En Naturoland, la dysglycémie est appelée «hypoglycémie». On peut télécharger du ouaibe de longs quizz indicatifs d’hypoglycémie selon les principes naturo mais ce sont quasi toujours des diagnostics fourre-tout, où l’on confond les signes avec la source, comme si on confondait la fièvre avec la grippe.
Parcourez les questions de la liste ci-après d’un oeil critique: mettez en regard les signes relevés comme indicatifs de glycémie instable dans ces tests avec les critères que repèrent les spécialistes des sensibilités chimiques multiples, de l’épuisement chronique, de l’intoxication chimique, de la "candidose": ils sont similaires. Comment savoir alors si la personne doit suivre la stratégie de ce topo-ci ou une autre?
Les résultats des questionnaires de déphasage glandulaire global et d’hypoglycémie se recoupent. Ces symptômes sont parfois le signe d’autres troubles plus profonds. Il se pourrait qu’avec les mêmes symptômes vous soyiez victimes de parasites ou d’hypothyroïdie, ou même d’une maladie de Lyme. Il pourrait même s’agir de sensibilités chimiques multiples ou d’un cas de canari de la modernité. Tout comme les questionnaires d’évaluation des troubles de la « candidose* », ce quizz-test est une lame à double tranchant. Certains lecteurs y trouveront tous leurs symptômes, chez d’autres les symptômes seront induits et apparaîtront quelques temps après.
Les questions qui suivent font l’objet du test que transmet Danièle Starenkij dans son livre Le mal du sucre (éditions Orion). C’est délibérément que je ne les présente pas sous forme de test mais en kyrielle. Trop de lecteurs distraits des éditions précédentes de ce topo ont pris le test à la lettre alors qu’il sert une démonstration a contrario! Le principe de cet auteur: indiquez pour chaque symptome le degré de gravité ou la fréquence des symptômes en utilisant le chiffre 1 pour les symptômes légers ou peu fréquents, 2 pour des symptômes modérés ou occasionnels, 3 pour des symptômes sévères ou réguliers. Totalisez et évaluez ainsi votre "sensibilité à l'hypoglycémie" (rappel: hypothèse de cet auteur!).
J’ai un besoin anormal de sucré - J’ai des maux de tête l’après-midi - Je consomme de l’alcool - J’ai des allergies, une tendance à l’asthme, à avoir le rhume des foins, à faire des éruptions cutanées - Je me réveille après quelques heures de sommeil - Je me rends compte que je respire péniblement - Je fais de mauvais rêves - J’ai les gencives qui saignent - J’ai la vue embrouillée - J’ai des taches/plaques brunes sur la peau - J’ai des bleus facilement - J’ai des crampes, des ‘papillons’ dans l’estomac - Je n’arrive pas à me décider facilement - Je n’arrive pas à commencer la journée sans tasse de café - Je n’arrive pas à travailler sous pression - Je suis constamment épuisé - Je me lève fatigué - J’ai des convulsions - J’ai des rages de bonbons ou de café dans l’après-midi - Je pleure facilement sans raison - Je suis déprimé - J’ai des étourdissements - Je dois manger souvent sinon j’ai des crampes d’estomac ou des faiblesses - Quand je suis nerveux, je mange - Si le repas est retardé, je ressens des faiblesses ou de la nervosité - Quand je mange, ma fatigue semble se dissiper - Je suis craintif - Lorsque j’ai faim je me mets à trembler - J’ai des hallucinations - Mes mains tremblent - Je suis très émotif - Mon cœur se met à battre vite si je saute un repas ou si je ne mange pas à temps - J’ai faim entre les repas - Je suis irritable avant les repas - Je dors difficilement - Je tremble à l’intérieur de moi-même - Je manque d’énergie - Je grossis des évènements insignifiants - J’ai ‘le blues’, je suis mélancolique, je vois tout en noir - J’ai une mauvaise mémoire - J’ai des difficultés à avoir de l’initiative - Je suis somnolent après les repas - Je m’endors pendant la journée - Je me sens faible, sans force - Je suis inquiet, je suis anxieux, je me fais du souci constamment
Un sujet peut avoir un trouble de la synthèse du cortisol s’il cumule des problèmes digestifs avec de l’allergie, du stress, un cœur qui bat rapidement, des coups de fatigue, des envies de sucré, une fatigue permanente, de l’eczéma, etc. — tous ces signes que l’on relève parfois comme sentinelles de dysglycémie. Un autre pourrait souffrir aussi d’une thyroïde fragilisée s’il a du mal à se lever le matin, s’il est constipé sans recours, s’il a tendance à grossir sans trop manger, etc. Sans soigner par exemple la thyroïde qui flanche, en croyant adresser le problème principal (la dysglycémie), on risque de tourner longtemps en rond. En effet, les manifestations de dysglycémie cachent parfois le souci réel.
Autre exemple assez courant : le fait d’être agité et nerveux, irritable et même agressif, de perdre le contrôle de soi-même et d’avoir un sommeil léger et agité pourrait révéler une carence en progestérone ou une dominance en œstrogènes., un autre désordre hormonal courant chez les femmes modernes.
Certes, le questionnaire présente au moins l’avantage de pouvoir poser des questions. mais si une victime d’épuisement chronique remplit ce test, elle cochera des réponses positives à presque toutes les rubriques du tableau. L’intérêt de lui faire croire qu’elle n’est que "dysglycémique" ? L’ensemble des signes indique simplement que le corps n’en peut plus. Cela ne donne pas de solution, voyons, mais un tableau de signes. On pourrait jouer le même jeu avec le test classique naturo sur la « candidose » qui circule sur internet. A quelques détails près, bien sûr.
Une réponse positive à quantité de ces tests signifie que le sujet vit une forme d'inflammation chronique, de réactivité extrême à "quelque chose", comme s'il se sentait en agression permanente. Le tout est de savoir où et qui est ce "quelque chose", comme si un petit virus non décelé nous pourrissait la vie. Mon hypothèse, pas très sexy: nous vivons dans une boue toxique (toxic sludge selon les termes de Greenpeace en anglais), nous la respirons, nous la buvons. Stress principal. En outre, les stress sociétaux sont devenus considérables, la pression au travail est de plus en plus forte, l'ami facebook entretient délibérément la haine et la trouille. Les antidépresseurs sont aussi courants que le pain, désormais. Et, depuis quelques années, nous soumettons nos organismes à un stresss majeur et subtil: la modification cellulaire profonde que provoque la pollution électromagnétique.