Inédit - je reprends la recette dans le blog "Mes recettes antifatigue" car c'est mon livre de recettes le plus proche du cru ou quasi cru
Je n'ai plus cuisiné de gazpacho classique depuis mon année de crudivore, je crois que je m'en étais dégoûtée. Zouip, exit de mon imaginaire en cuisine. Je viens de goûter chez un ami cher un gazpacho divin, qui m'a réconciliée. D'abord il a inclus du pain, ce que je redoutais dans ma période crudi et sans gluten en 2000; or ce pain vient équilibrer la texture et les saveurs. Ensuite, l'ami a réalisé ce gazpacho avec des légumes cultivés en biodynamie et cueillis du matin... Divinitude difficilement reproductible chez moi à Nivelles, endroit largement moins enchanteur que sa colline quasi toscane près de Cluny, mais essayons.
J'ai acheté chez les maraîchers voisins plusieurs variétés de tomates, que nous avons d'abord dégustées l'un et l'autre. Le choix fait, en route pour la recette. Je l'ai mixée au vitamix, le blender surpuissant, en deux essais: une mouture rapide et une mouture prolongée. Pas de suprprise: c'est la mouture rapide qui gagne, les saveurs ont toutes les profondeurs en bouche voulue. La mouture longue: purée pour bébé, exit.
Hier, j'ai mouliné 6 grosses tomates épépinées mais non pelées, 1 concombre épépiné et pelé, pas d'oignon de la recette initiale (parce que), 1 petit poivron rouge pelé à l'économe et épépiné, 3 tranches de pain bio au levain écroûtées, 1 gousse d'ail, sel, poivre. J'ai ajouté 1 verre d'eau, 3/4 verre à moutarde d'huile d'olive, vinaigre de xérès au pif (original: 4 cuill. s. ) et le jus d'une belle poignée de basilic frais que j'ai pressé au Jazz Alto. J'avoue que j'ai ajouté une pincée de sucre pour exalter les saveurs.
On a dégusté après 1 heure de macération dans son jus. J'ai servi chaque bol avec des micro dés de concombre et d'oignons de printemps, qui ont baigné aussi une heure dans de l'huile avec du jus de basilic (je digère mieux les oignons crus ainsi macérés).
Le résultat était au moins à 70% du goût du divin gazpacho de Pierre. Chouette alors.
C'était trop pour nous deux, bien sûr. Je l'ai conservé au frigo, sans trop croire à la saveur le lendemain, car tout crudivore sait que les plats crus moulinés tirent vite la tête et doivent être faits à l'instant. Lo and behold! Le pain doit y être pour quelque chose, car ce matin, mon instinct me demandait de déguster du gazpacho au petit déjeuner, et il vivait encore! (Ne comprendront que les vieux vieux vieux de la vieille qui connaissent le sketch de Robert Lamoureux).