Herboriste et naturopathe, Daniel Gramme tient un magasin de produits bio près de Liège en Belgique. Il a écrit de nombreux livres et donne des conférences sur la naturopathie. J'ai déjà mentionné sur le site son dernier article dans Nature et Progrès : Le Labyrinthe du lait .
Connaissant son attachement aux théories classiques anti-lait des naturos, quel ne fut pas mon bonheur de trouver dernièrement un livre de sa plume vantant les vertus du lait ? De jument, il est vrai. Ce tout petit livre se lit rapidement et se termine par des témoignages vécus d'une re-naissance grâce au lait de jument. En Belgique, ce lait spécial est vendu cru et congelé en barquettes via les magasins de produits naturels. Il semble surtout travailler sur la bonne santé de l'intestin, qui sera votre premier bouclier de santé mais peut être aussi votre cheval de Troie.
Mais pourquoi uniquement du lait de jument, qui coûte le prix d'une selle en or ? Il est tant de témoignages (surtout aux Etats-Unis et Québec, peut-être parce qu'ils sont plus communicants, tout simplement) de rémissions et guérisons avec du lait de vache mais CRU et BIO que je soupçonne cet effet miraculeux du lait de jument que prône Daniel Gramme de tenir surtout au fait
Si vous consommez du lait de vache bien nourries et cru, vous aurez très probablement les mêmes effets. Un chapitre entier du livre de Daniel Gramme est d'ailleurs consacré à " L'important, c'est l'élevage "... Tous les partisans du lait cru (de vache) insistent pour que les bovins aient été nourris en pâturage la plus longue partie de l'année. Les plus puristes choisissent même quelles prairies ils font brouter aux bovins pour s'assurer des doses de vitamine A présentes dans le lait. voir les succès de Marguerite Klein-Lecat.
J'ai même un début de réflexion personnelle, ça m'arrive de temps en temps. Le voicilou. Le matériel de traite mécanisé n'existe peut-être pas pour la race chevaline. Si la traite s'effectue à la main, voilà un atout de santé supplémentaire (détails sur la page xx).
Dans le chapitre sur les avis spécialisés, l'auteur questionne un naturopathe (Robert Masson) qui souligne les avantages du lait de jument par rapport au lait de vache - entre autres le lysozyme qui serait exclusivement l'attrait de la jument (et du lait maternel). Toute bien informée que je sois, je ne suis que profane et ne peux déterminer la justesse de ces dires très scientifiques. J'ai donc demandé à Carol Vachon, docteur en nutrition que vous connaissez par d'autres articles sur le site, son avis sur la question. Ce n'est qu'un courriel, il sera encore bientôt reformulé en texte écrit. Vous le saviez bien, non, qu'on parle plutôt qu'on n'écrit sur la toile...
Toute une histoire que cette comparaison des laits. Les autorités de santé ont tellement voulu nous faire passer le lait de vache lourdement transformé tel que vendu en épicerie, pour "le lait", que quand on compare les laits de chèvre, brebis, jument au vache, on compare le lait cru des permiers au "lait" pasteurisé de vache.Je reprends un commentaire dans mon livre, page 44 premier paragraphe, "À la base, le lait de vache ne serait pas plus allergène que le lait de chèvre même si, d'autre part, ce dernier possède certains atouts." Notre mauvaise utilisation du lait de vache a favorisé le développement d'allergies à ce lait qui, entre autres, dérange et alourdit sa digestion. D'où l'impression que les protéines du lait de vache sont plus indigestes, même si cela est un peu vrai. Il faudrait vérifier si le jument a vraiment beaucoup plus de protéines de lactosérum (elles sont solubles, par exemple, les albumines), comme le lait humain, comparativement au vache.
La pasteurisation détruit presque tous les facteurs immunitaires et enzymes. Voilà peut-être pourquoi le vache a si peu de lyzozyme.. Des recherches montrent que la pasteurisation fait de même avec le lait humain. Je suis très très sceptique vis-à-vis ce que disent nombre de naturopathes à propos du lait de vache, dont la bêtise sublime de dire que sa protéine est indigeste parce que trop grosse. Mais elle est beaucoup moins grosse que celles du soja, n'en déplaise aux sojamaniaques.
Toutefois, je considère que le lait de vache a des faiblesses dont une partie viendrait de ce que cette production est plus industrialisée que celles du chèvre, jument, brebis. Heureusement, il se vend au Québec depuis 4 ans un lait faiblement pasteurisé (63° C) de vaches bien bichonnées et à peu près bio. Il y a même nettement plus d'oméga-3. On a de bons témoignages de quérison. C'est le "Lait d'antan" distribuédans les magazins naturels surtout. En ajoutant que je suis surpris de constater régulièrement de nouveaux cas d'allergies aux pollens guéris au lait cru... de vache. On va avoir les vraies réponses à tous ces questionnements le jour où les scientifiques se comporteront comme des scientifiques, non comme des croyants soumis aux mythes.
Bien le bonjour en Belgique.
Le lait de jument, par Daniel Gramme - collection Les Cahiers Alimentation aux éditions Nature et Progrès, 4,80 euros, 47 pages
Bientôt je publierai le commentaire des chercheurs de la Weston Price Foundation sur le même sujet. Mais c'est bien pour passer le temps car il vous suffirait de lire le courrier des lecteurs de leur magazine trimestriel pour y trouver tant et tant de témoignages de bénéfices du lait cru.