libération qu'on aurait cru plus rebelle (lire un exemple de relais aveugle).

NB. Coup de génie marketing d'utiliser ce néologisme d'anthropocène, d'ailleurs, qui évite de penser qu'il s'agirait plutôt de discuter de l'ère d'Homo Economicus.

Il est difficile, à moins d'être du métier, de comprendre que, malgré qu'il se prend des airs de figures d'autorité, le fer de lance de cette équipe, Walter Willett, mériterait le même surnom que celui que j'ai attribué à Valter Longo dans un autre billet. J'ai déjà relevé dans mon livre "Pour qui sonne le gras" la malhonnêteté du gaillard, qui manipule les conclusions de ses études pour transmettre ses croyances perso au végétarisme. Je m'autocite: "Le chercheur Walter Willett et son équipe (l’école de Santé Publique de Harvard) passent pour d’éminents conseillers en nutrition. Ils viennent de publier leurs recommandations nutritionnelles, qui sont des modélisations basées sur l’analyse détaillée de deux études prospectives incluant 130.000 participants— 80.000 sujets dans leur Étude des Infirmières Américaines et 50.000 sujets dans celle des Professionnels de Santé. Or, bien que l’analyse rigoureuse de ces vastes études épidémiologiques démontre clairement que les graisses saturées sont peu délétères, Willett les démonise malgré tout dans ses conseils et privilégie les huiles polyinsaturées. "

On se sent gêné quand la science se mêle de boeuf bashing et quand ni les gouvernants ni les medias conventionnels ne nous protègent de ces dérives. Voilà un rapport présenté par le pourtant prestigieux Lancet, rapport qui se fonde au principal sur de l'épidémiologie dont on sait que penser, qui croit à des rumeurs, comme celles que je viens de démonter dans le dossier: que le "bétail émet plllein de GES", qu'il "vole des aliments aux humains", qu'il "s'accapare des terres". En gros, le Lancet valide un rapport basé sur des enfantillages - les mêmes que ceux que nous répète la gentille Greta, mais pour elle c'est normal, elle EST une enfant.

Pour résumer à la louche, leur "programme de l'anthropocène" signerait la fin de l'humain, car le régime qu'ils conseillent est l'équivalent de ma cure antifatigue, ce programme de détox' hypervégé que je déconseille de suivre plus de quinze jours tant il est carencé. Si on suit leurs conseils en permanence, nous vivrons tous dans un état famineux, les résultats sur les enfants et leur développement étant calamiteux.

   Lire le démontage point par point du rapport EAT-Lancet, par la psychiatre Georgia Ede, article publié en janvier 2019 dans Psychology Today sous le titre "EAT-Lancet's plant-based planet: 10 things you need to know". Lire la traduction en français: La planète à base de plantes EAT-Lancet: 10 choses à savoir. Est-ce que chaque jour devrait être un lundi sans viande?
En nutri alternative, nous connaissons bien cette doctoresse car elle est la seule psychiatre des services de santé de l’Université de Harvard à proposer aux étudiants, aux professeurs et au personnel des consultations sur la nutrition comme solution de rechange à la gestion médicamenteuse des troubles de l'humeur.

L'équipe Willett doit avoir des réseaux très puissants, car ils ont déjà mené plusieurs études qui ont coûté des millions de dollars, pour prouver leurs croyances. A chaque fois: flop! Sauf dans la communication, bien sûr où l'on peut transformer les résultats et faire passer n'importe quel message, surtout quand on n'a pas de frein rayon respect des réalités et quand on aime sursimplifier des messages complexes. C'est le prince Abdallah de Tintin, ma parole: on lui passe tous ses caprices? Etonnant d'ailleurs qu'on n'énonce pas plus clairement que cette équipe est liée à l'église des Adventistes du 7ème jour et à de nombreux industriels de Big Food.

   Les curieux liront l'analyse des conflits/confluences d'intérêt de l'équipe, par Nina Teicholz: Majority of EAT-Lancet Authors (>80%) Favored Vegan/Vegetarian Diets. Teicholz est journaliste d'investigation, professeur en fac à New York, et connue en nutri depuis son "The Big Fat Surprise: Why Butter, MEat & Cheese Belong in a Healthy Diet » (La grande surprise: pourquoi le beurre, la viande et le fromage font-ils partie d'un régime alimentaire sain).

Quand on me cite Willett, je répète ma phrase refrain: "La pseudoscience mise en avant pour discréditer la viande fait honte aux véritables scientifiques, honnêtes et rigoureux". Ce qui méritera un billet en soi, sous peu.

Big Pharma n'est pas loin non plus car les cultures céréalières requièrent infiniment plus de pesticides et autres intrants que les prairies. Dans un autre billet, je poserai la question "pourquoi s'acharner sur les bovins?" où l'on comprendra entre autres que c'est la part de l'élevage qui échappe encore à l'industrialisation à outrance. Bien moins d'antibiotiques et d'autres traitements médicamenteux que pour les poules en batterie, par exemple. Long débat que je ne peux résumer ici sans trahir. Retenons que Big Pharma trouve aussi son compte dans le boeuf bashing.

Comme si ces pressions hénaurmes n'étaient pas suffisantes, voilà que l'industrie des carburants fossiles trouve bien pratique de nourrir les rumeurs et le boeuf bashing - boeuf/bouc émissaire qui tombe à pic dans un période de grande angoisse de l'humanité. Tout plutôt que de faire voir les chiffres réels, comme par exemple le fait que seules 20 sociétés sont responsables d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre (lien en anglais, The Guardian).

Dans le billet de demain, je transmettrai des pistes pour les plus détectives d'entre mes lecteurs: où trouver les sources fiables pour confirmer ce que je viens d'exposer.

Nous voilà donc, pauvres consommateurs distraits par la panique climatique, victimes de titans: Big Food d'un côté, Big Pharma de l'autre, Big Petrol enfin, qui déguisent les faits et profitent de failles humaines pour nous engluer l'esprit. Dans le dossier suivant (mars), j'explorerai quelles failles humaines ont laissé s'installer de telles distorsions du réel, au point que même les gens qui sont convaincus par les faits que j'ai exposés dans le dossier me rétorquent "fais attention, tu risques de convaincre les gens de continuer à manger tant de viande...". Camarades à qui je réponds "tant de viande? tu connais les chiffres?" et "pour quelles raisons devraient-ils diminuer, tu es sûr d'avoir bien lu?".

Les titans peuvent jouer leur jeu, pourquoi pas? Depuis le temps qu'ils déguisent le marketing en "informations", on est drillés. Mais pourquoi les media conventionnels et nos gouvernants ne sont-ils pas plus attentifs? Pourquoi les consommateurs laissent-ils passer cela comme pain béni, cette fois-ci? Ce sera un dossier passionnant. J'y ferai peut-être un peu plus ma soeur Emmanuelle que le docteur House comme cette chronique-ci, car cela fend le coeur de voir qu'on instrumentalise des émotions et des questionnements humains légitimes à des fins matérielles.

Rappel: il n’y a pas de conspiration, mais  un faisceau de circonstances et de techniques de marketing a permis que s’installe dans l’opinion publique le choix du bœuf comme bouc émissaire de nos angoisses actuelles  

Transcription

Virez la viande ! à bas le lait ! Tous au pas cadencé ! Relais scientifiques, media, parlementaires, décideurs, jeunes naïfs en quête mystique...

Le but de la communication férocement antibovins depuis 2015 est que d’ici 2035 l’élevage ait disparu. Et que l’humain accepte de ne manger que des substituts industriels. Renseignez-vous, l’intention est écrite en toutes lettres dans des rapports officiels.

Sans aucune preuve scientifique ! En vidéo, une brillante synthèse, documentée, fine, par le professeur Frédéric Leroy : Is meat a scapegoat ? La viande est-elle le bouc émissaire ? youtu.be/w_RFzJ-nFLY Illustration originale: www.wdl.org (Bibliothèque numérique mondiale), illustration que j'ai trouvée en premier lieu dans une intervention du prof. Leroy, merci à lui.

 



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