taty lauwers

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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

La cétogénique est à la mode: précisions d'un baroudeur des régimes

30.11.2022 Pour une amie qui commence la cétogénique pour des raisons de santé, je note ce qu'on ne souligne souvent pas assez en céto et que, pour des raisons pratiques, je n'ai pu inclure dans mon livre "Cinglés de sucres"


Pour une amie qui commence la cétogénique pour des raisons de santé, je note ce qu'on ne souligne souvent pas assez en céto et que, pour des raisons pratiques, je n'ai pu inclure dans mon livre "Cinglés de sucres" (je limite mes livres à +- 128 pages; en outre, la cure "Décrochez des sucres" que j'y détaille est plus douce à suivre que la cétogénique, demande moins de surveillance).

Il me faut lui préciser tout ceci car la céto ne fait pas exception aujourd'hui à la grande soupe informationnelle (pas mal de touristes qui se la jouent nutritionnistes). Je note dans le désordre, comme je l'ai pensé quand je lui écrivais:

1/ Sel, bouillon

Capital de prendre assez de minéraux pour éviter les crampes: le bouillon de poule quotidien est un must. Ou alors beaucoup saler les plats
L'explication technique est dans mon livre à paraître 'Itinéraire de décrochage des sucres" - c'est en lien avec l'insuline et les reins

2/ Végétaux

On peut suivre la céto sans légumes, c'est selon biochimie et goût. Les tarass boulba en particulier, qui le sont de profil profond, peuvent en faire une cure protéinée pure, à condition que les aliments soient naturels - c'est la cure carnivore que je suis souvent, quand je suis patraque.
Tarass boulba: souvent de groupe sanguin 0, de diathèse 1 et de type chasseur franc - moins de 10% de la population

2a/ On peut suivre la céto sans les concoctions à base d'oléagineux, si courantes dans ce domaine - c'est selon biochimie et goût à nouveau. Et surtout selon état général: on voit tant de réactivités aux oléagineux, en particulier chez les "canaris de la modernité"...

3/ Seuils de glucides

Les seuils de glucides sont calculés à la louche dans les méthodes: "tous à 60g ou 40g de glucides", par exemple; or, chacun réagit différemment.
Je n'entre en vraie cétose qu'à < 20g de glucides, tous confondus, en calcul de glucides totaux - ET qu'en jour maigre. Sinon je reste au bord de la cétose (selon mes 3 outils de calcul pour les 3 types de cétones produits).
Et c'est tant mieux, car en cétose franche (jeûne hydrique, par exemple), je deviens anorexique après 3 jours, je n'arrive même plus à manger. Je le cite car je ne dois pas être la seule.
Ma fille en revanche entre en cétose en deux jours à 60g de glucides (6 U.S.).

4/ Glucides nets ou totaux

Peu d'auteurs précisent leur calcul en glucides nets ou totaux
Glucides totaux: le vieux calcul, à la Atkins
Glucides nets: la version inventée par le dr Eades sous un autre nom, on retire le taux de fibres
Les fruits et les légumes ont de toutes autres valeurs glucidiques selon un calcul ou l'autre
Dans "Décrochez des sucres" et "Full Ketone", mes deux cures ad hoc, j'ai choisi de suivre le calcul totaux pour deux raisons:
A/ de grandes pointures comme le dr Westman prétendent la méthode plus efficace; or il ne suit QUE en lowcarb high fat pour tout le monde, et soigne des diabétiques - idem le fameux dr Bernstein - le dr Eades survalorise les protéines, raison probable de son adoucissement rayon glucides
B/ unicité de la personne: on ne sait comment chacun réagit aux fibres, alors prétendre qu'elles ne sont pas métabolisées comme sucres est un peu péremptoire

5/ Références historiques

Calculée en glucides nets, l'assiette française classique EST du low carb high fat, raison pour laquelle j'imagine la méthode a si peu de succès chez nous: on est facilement sous les 60g de glucides - 90g pour les sportifs
Ce n'est que récemment que le Français typique est parti dans les tours en glucides.
Aucune société, même première, ne pratique du VHF LC, càd VERY high fat, low carb. Sauf les Inuits, qui ont développé une génétique qui les empêche d'entrer en cétose.

6/ Menus, etc:

Bien pratiques pour commencer, mais si on comprend les bases, on peut improviser selon ses goûts, son budget, son énergie et le temps dispo. La cure carnivore est l'exemple type d'une cétogène pour paresseux: du steak deux fois par jour et basta (je résume).
NB. On peut entrer en cétose en quasi-jeûnant au riz blanc, la méthode d'un Américain célèbre dont je retrouverai le nom - 800kcal de riz par jour, eau; c'était tout.

7/ Début de cétogénique

Ne PAS surdoser en graisses, il faut que le corps apprenne à aller les chercher dans les cellules, ce qui est le principe de la cétose - d'ailleurs on ne maigrirait pas si on commençait full swing en gras. Le principe de ceux qui surdosent en gras: il ne faut pas avoir faim. Ils ont raison, mais on peut surdoser en protéines si on a trop faim. Les praticiens qui sont encore coincés dans l'ancien moule "trop de protéines = danger ", je réponds "tout le monde a droit la retraite, pour vous c'est maintenant". Aucune étude sérieuse, aucun suivi sur le terrain (à part dialysés) ne peut prouver cette vieille assertion.

8/ Céto de croisière

Si on choisit de continuer plus que quelques jours, à >50% gras: il faut privilégier les graisses saturées (animales ou végétales), sinon nausées garanties.

9/ Outils de contrôle: glucomètre, ketonix (souffle), tigettes

L'utilité des outils de contrôle dépend du profil biohacker ou pas. Les conseilleurs sont souvent des biohackers de nature et imposent cette pratique à leurs suiveurs.
Or, sans outil, après les 3 premiers jours difficiles, on sait qu'on est en cétose parce qu'on n'a plus envie de sucre, presque plus envie de manger - sauf une fois par jour. Et qu'on a une énergie hors pair. C'est la même sentinelle chez tout le monde. Ceux qui ne l'ont pas ne font pas la cétogénique mais une variante riche en sources de réactivités (gâteaux d'amandes etc, faux pain industriel etc) ou riche en faux sucre. De la pseudo-céto...

10/ Mincir

L'essentiel pour moi: ce n'est PAS une cure pour maigrir, malgré toutes les annonces. On ne reste mince que si on reste en cétogène ou proche en permanence. C'est donc un mode alimentaire chronique, pas une cure. SI on peut imaginer se priver de tout ce qui est interdit dans la méthode, pas de souci. Si on aime les écarts desserts, picole, etc: ça ne sera pas tenable.
Observez vos copains après les cures protéinées: tous regonflent. Après les cures céto etc: idem - sauf s'ils continuent à se contrôler, ce qui est l'opposé de mon approche.

Mon historique en anecdote, dont il y a mille exemples sur les forums: je suis enfin parvenue à maigrir avec le Stop & Go en 2014, en gardant la perte de poids même en mangeant tous les desserts que j'aime. En 2018 j'ai eu une grosse commotion cérébrale en tombant du premier étage. Je marchais en me tenant aux murs, je n'arrivais plus à lire. Cétogène pendant 3 mois: premiers effets après 10 jours, génial, mon cerveau est revenu à son état antérieur. Mais j'ai voulu consolider. Puis j'ai arrêté parce que tout était revenu dans l'ordre. Résultat sur le poids: j'ai repris tout ce que j'avais perdu en Stop & go. Je le savais, je l'avais écrit dans le livre "Au-delà des régimes", mais dans ce cas mon cerveau valait mieux que mes hanches. Du moment qu'on le sait....

J'ajouterai des éléments de mise en perspective quand j'y pense.