taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Comment j'auditais – le coaching p. 5

    billets à l'intention des praticiens de la nutri

Ce document est un premier jet pour un des chapitres d'un prochain tome à paraître, à l'intention des auditeurs (rédaction hiver 2014).

La grille de lecture - Quel organe bloque ou flanche ?

Le plus souvent, l'urgence était au rendez-vous, l'audité voulait des résultats rapides et non un accompagnement dans la transition alimentaire. Je scrutais alors le menu avec l'une des grille de lectures possibles.

Rappel du module 1 : la grille de lecture est fonction de l'organe qui flambe ou qui bloque. On ne décode pas un menu selon que la personne est dysglycémique simple ou en burn-out, selon que la source des troubles est dans l'intestin (qui fait flamber tout le système) ou dans un foie mauvais détoxifieur (qui bloquerait les autres mécanismes).
On ne peut donner le même programme alimentaire à tous les mangeurs, surtout si l'on ne sait pas quel organe, chez lui, ici et maintenant, bloquerait l'effet de la réforme alimentaire.
N'étant pas thérapeute, j'utilisais le test en catégories de Julia Ross pour savoir quel organe freinerait les efforts. Ce n'est pas un outil de diagnostic, ce qui est du ressort du thérapeute que je ne suis pas.
Les tests Julia Ross ne sont pour moi qu'une indication de l'état organique général de la personne quand aucun thérapeute n'a pu m'informer plus avant. On a vu lors des deux modules le détail de ce test et comment l'utiliser.
Au passage, je ne donnais jamais de cure aux victimes de TCA (trouble comportement alimentaire), qu'elles en soient encore victimes ou qu'elles en soient sorties (ex-anorexique, ex-boulimique ou ex-hyperphagique, à quoi l'on pourrait rajouter désormais ex-orthorexique). Car elles utiliseraient la cure comme un outil contre elles-mêmes, à nouveau. Pour elles, on conseillera une plateforme en douceur.

Il me fallait aussi connaître les capacités de changement pratiques : le budget, l'énergie, la volonté de changer ses sources d'achat, de cuisiner, etc. Que du bon sens, quoi.

Petits pas

Je me positionnais plus en prof' qu'en vrai coach, mon but étant d'informer plutôt que de guérir.
Après le premier entretien, j'avais assez en mains pour déceler ce qu'il importait de changer. J'utilisais (et j'utiliserais encore) deux feuilles et un papier carbone, l'une des feuilles étant destinée à l'audité. Le rapport au digital et au temps est capital. Je gage qu'envoyer le même document par internet, deux jours après, n'a pas la même force. Ce discours ne vient pas de mémé, mais d'une geek pur jus, doublée d'une mémé. Ce qui passe par le digital ne fait justement que... passer! Comme si on n'enregistrait pas.
J'inscrivais sur ces feuilles les QUATRE élements à changer dans le menu de la personne, pas plus et pas moins. N'en demandez pas trop ! Ne sous-estimez pas  la volonté d'inertie des tripes….
Il faut en tout cas une  stratégie claire pour le coaché. Pour certains, je joignais par mail des documents supplémentaires, leur « livre perso », que je composais à partir d'extraits de mes propres livres. Seul un type de profil particulier demandait à recevoir plllllein de documents et n'en était pas submergé (les excès aériens, les clairs « vata »).
Même pour eux, j'envoyais les documents en plusieurs mails – le premier contenant les 3 ou 4 documents  essentiels.

Pour le rendez-vous suivant, je demandais à l'audité de rédiger son nouveau menu selon ces paramètres, selon ses goûts et ses habitudes (et les habitudes de la famille).
Ce n'est qu'à ce prix, je pense, qu'on obtient l'adhésion à un nouveau plan alimentaire. Certes, dans les topos, je communique des menus. Mais je les ai composés à titre d'illustration ou  d'inspiration. Je n'imagine pas que quelqu'un les suive à la lettre. Personne ne mange si varié, si cuisiné. On travaille souvent avec des restes, de l'impro, du restau, des invitations, etc. Et puis, comment "devenir soi" si on suit les menus d'un autre?

Avec le temps, j'ai compris qu'il fallait laisser les chênes faire leur travail et me recontacter « à la demande ».

NB. J'utilise ici les termes « chêne » et « roseau » pour les diathèses I ou II de naissance en oligothérapie. Sujet complexe, exposé au module 1, connu des naturos.

Résumé ici.
En revanche, je devais plutôt canaliser les roseaux, leur donner un rendez-vous suivant déjà à la fin de la première rencontre -- histoire de les rattraper quand elles se décourageaient («  j'ai fauté hier, j'ai tout raté, j'arrête ») et de les remotiver. Ceci n'est qu'un schéma, fermé puisqu'écrit. Certains audités, tout chênes qu'ils soient, sont si influençables qu'il faut bien les recadrer dans leur réforme.

Carnet de sentinelles

Je n'ai développé le système de « carnet de sentinelles » que tard dans mes années de pratique, mais il est essentiel à mes yeux. Rappel en gros : il s'agit de choisir trois signes de santé qui flanche, que le mangeur discerne seul ou repère avec l'aide d'un coach et de les codifier par un chiffre de 1 (médiocre) à 10 (parfait). De rendez-vous en rendez-vous, l'audité chiffre à nouveau, ce qui permet de juger de l'évolution, même minime (ou de la régression, quand le coach s'est trompé de cure, ça arrive !).

Truc mnémotechnique pour choisir un signe : POTS (« casseroles » en anglais, ce qui nous ramène à notre thème principal) =  Peau, Odeurs corporelles, Transit, Sommeil, base à laquelle on rajoute les signes nerveux, de concentration, etc. C'est d'ailleurs l'ordre dans lequel les améliorations se font jour. Si l'on veut chiffrer, la peau change en 5 jours, les odeurs en 10, le transit en 15 et le sommeil en 30 jours. Les nerfs et le mental : ça peut prendre deux mois, mais parfois la métamorphose arrive en 10 jours déjà.

Si le mangeur suit une des cures des topos d'une durée de quinze jours, je demanderais de noter l'évolution tous les trois jours à partir du jour 5. En cas de réforme au long cours, je l'inviterais à noter l'évolution tous les quinze jours seulement. Télécharger un exemple de tableau.

Chaque entretien ultérieur est modulé par l'évolution au niveau des sentinelles.
Faute de tenir ce carnet d'évolution, comment voir ce qui progresse ? Comment se rappeler l'année suivante ?  J'ai tant eu de rendez-vous personnels avec des naturos où j'ai pédalé dans la semoule parce qu'on ne me canalisait pas dans mes observations personnelles ; outre qu'à chaque fois (vous devez l'avoir vécu) le  naturo trouvait un nouveau truc à me faire essayer. Que d'argent dépensé pour rien ! Que de flou décourageant ! J'offre tout simplement aux autres, par le carnet de sentinelles, ce qui m'a manqué. On est fait tous pareil.

Nouvelle parenthèse. Je comprends ces naturos, car je pense que la majorité de leurs clients viennent simplement chez eux pour qu'ils prennent en charge leur mal être, déçus qu'ils sont par le manque d'écoute de leur médecin habituel. On n'a même plus le curé pour se confesser. À qui parler ?  Il se fait que je n'étais pas motivée par la même volonté ; les naturos que j'ai vus fonctionnaient en roue libre, à mon avis. Fin de la parenthèse, utile car vous recevrez certainement des personnes qui viennent apparemment se défouler de leur mal être, sans jamais commencer la réforme alimentaire.

Lorsque la catégorie 1 des tests de Julia Ross (la classe des neuromédiateurs) était élevée ET que la personne semblait ne pas pouvoir résister aux tentations sucrées ou de grignotages, je m'occupais de cela en premier lieu : je proposais de demander au thérapeute si l'audité pouvait prendre soit de la L-Glutamine  (cas des chênes) ou de l'extrait de bourgeon de figuier (cas des roseaux). La technique de petit déjeuner protéiné/salé fait quasi le même effet, avec un peu de délai, mais il faut arriver à la mettre en place…

Rappel. Ce document fait partie des brouillons d'un prochain tome à paraître, à l'intention des auditeurs (rédaction hiver 2014, révision début 2016). La suite dès que possible... et pardon à tous les impatients (que je comprends si bien pour en être une moi-même).

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