billets à l'intention des praticiens de la nutri
Ce document est un premier jet pour un des chapitres d'un prochain tome à paraître, à l'intention des auditeurs (rédaction hiver 2014).
Lors des modules que j'animais sur le thème des audits nutritionnels, je n'envisageais pas l'apprentissage du coaching en soi. Même au module 3 (cas concrets), on ne voyait que des cas concrets techniques, ce n'est pas une « supervision ». On ne mentionnait qu'au passage des questionnements de coaching.
NB 2016: j'ai arrêté les séminaires, qui sont repris par deux équipes en France et en Belgique
Vu le nombre de demandes sur le sujet, je propose un exposé de ce que je pratiquerais si j'auditais encore. Cet article ne fera vraiment sens que pour les participants à mes formations, mais il peut nourrir la réflexion de tous les "accompagnants alimentaires". Les documents que je cite étaient transmis lors des séminaires, si vous suivez les stages avec mes remplaçantes, demandez-les leur.
Je n'envisage ici que la part alimentaire d'un entretien. Les naturos connaissent les autres pans de l'étude des cas.
Je ne sais si en naturopathie on envisage la pratique du coaching, ses limites, ses techniques.
Il existe des cours spécifiques de coaching, qui peuvent être très chers alors que définir sa posture de coach n'est pas la mer à boire si on est clair avec soi-même.
Je vais ici témoigner de ma pratique propre. Je n'ai aucun autre diplôme qu'interprète de conférences. Je suis une autodidacte de la cuisine et de la nutrition. J'ai pratiqué une forme de coaching dès 2002, lorsque j'ai commencé ce que j'appelais des cours privés de recentrage culinaire, parallèles à mes cours de cuisine classiques. J'avais trouvé une série de synonymes pour mon activité, on pourrait s'amuser à les lister. Je ne voulais pas du terme « nutrition » pour ne pas provoquer de polémiques avec les nutritionnistes réels. J'ai arrêté de pratiquer les audits en 2010, je crois, pour de multiples raisons – l'une étant qu'en deux ans j'avais formé assez d'auditeurs pour que le relais soit pris. Le terme coach n'est arrivé qu'en 2009 dans les stages d'audit. Je préfère « auditeur » ou "référent", mais le grand public connaît mieux le terme « coach ».
Quelle est la place d'un coach alimentaire dans le parcours d'un mangeur?
A vous de continuer la liste pour votre pratique perso. Je détaille ci-après comment je fonctionnais en fonction de ces paramètres, sachant que j'auditais aussi les cas souvent sans préanalyse du médecin traitant.
Le fait d'être coach demande de s'être bien verticalisé dans sa posture : que veux-je offrir ? que veux-je transmettre ? qui veux-je aider ? Si vous voulez aider la petite fille en vous qui souffre encore, c'est mal barré, vous risquez de projeter sur l'audité. Refrain connu en psychothérapie, mais je trouve étonnant que si peu de nutritionnistes travaillent sur la projection.
Autre posture à prendre : il faut choisir si on veut transmettre un savoir, un savoir-faire et/ou un savoir-être. J'ai consulté des personnes pour du savoir-faire ... et j'ai reçu du savoir-être. Je me suis enfuie ! Je ne voulais pas d'un curé, je voulais un artisan.
Le savoir : merci, c'est bon, je le trouve dans tous les livres.
Le savoir être : merci, je suis un humain vertical adulte, j'ai pas besoin de morale.
C'est le savoir faire qui me manquait : par où commencer la transition alimentaire, quels outils, dans quel ordre…
Coach en devenir, cela vaudrait la peine que vous méditiez sur la posture à prendre. Je pense ici à ceux qui tiennent une posture maternante. Pour moi qui ai choisi d'être prof plutôt, c'est un danger de me mettre en position maternante vis-à-vis d'un audité, car il aura de la peine à se détacher de moi. Ou, pire encore, il va me gouroufier. C'est si facile de se laisser faire. C'est une des raisons pour lesquelles je ne fais plus de conférence : j'y revois des personnes qui mettraient leur tête sur le billot si je le demandais. Ça fait froid dans le dos.
Pause méditation. Lire l'extrait sur les ladhakis et la liberté intérieure.
Prendre une posture thérapeutique ? Je n'en avais pas le courage. Imaginez qu'en soignant l'asthme, on déclenche l'eczéma tant qu'on n'a pas décelé le signe le plus profond. Je ne pourrais pas assumer ça. Et puis, c'est à peine si j'arrive à sentir moi-même lequel de mes méridiens défaille et quand il déraille... je n'imagine pas que je pourrais trouver à la place de l'autre. J'avais donc choisi une posture informationnelle, avec ma casquette de prof' : je vous informe, à vous de jouer.
La puissance thérapeutique à deux tranchants est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je propose des cures de maximum 15 jours et pas plus, car une cure dure, tenue plus longuement, devient souvent plus thérapeutique – et produira des effets de bord, des "dommages collatéraux".
Par ailleurs, si la source du souci n'est pas alimentaire, on travaille en pansement et on transforme une gastrite en dermatite. Vous l'avez certainement observé chez les pratiquants au long cours de la méthode Seignalet. L'intérêt ?
Surtout que, quand ces personnes remangent par hasard un peu de gluten ou un peu de cuit selon leurs choix, ils développent des symptômes disproportionnés, signe qu'ils ne se sont pas guéris.