Le 15 avril, on a pu lire dans Libé une tribune rédigée par des chercheurs français confrontés à l'inertie des instances gouvernementales qu'ils tentaient de secouer: ils demandent qu'on suspende l'utilisation des nouveaux antifongiques récemment mis sur le marché (SDHI, lire ci-dessous un extrait).
La piste qu'ils soulèvent expliquerait peut-être cette accélération du film d'horreur que nous vivons: disparition des insectes, des oiseaux, fragilisation accrue de l'humain. Dans nos pays, nous ne disposons pas de registre de santé qui enregistrerait année après année l'évolution des maladies chroniques. Mais on peut enquêter différemment: étudions le volume d'anti-inflammatoires ou antidouleurs et les variations selon les années. A titre d'exemple, depuis 2010, la vente d'antidouleurs en Belgique a augmenté de 30 %. Certes, d'autres facteurs entrent en jeu, mais voilà bien un paramètre qui peut nous aider à penser le sujet: pourquoi donc l'Occidental est si fatigué? pourquoi une maladie chronique est-elle devenue quasi la norme? comment en arrive-t-on à accepter cette inflammation chronique en sourdine que tant de nous vivons?
Ces chercheurs ont démonté le processus exact, peuvent l'expliquer, peuvent le reproduire sur du vivant: ces SDHI bloquent la respiration au plus profond de la cellule, dans la mitochondrie (votre usine interne à produire de l'énergie, en gros). Comme si on n'avait pas déjà assez de maladies mitochondriales!
Ces antifongiques sont interdits en bio. Je continue à privilégier cette voie. Quand je ne trouve pas en bio, je ne suis pas absolutiste: je prends! Mais si je ne trouvais plus du tout de bio ou de "terroir", sans ces intrants de tous les dangers, je cultiverais chez moi ou... je jeûnerais le plus souvent possible.
(...)Nos travaux de recherche sur l’enzyme SDH ont mis en évidence un mécanisme très particulier de dérèglement cellulaire : le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celui-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques (6). Ces anomalies épigénétiques liées au blocage de la SDH vont déréguler des milliers de gènes, expliquant la survenue de tumeurs et cancers, sans pourtant entraîner de mutations dans les gènes comme c’est souvent le cas des carcinogènes. Et ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées, ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides.(...)
Dormez tranquilles, braves gens.