On croit qu'être gros favorise des maladies et qu'être mince est une garantie de santé. Oh, la gaffe! Le gras n'est toxique que quand il est mal placé. Des obèses peuvent avoir des formules sanguines gracieuses, un rapport au sucre tout à fait équilibré (sous-entendu aucun risque de diabète). Des maigrichons peuvent se préparer en cachette un bel accident cardiovasculaire.
Grâce aux nouvelles techniques d'imagerie médicale (IRM ou CT scan), on a pu définir des sous-phénotypes dans la population, catégories qui permettent de mieux prédire des risques de santé: Il nous faut trouver des équivalents français à ces termes anglophones. Vous pourriez être:
Selon l'article wikipedia sur les tofi, on estime que 14% des hommes et 12% des femmes dont le BMI est pourtant idéal (20–25 kg/m2) sont classés TOFI/MEGI selon les scans. Pourquoi reçoivent-ils ce triste libellé d'être "comme des obèses au plan métabolique"? C'est que ces dépôts malvenus de gras interne qui leur plombent la biochimie les rend plus aptes à :
Plusieurs de ces critères impliquent que cet article se trouve dans le blog de Cinglés de sucres et de son topo expert à paraître: Itinéraire de décrochage des sucres.
Voyons en image ce que signifie "gras à l'intérieur".
Voir en photo d'imagerie sur Wikimedia commons: deux personnes d'âge similaire, de même genre et de même BMI, dont le pourcentage de gras est identique. Pour celui de gauche: le gras se cache dans les organes, celui de droite: le gras s'est fixé à l'extérieur. On voit bien en zones blanches le gras qui encombre le bon fonctionnement des organes.
Une image encore plus parlante sur le même site: une coupe permettant de voir le gras viscéral chez des hommes dont la taille a la même circonférence pourtant: 84 cm. On trouve depuis 0.5litres jusqu'à 4.3 litres de gras. Imaginez comme les organes peinent à fonctionner quand ils sont noyés de graisses comme le dernier de la liste...
Pour découvrir le sujet en vidéo, une série de reportages de la BBC: "les hommes qui nous ont rendus gros" (The men who made us fat, 2012), avec le journaliste Jacques Peretti. Pas de sous-titres possibles, on dirait.
En particulier, l'épisode où Peretti se fait scanner : "ses reins flottent dans une mer de graisses", selon les termes de son médecin.