Après l'étude de cas d'hier (borréliose ou assimilé), voici encore un cas d'école pour les praticiens tentés par le profilage en naturologie douce: je consigne un échange verbal avec une camarade lors d'un stage de feutrage.
Très chère, je ferai un billet de "cas d'école" sur ton cas, comme celui de ma cousine hier, car vous êtes toutes deux typiques de roseaux qui cravachent... et de personnes intelligentes, conscientes des enjeux, actives mais entraînées dans le tourbillon moderne et dans l'hyperactivité sans pouvoir se poser. Or "se poser" est le mot clef chez vous, c'est la clef de voûte de votre bien-être. Au-delà des conseils ponctuels des uns et des autres: "mange comme ci, respire comme ça, bouge comme ceci..."
NB. Chêne et roseau: voir le début d'article que j'ai écrit sur les diathèses. Si,, dans ce billetje, tenais compte des diathèses 1 et 2 de naissance (en oligothérapie selon Ménétrier) que je représentais en chêne et en roseau, je vais inventer une diathèse 1 et demi pour les cas de roseaux qui agissent comme des chênes. Par piété filiale peut-être (on copie quasi toujours le parent de son propre sexe), mais en dépit de sa nature profonde, car métaboliquement les roseaux n'ont pas les mêmes ressorts que les chênes. A côté des roseaux et des chênes, je vais amorcer la catégorie "bambous" (souple comme des roseaux mais qui semblent plus solides).
J'aime ton attitude qui ne se résigne pas et qui continue à chercher toute seule, en testant diverses approches, car en effet tu as en main de quoi te remettre sur pied. Je recopie mon paragraphe d'hier sur l'épigénétique: "Les recherches sur l'épigénétique avancent à pas de géant: la génétique n'est pas fermée, découvre-t-on enfin (vade retro Mendel et tes bêtes petits pois!). Notre environnement (alimentaire, stress, oxygénation, etc.) peut en quelques semaines à quelques mois re-programmer ou dé-programmer des systèmes génétiques. Tu peux le faire tout simplement, par les voies naturo douces, sans hyperinterventionnisme: tu allumes ou tu éteins l'expression de certains gènes en fonction de ce que tu manges, de ce que tu respires, de ce que tu détoxifies ou pas... et de l'harmonie globale de tes divers systèmes lorsque tu gères les stress."
Je comprends enfin pourquoi, de type masculin dans l'âme, je rejettais les tentatives de nutrition à l'instar de mes copains: "ce sont des rituels de filles". Ce n'est qu'en vivant de l'intérieur le chamboulement, la réorganisation positive que peut produire une assiette bien pensée et bien ciblée que j'ai enfin compris que manger sainement n'était pas un simple rituel, mais bien un programme efficace. Ah! "programme" et "efficace" sont des mots qui m'enchantent.
Je t'ai conseillé le livre "Du gaz dans les neurones" à cause de tes plaintes majeures, mais soyons un peu plus fins: il n'est pas dit que le souci vient de là! Si on ne traite pas la source, on tourne en rond, tu connais la chanson de bon sens des homéopathes. La colite est probablement une fragilité héritée, mais ce n'est pas parce que cet organe-là crie que c'est lui qui est déréglé au premier chef. Un peu comme certains enfants d'une grande fratrie servent de soupape aux tensions familiales ou certains membres d'un club servent de soupape au mal-etre de tout le groupe. Mais ce ne sont pas eux qui pourrissent l'ambiance. Ils paient juste les pots cassés pour les autres. Chez certains, malgré qu'aujourd'hui le grand mot est "tout vient de l'intestin", les tripes jouent la soupape pour d'autres organes ou systèmes défaillants.
Ceci n'est pas un audit, qui demande une écoute plus fine, une étude de ton environnement, et qui se baserait sur les analyses préalables de médecins naturo ou médecine traditionnelle chinoise, qui auraient repéré ce grand cycle de construction/destruction organique. Pour voir en vidéo le principe de l'audit .
Si tu veux investir une cinquantaine d'euros (?? connais plus les prix, c'est ce que je demandais à l'époque quand j'auditais encore), je peux te conseiller un référent (audit: un seul rv si tu ne veux que l'analyse, pas l'accompagnement) par tél ou skype. Elle verra ton cas plus finement que je ne le ferais en 5 minutes autour d'un feutrage de laine. ET elle t'enverrait en pdf les extraits des livres qui te concernent: tu dois moins lire, tu auras ton livre à toi, mais en pdf.
Voici en tout cas un résumé de ce qui m'est venu sur ton cas, lors de notre discussion. Je résume ton profil pour les auditeurs qui liraient ce billet: diathèse 2 (vérifié dans l'iris) qui cravache comme une diathèse 1, nettement kapha (58 55 71), groupe sanguin A, mixte chasseur cueilleur (8-11-8 * donc à ne pas prendre en compte), résultats Julia Ross 15 7 18 10 16 11 21 20 (ne comprendront que les référents qui ont suivi mes cours).
Ma première réflexion: j'aurais pu tout aussi bien te conseiller de lire "Quand j'étais vieille", mon topo sur le burn-out car tu n'en es pas loin, dirait-on (si je vois les résultats Ross). Attention! Ce n'est pas une prescription de maladie, mais tes organes sont en train de bosser pour te tenir droite et verticale. Tu tiens le coup par ta force intérieure, mais si je peux interpréter ce que demanderait ton corps, c'est le repos (les six formes de repos que je détaille dans ce livre).
-> Ces 6 infographies sur le sujet te seront utiles, mais c'est celle-ci qui est capitale: les six formes de repos
J'insisterais sur le point 4 pour commencer, plutôt que sur le point 1 chez toi, car les profils de groupe sanguin A qui sont aussi des roseaux (même agissant comme des chênes) -- donc les bambous A pour faire simple -- sont les plus sensibles au mégastress des CEM. Lire aussi cet article sur les CEM extrait du même livre ainsi que cet extrait, pour comprendre les principes derrière l'assiette que tu devrais suivre pour requinquer le système.
Il faut une stratégie multientrées et ne pas seulement vouloir retaper la tuyauterie avec la cure que je détaille dans "Du gaz dans les neurones". C'est surtout capital avec les roseaux, car vous êtes surdoués de l'écoute, de la sensibilité mais vous êtes peu gâtés en matière d'équilibre du système nerveux autonome (autonome parce qu'il fait tout ça tout seul). Nos deux voies majeures:
Les roseaux qui "cravachent" selon mon expression jouent sur le premier système alors que ce n'est pas leur nature. Contrairement aux chênes, ils doivent "construire" leur énergie alors que chez une diathèse 1 comme moi, l'énergie jaillit comme d'une source (enfin, "jaillissait" avant que je ne scie la branche sur laquelle j'étais assise par mes comportements de déni du corps).
Tu comprends que des proches ne peuvent pas appréhender votre état, càd le fait que tout ça demande une tension nerveuse majeure puisque ce n'est pas naturel. Cette construction en force tient le temps que ça veut bien, mais ça flanche souvent vers 40 ou 50 ans. Il est alors temps de regarder le hamac et de jouer les princesses, ce qui est votre nature, mes chers bambous qui se croient chênes et qui sont de subtils roseaux! Je suis d'ailleurs ébahie de l'énergie que tu déploies pour notre groupe de filage et des arts des fibres!
A cause de cette fragilité, c'est chez les roseaux plus que chez les chênes que la gestion du stress est le père des dégâts. Un stress mal géré ou chronique entraîne des déficiences du circuit du cortisol (ton anti inflammatoire naturel), qui est copain avec l'adrénaline, entre autres (long discours, retiens "cortisol"). Je fais mégasimple, c'est bien plus compliqué. C'est pour cela que, même si la première plainte est la colite, je vous conseille (les roseaux) de pratiquer 3 * 3 minutes de cohérence cardiaque par jour, ainsi que n'importe laquelle des techniques de notre tintouin en nouvel âge: yoga, méditations, prendre le temps, etc.
Dans tous les cas, trouver une technique pour ne pas "prendre sur soi" ou culpabiliser, la grande faiblesse des roseaux, car c'est une épine dans vos pieds. Je ne confonds pas alimentaire et psy, malgré les apparences des deux paragraphes précédents: si je te donne un programme alimentaire trop dur à suivre et si tu flanches, ce qui est souvent le cas quand les organes sont à plat, tu risques de te culpabiliser... et ça repart pour un tour et l'effet de l'alimentaire est quasi effacé par le stress.
Tu vois pourquoi dans mes topos je répète à tous les coins de page qu'il faut être accompagné par un praticien qui peut gérer ça finement. Si c'est pas clair, écris-le moi je reformulerai mais c'est un point crucial dans l'approche alimentaire.
Sachant tout ce qui précède, il faut choisir un chemin. Deux voies existent si tu veux commencer par calmer les douleurs intestinales: douce, progressive mais un peu longue ou radicale (qui permet aussi de voir rapidement si je ne me suis pas trompée), mais dure. En général, je conseille aux roseaux/bambous d'y aller par paliers, mais je laisse toujours le choix. Tu as lu le livre, à toi de choisir. Si tu optes pour les paliers, voir les pages 81 et suivantes du livre ("Entrée en cure"). C'est là que le référent que je te conseille sera précieux car il pourra paramétrer selon ton cas. Tous toutes les cures de mes topos, je prévois des paliers d'entrée en cure, mais c'est à affiner pour chacun.
La mise en perspective. Il faut d'abord désenflammer -> ôter les irritations mécaniques que sont les fibres dures - voir liste page 30 du livre. Je te joins les phases des fibres, document extrait du livre expert qui accompagne "Du gaz dans les neurones" (intitulé "Sortir de la cacophonie gastrique", écrit pour les praticiens), regarde le tableau de la dernière page. Soit seule, soit avec l'auditeur, tu dois évaluer à quel stade tu commences. Ma métaphore, que je dessinerai un jour: si tu tombes sur de l'asphalte et que tu t'érafles l'avant-bras, j'aurai beau te masser avec amour, ce sera douloureux. Si tes tripes sont à vif, les meilleures des fibres ne peuvent que les irriter. Dans les quelques premiers jours de cicatrisation, c'est incontournable: c'est SANS fibres ou quasi. C'est souvent à cause de cette étape capitale que les tentatives échouent car on est endoctrinés à croire à la puissance des fibres (comme à la puissance d'un massage...). Le temps sera assez court pour toi, vu ce que j'ai perçu de ta force vitale: quelques jours. Eh oui! La paroi intestinale, notre peau intérieure, se regénère à toute vitesse , contrairement à la peau extérieure. Si on la laisse faire, bien sûr :)
-> Lire dans ton livre pages 28-29 et 50-51 + lire un petit article pour les experts, extrait de "sortir": Le cas des fibres et des fodmaps
Puis il faut éliminer les sources de fermentatoins malvenues: pour y aller en douceur, teste si ce ne sont pas les fodmaps qui te posent souci (en plus du sucre ajouté, car cette éviction vaut pour tout le monde sans exception - ouf enfin quelque chose de facile!). Les fodmaps: c'est une récente piste, que je qualifie de mode dans mes topos, c'est à dire qu'il est vain de l'appliquer à tous sans discernement. Mon intuition me souffle que pour les groupes sanguins A de type roseau c'est une piste à suivre. Elimine donc de tes menus pour commencer les fodmaps. La référente te donnera la liste.
-> liste des fodmaps + éviction du sucre ajouté
Si après 7 jours (pas plus! ne crois pas les gens qui te font tenir longtemps des programmes bizarres, le corps réagit vite et bien! ceux qui te font patienter dans la souffrance et la restriction sont des conseillers qui n'ont qu'une clef et qui essaient de l'adapter à toutes les serrures), donc si après 7 jours d'éviction des fodmaps et du sucre, tu n'as pas des effets majeurs sur les douleurs ou crampes, alors il faut passer à un palier supérieur: éliminer les intrus qui bousillent ta digestion.
1/ ton HE semble être l'origan, prends-en deux par jour (pas plus) le temps de la cure de drainage
Si tu n'avais pas mentionné origan, je t'aurais proposé de l'extrait de pépin de pamplemousse selon la règle que ce qui convient aux roseaux est plus aérien, plus subtil (origan et HE: c'est du béton)
2/ commence à manger sans lactose, qui est le sucre du lait (ce que je conseille pour les groupes sanguins A; si tu avais été du groupe O: j'aurais suggéré sans gluten - les plus fragilisés doivent retirer les deux, snif, mais je fais toujours confiance à la grande force fondamentale des profils nettement terriens-kapha, je t'invite donc à tester une seule voie)
-> éviter le lactose qui se trouve dans les produits laitiers frais comme le lait, la crème, le fromage frais, voir page 42 de ton livre
La référente te donnera d'autres paliers encore, mais voilà en gros le résumé de ce que j'ai noté après notre conversation, qui explique le titre de ce billet, car je ne suis pas sûre que tu dois suivre telle quelle la cure Nouvelle flore telle qu'elle est exposée dans le livre que tu as - alors qu'au premier abord la logique semblerait évidente: "je souffre de colite, je vais suivre la cure des colopathes". Ceci est loin d'être un audit, mais ça te donne une idée de la façon dont on peut interpréter un de mes topos et une des cures que j'y détaille. Ce ne sont jamais que des modèles tout-venant, l'essentiel est de comprendre les tenants et les aboutissants pour pouvoir les adapter sur-mesure.
En espérant t'avoir aidée à voir plus clair dans la complexité de ton cas...
NB. Pour une de tes questions lors de notre stage de feutrage, les aliments ne doivent pas être bio pour que la cure soit efficace. Ce serait mieux pour diverses raisons, mais ne faisons pas trop compliqué. Ils doivent être préparés chez toi, c'est ça l'essentiel. Si tu achètes des plats préparés, ceux là doivent être bio car tu ne peux ajouter des additifs et des résidus de production qui perturbent la flore et la faune intestinale (le "microbiote" chez les experts). La référente t'expliquera mieux.
23.10 Spécial caresse d'égo. Ma copine me répond par mail à la lecture de ce billet "Merci pour ton éclairage, ta vision des choses, ouverte et multi"tout" est quelque chose de très ... rafraîchissant, innovant et positif. " Mmmmh, je ne résiste pas à l'envie de partager ces mots tout chauds, tout bons à prendre.
27.11 Suivi par la même copine. "(... intro privée) Je sais que tu ne t'occupes plus ni de consultations et encore moins de délivrer des conseils par mail ou par blog, et là n'est d'ailleurs pas le sujet, mais j'estime juste que c'est la moindre des choses de te renvoyer un minimum de niouzz. Histoire que tu saches que franchement, ton melting-pot de plein de techniques différentes, il est vachement efficace, quoi qu'en pensent tes détracteurs.
J'entame ma quatrième "sérieuse" semaine de "nouvelle flore", avec quelques prudentes réintroductions. Certes il y a eu quelques accrocs, mais vraiment fort peu, minimes et sans dégâts (du moins pas eu l'impression). Je n'ai pas tout suivi à la lettre en puriste (le bouillon tous les jours, j'y pense pas), ne suis pas devenue "accro-bio" pour autant, mais ... disons que tu as réveillé ma conscience (et mon bon-sens).
Mon bien-être est tel que je me demande si vraiment, je ferais bien de reprendre pain, gluten etc. En fait, j'ai un peu peur ... mais il sera encore temps de poser la question à XX, le jour où je parviendrai à prendre un rendez-vous pour moi (..).
Jamais je n'aurais pensé que d'aussi simples modifications du contenu de mon assiette pourraient avoir de pareilles répercussions sur mon organisme.
Oooh la situation de mes tripes peut encore s'améliorer un chouïa, mais c'est surtout le reste qui a attiré mon attention. La clarté de l'esprit, la vitalité générale, et surtout la disparition de mon inflammation chronique (des tendons). Je ne suis pas devenue un chêne pour autant, mais parfois, franchement, j'y crois presque, tiens !
Quand je raconte ça autour de moi, je vois bien le regard des gens, ils me prennent pour une folle tombée dans une secte ou à peu près.
J'ai découvert tes folios "cuisine nature", autrefois publiés, dont le contenu, une fois trié, a alimenté tes publications. Que de choses instructives à parcourir ... et à digérer.
C'est très dense et très intéressant. Ma Tatymania n'est pas prête de passer. Sans doute que tu débordes de courriers de gens qui t'ont raconté la même chose que moi, mais tant pis, on ne se lasse pas des bonnes choses, je crois."
Ma réponse. Chouette que tu aies exploré un nouveau territoire. Quelle tête feraient tes proches s'ils savaient que la qualité de ton microbiote peut inhiber ou exprimer certains gènes! Là ils t'enfermeraient je crois :) mais te ressortiraient dans quelques années quand le consensus sera: "mais on vous l'avait bien dit".
Je ne sais pourquoi, mais les farineux (gluten en tête, mais pas que!) semblent faire souci chez certains microbiotes - et cela plus que le sucre, parfois. Ffigure toi qu'il existe plusieurs types de microbiotes (au moins trois principaux, reconnus par les experts mais non médiatisés, car cela compliquerait la donne dans la prescription de probiotiques, j'imagine). Chez ces profils là, aucun souci à continuer sans farineux, sauf les jours d'exception chez les amis, au restau, etc. Une sortie de route ne va pas te faire replonger:
les jours où tu reprends du gluten, prends une gélule d'origan en H. E., tu verras que ça passe tout seul. Va t en savoir pourquoi, si ce n'est qu'une tribu particulière de parasites ou d'hotes indésirables utilise le gluten comme feu de camp et est niqué par l'origan...
30.11 Retour mail par ma copine. "je peux te dire qu'avec la cure NF, non seulement je n'ai plus tout le temps faim (juste à des moments "normaux, et encore), je me sens bien rassasiée sans lourdeur, je n'ai plus de coups de pompe, je n'ai plus aucune compulsion autre que vers des fruits ou des légumes (parfois, mentalement, si, quand je sens l'odeur du pain frais, ou que je songe au goût du chocolat, ça me fait envie mais rien que l'idée d'avoir mal au bide m'arrête de suite). Perso, j'ai tendance à attribuer ça au fait que a) je mange tout de même beaucoup de protéïnes puisque je fais deux "repas complets" par jour et b) je mange du gras !"
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