taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Naturologie - la voie douce p. 8

Lire l'intro du dossier en cours. ATTENTION: ce document est en mouvement permanent, j'y travaille en ligne...


Qui a reconnu le "soup nazi" de Jerry Seinfeld? Voir l'épisode hilarant

Au-delà de papa Freud et de rabbi Jakob Lacan

("rabbi Jakob Lacan" est une expression amusante du rabin philosophe Marc-Alain Ouaknin)

Dans les pages qui précèdent, je n'ai pas envisagé les motivations les plus évidentes pour ne pas entrer dans l'action ou pour choisir la voie dure. En voici quelques unes. Si l'on connaît ce tableau, il est plus aisé de guider une personne vers la voie douce en naturo.

1. La bienveillance envers soi. Je dois mentionner cette évidence qui n'en est pas pour tous. Certains praticiens, dans leur masculin au principal, ne connaissent pas ce curieux phénomène qu'une personne pense et aime "hors de soi", qu'elle puisse être tout amour pour ses proches, ses amis et le monde entier en même temps qu'elle est incapable de se vouloir du bien. Ou même de discerner ce qu'elle aime ou n'aime pas, ce qui lui fait du bien ou du tort. ça se trouve même chez des personnes mûres

Inutile de raisonner en termes logiques dans ces cas, ces personnes n'ont pas les outils pour se vouloir du bien. Direction: les couches profondes de l'inconscient, le limbique, que sais-je encore? Voir la métaphore de l'ampoule.

Ce n'est qu'après ce travail, parfois long, que l'on peut demander à quelqu'un d'être acteur de son mieux-être.

NB. On peut accélerer ce travail psy par l'alimentaire. Quasi toutes les cures alimentaires de quinze jours que je propose, limitées dans le temps parce que trop radicales à mes yeux, ont un effet para-alimentaire de par leur radicalité: elles éveillent une forme de conscience de soi. Cela ne survient pas lors de la tenue de plate-formes au long cours, ou alors de manière minime. Après une cure: super! Le mangeur est prêt à se questionner sur d'autres pans de son mieux-être, à faire de l'exercice, de la sophro...

Parmi toutes les cures, celle que je publie bientôt "Retour à soi" -- que la plupart des référents connaissent déjà (participants à mes séminaires) -- est la cure de reconnection à son être, à ses sensations, ses désirs, ses réactions. Une merveille! On sort de ces huit semaines tout ébaubi de découvrir un autre rapport à soi (un peu plus long que les autres cures).

2. Fric, gloire et beauté. Une blogueuse, Elodie, de Sirenebio, décrit avec beaucoup d'honnêteté les raisons qui l'ont poussée à continuer l'aventure du cru malgré les hauts cris de ses proches et... de son propre corps. Je n'y avais pas pensé auparavant, c'est pourtant tellement clair, mais j'ai rencontré en direct peu de personnes me révélant ce qu'Elodie transmet dans son témoignage ici.

3. Rapidité de résultats.

Mon amie Elena, brillante cinéaste, très antibio/allopathie classique, se blesse au ski. Gros hématome. Je lui prépare un mix à base d'huile essentielle d'helichryse italienne à appliquer sur la cuisse, lors du retour en train.
On se revoit de retour en Belgique: "bof, c'est nul ton truc, ça n'a rien donné". Habituée aux effets immédiats des antibiotiques et antihistaminiques qu'elle prend régulièrement, elle avait arrêté de s'oindre après deux jours. Elle n'a même pas pensé à laisser du temps au temps. Et j'ai oublié de le lui rappeler, tant ça me semblait évident.

Les minigourous proposent quasi tous des techniques radicales, donc rapides dans leurs effets. Le vegan cru du jour au lendemain, mais ça te motiverait un Depardieu, ça dis donc. "Yes, but..."
Quel prix métabolique le mangeur est-il prêt à payer pour ces effets rapides? Je collecte depuis mon passage en crudivorisme en 2000 les plaintes des mangeurs, sous la forme d'un "martyrologue du cru" selon le modèle de ce qu'avait développé mon copain du net, repenti du cru aussi, Chet Day. Des nouvelles bientôt.

Le vegan cru n'est qu'un des avatars de régimes flash/risqués comme la diète Dukan, que ne connaissent que les amateurs de régime minceur ( intitulé dont on s'amuse souvent à changer l'une des voyelles, à vous de chercher).

Sur le web, vous trouverez mille et une Dukanettes qui vantent la diète, et assez peu de déçus. Dans le réel, en consultation, c'est exactement l'inverse. Normal, le mangeur ne veut pas annoncer au monde la honte de n'avoir perdu que deux kilos sur trois mois en pratiquant un régime pourtant si dur (mais oui, j'ai des noms, je les ai eues en cours privé!); récoltant au passage mauvaise haleine et muscles tendus; ou la honte d'avoir rebondi et repris plus de poids par après, malgré la tenue du fameux plateau de stabilisation.
Que nous disent ces dukanettes déçues: elles ont perdu en quelques mois les nerfs, la digestion, la qualité de la peau et le sommeil. Ouille ouille, mais c'est cher payé ça dis...
Ce qu'elles ne disent pas, c'est que, comme beaucoup de pratiquants de régimes minceur, elles ont perdu l'estime de soi, le feedback sur leur propre appétit et sur ce qu'elles veulent, ce qu'elles aiment ou n'aiment pas manger. Il ne suffit pas que des parents ou l'école nous aliènent de nous-même dès l'enfance, il faut encore qu'on achète de l'aliénation à l'âge adulte. Un comble!

Pour avoir été victime de ces effets secondaires dès mes quatorze ans (il ya 46 ans...), je compatis tant que je rédige pour l'instant un topo sur le sujet, à l'intention des praticiens "Au delà des régimes (l'issue de secours pour les rondes qui tournent en rond"). Inutile d'écrire à l'intention d'un pratiquant, puisque son recours à ces diètes excessives trahit la recherche désespérée d'une bouée. Je ne vais pas brutalement leur retirer la bouée, tout de même... En revanche,un praticien peut y arriver en douceur, lors de séries de consultations structurées et rythmées.

Le vegan cru, qui produit quasi les mêmes effets, aura aussi son petit topo, en son temps: "Le cru à corps perdu (ou comment récupérer un crudivore quand il est cuit)". Toujours écrit à l'intention des praticiens et des parents des mangeurs qui se sont fourvoyés dans une secte. Eh oui, que peut-on dire à un enthousiaste qui se découvre un nouveau joujou?

Echange avec mon amie Ursula, 75 ans, enthousiasmée et suivant le régime prôné dans les vidéos d'un promoteur de vegan cru: "ah je maigris enfin! et quelle énergie j'ai!"
Je rétorque: "chouette, et si je t'offrais un peu d'ostéoporose en plus, tu prends?"
Pour les non-initiés, le cru vegan est l'équivalent de l'anorexie. Minceur, énergie, résistance immunitaire... au début... au prix de... la perte de cheveux/de dents/de l'ossature en général, de la fonte musculaire, de la leptino-résistance et j'en passe.

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