taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

15.10 Mon premier bokashi

Je viens d'étudier le sujet des EM ou micro-organismes efficaces, dont vous pourrez découvrir une présentation structurée sur le site de ma soeur Michèle dès le 1er novembre: www.terre-vivante.be.

Structurée? Eh oui, c'est drôle, mais en francophonie, à l'inverse des ricains et des allemands, je n'ai pas trouvé d'infos claires sur les EM. Exprimées avec l'apparence de clarté, certes, mais le fond de l'affaire me restait flou - le comble étant une longue vidéo par deux Français du Sud, dont la vision m'a figée dans le même visage que l'interlocuteur du merveilleux Perceval de Kaamelot lorsque ce dernier explique les règles des jeux du Pays de Galle.

Voir la vidéo à partir de la minute 2
, vidéo culte s'il en est.

Trève de sourire, revenons à nos moutons euh à nos bêbêtes.

J'ai commencé par utiliser le Wipe & Clean (ou mélange d'EM spécifiques pour le nettoyage), qui a remplacé le temps du test ma propre décoction à l'ancienne (cristaux de soude & Cie pour un produit multi-usage). L'avis de notre femme de ménage: super, ça marche aussi bien que les autres, avec l'avantage qu'il ne faut pas rincer. Mon avis perso (je suis responsable des taches récalcitrantes, dont je suis généralement l'auteur, c'est logique): super, j'ai récupéré un marbre d'appuie de fenêtre où j'avais distraitement laissé sécher des laines teintes et non rincées.

Conclusion: on garde le produit, même après le mois de test.

J'ai ensuite découvert qu'on pouvait produire à l'aide de ces EM une forme de compost fermenté ("choucrouté"), sans odeur puisque fermé hermétiquement. Facile: je peux composter en cuisine sans mouchettes. On l'appelle "bokashi".

Fastoche, mais plus facile à voir en images: j'ai résumé la procédure en photos ci-dessous. Il faut deux seaux (j'en ai reçu pour le test, on peut les bricoler) et un démarreur en produit sec (les EM sous une forme ad hoc) - ce dernier produit étant le seul à réapprovisionner. On n'est pas ruiné dans ce choix d'EM.

En images

A: un seau avec fond perforé

B: couvercle qui ferme bien (il ne faut pas d'entrée d'air, les EM ne fonctionnent bien qu'en anaérobie)

C: j'ai deux briques de récup' pour appuyer sur le contenu

D: une plaque fournie avec les seaux, pour appuyer sur le contenu - que je n'utilise pas


Du percolat s'écoulera tous les jours, jus qu'il faut pouvoir récupérer grâce au petit robinet du fond du seau.

Dans la version bricolage maison, on empile deux seaux pour le même résultat.

Je dépose les restes de cuisine qui, selon la doxa officielle, devraient être taillés en gros dés. Pffft! Je me contente de les écraser à fond, qu'il y ait le moins d'air possible. Je ne verse jamais de liquide, les EM n'aiment pas ça. Donc: déchets du Jazz Max oui, jus du Jazz Max: non.

Je n'ai pas lu ceci dans la doc officielle, mais voilà ma procédure, basée sur le fait que les EMs n'aiment pas être à l'air: je garde mes déchets de la journée dans un bac intermédiaire, je n'ouvre le seau à bokashi qu'une fois par jour.

Je saupoudre d'un peu de démarreur (une petite mesurette, telle qu'elle est fournie avec le démarreur - ce qui doit faire 2 cuill. s. rases)

Je couvre d'un plastique bio, récup' du magasin bio, et de deux briques. J'appuie de tout mon poids.

Je referme hermétiquement. C'est là que ça coince parfois, mais si l'on a bien compris que les EM fonctionnent en anaérobie, comme la choucroute, on est bien attentifs. Sinon, le bokashi pourrit et va sentir fort. Tandis qu'en fermentation classique, il dégage une odeur sûrette tout à fait agréable.

Je garde le démarreur bien fermé et à l'obscurité.

Quand il sera plein, je le laisserai fermenter encore quinze jours puis je l'incorperai dans le compost au jardin. Ou je creuserai une minitranchée au jardin, je l'y enterrerai pour qu'il continue à fermenter. Je l'utiliserai ensuite dans le terreau de plantation. On ne peut en tout cas pas l'étendre tel quel au pied des plantations, son pH est beaucoup trop acide.

Si j'ai bien compris, ce n'est pas un compost en soi mais un amélioreur de terre ou de compost.

Percolat

La première semaine, je n'ai récupéré qu'un percolat blanchâtre, de l'ordre d'une cuiller à café par jour. Dès le cinquième jour, c'était un jus brunâtre et bien plus volumineux. On ne peut préciser de quantités, puisque le volume de jus dépendra du type d'ingrédients. Plus le bokashi est riche en légumes et fruits finement coupés (des restes de Jazz Max: l'idéal!), plus il dégagera du jus.

Je dilue le jus dans beaucoup d'eau et j'en arrose le sol autour des plantes.

Ou je le garde pur et je le verse dans les canalisations qui posent problème.

Autre utilisation. Dans l'atelier de teintures végétales et de céramique qu'on m'a bricolé au grenier, je n'ai pas l'eau courante classique (pratique, hein? si l'on pense au volume d'eau qu'on utilise pour cette activité). J'ai bricolé une récupération d'eau et une forme d'évacuation avec bac de décantation intermédiaire. Ah! ce bac... Quand je fais de la céramique, il empêche que l'évacuation soit bloquée par de l'argile. Il ne sent pas. Mais quand je déverse mes bains de teinture végétale épuisés, après quelque temps, ça peut sentir plus que le sous-bois! Surtout quand j'y déverse des bains de cochenille, qui sont des insectes. On sait que la bidoche sent fort et vite...

Pendant 15 jours j'ai versé dans l'eau du bac le jus de bokashi pur. Petit à petit, l'eau s'est épurée. Elle ne sent plus du tout, ou alors à peine une petite odeur saumâtre quand on a le nez franchement dessus

Le matos que j'ai eu à tester: deux seaux à bokashi et un sachet de démarreur.

Voir le billet suivant.

Pour découvrir encore plus sur le sujet des EM, rendez-vous le sur le site de ma soeur que je viens de mettre à jour et de publier.


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