taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

10.3.18 Je suis venu te dire que je m'en vais p 1


Voir le sommaire de mon dossier à charge contre les nouveaux outils numériques, dont le titre alternatif est "Ce que les GAFAM font à l'homme" (Je n'ai pas encore choisi).
Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket et je nourris un dossier critique face à la cyberbéatitude montante. Titre temporaire: "Je suis venu te dire que je m'en vais" (ou Ce que les GAFAM font à l'homme)


Je commence donc les petits billets expliquant pourquoi, après les 9 mois de test que j'ai promis à mon fiston, je quitte l'ambiance FB. Mille et une raisons, parmi lesquelles celle-ci. En mai 2017, alors que j'étais très peu attirée par ce réseau, en partie par ma première expérience (voir un des billets suivants), j'ai promis à mon fils de "vivre" facebook pendant un an pour me faire un avis avisé "au lieu de juger à l'emporte-pièce" selon ses termes.

Je décroche plus vite que prévu (après 9 mois en fait). Je ne vois hélas rien d'intéressant pour ma vision du monde. Laquelle? Si je visite le net, je cherche de l'apprentissage, des échanges enrichissants sur une technique, une stratégie, une façon de faire. Si je veux de la poésie, du rêve, de l'imaginaire et des relations riches, je me contente du direct, je n'ai pas besoin de digital.

Dans le contexte de ma vision du monde, cette expérience ne fait que renforcer mon avis précédent.

Je prendrai l'exemple des groupes et des pages d'artistes de la fibre que j'ai fréquentés, histoire de ne pas titiller mes camarades en nutri. Je me suis inscrite dans un groupe de teintures sur la foi de ma copine, qui me garantissait que de grandes pointures y intervenaient dans les discussions sur les teintures végétales. Oh, choupinette! Je n'ai rien vu de cela.

J'ai vu quantité de paresseux: "comment faire ceci ou ça en teinture", alors qu'ils auraient pu trouver le début d'une piste sur 1001 blogs et dans autant de livres. Une petite recherche simple leur aurait donné la réponse. Eh bien non, ils nous prennent clairement pour leur domestique, on devrait faire le boulot à leur place, sans retour?

J'ai vu des pelletées d'ahuris dont je suis presque sûre que dans le réel il ne le sont pas: "j'ai jeté ma laine dans du jus de garance, oh quelle déception, oui madame je n'ai pas lu de livre, je l'ai fait à l'instinct, je ne savais pas que les teintures végétales au naturel sont de la fine technicité". En gros et en travers, pour ce genre de gars, nos aïeux artisans étaient de solides c...s pour devoir écrire de longues encyclopédies sur la teinture?

J'ai vu des prétentieux: "je peins à l'huile de coco", écrit la fille avec beaucoup d'assurance, alors que la coco est une huile hypersaturée qui ne va se transformer que dans 40 ans en ce vernis qu'on recherche en peinture. Et encore, c'est pas sûr. Elle veut faire son originale, mais elle perd beaucoup d'argent et de temps avec ses guignolades. Sans parler du gaspillage écologique, qui désole une écolo de coeur comme moi.

J'ai vu des prises de tête pas possibles, déconnectées du réel. Un exemple: un article sur la toxicité des plantes intervenant dans les teintures. Sympa, l'auteur, mais il faudrait cadrer ses thèmes tout de même. On ne boit pas les teintures, voyons! Voilà encore une discussion sur le sexe dans anges... genre de discussion qui me fait dire le matin à mes proches « allez, courage, je vais faire mon heure de carabistouilles sur FB ». Ben oui, promis au fiston, je tiens parole. Mais quel temps perdu !

Et bien sûr j'ai vu des vagues de rumeurs prises pour des certitudes: "ououh! tu mordances à l'alun, mais c'est toxxxxiiiiiique!!!! à la porte, l'alun c'est lui l'ennemi"... Pffft!

Certes les blogs ordinaires, à l'ancienne, sont aussi le lieu de voir l'humain dans toute sa beauté: des paresseux, des prétentieux, des ahuris, des déconnectés du réel et des crédules. Mais c'est très étonnant d'observer que sur ce réseau-ci je n'ai vu que cela. Lors de mes recherches sur le ouaibe, que je fréquente assidument depuis 1994, il m'arrive de tomber en amour avec un auteur, il m'arrive de méditer quelques jours sur un thème exposé sur un blog. Lorsque je fréquente des forums, il m'arrive de tant apprécier les intervenants que j'ai envie d'aller les rencontrer chez eux. Depuis 9 mois sur FB, rien... de rien... de rien.

On me rétorquera: l'humain change. Eh non, sur les forums actuels que je continue à fréquenter hors FB je ne vois pas autant de ces cas que je trouve presque dé-lirants.

Selon moi, ce réseau engendre une sérieuse perte d'intelligence collective.

Je ne lis plus sur le sujet du digital, je préfère les arts des fibres. D'autres que moi ont peut-être déjà tenté cette analogie (pardon si j'enfonce des portes ouvertes), mais je considère FB comme le café du commerce. Ni plus ni moins. Si j'avais besoin de chaleur humaine, j'irais faire un tour de temps en temps au café, mais je ne me fierais certainement pas à l'avis du pilier de comptoir qui m'expose sa théorie fumeuse sur la meilleure assiette-santé ("oh moi je mange tout rose, ça me réussit ») ou sa technique de peinture à l'huile de coco. Je n'irais pas au café pour m'informer, encore moins pour glaner des informations sur l'alimentation idéale de mes enfants. J'ai zoné sur des groupes FB nutri bien sûr pendant ces 9 mois, je suis sidérée de voir quels tests alimentaires les parents sont prêts à réaliser sur leurs petits, sur la seule foi d'un fil de FB...

J'utilise le terme "pilier de comptoir" car sur FB plus que sur tout autre GAFA, les internautes ont l'air ivres d'eux-mêmes.

Lire aussi un échange courriel en avril 2015: "16.4.15 Ouvrir une page sur Facebook ? " où j'expose déjà mes doutes sur l'innocence de ce réseau.

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