taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Chercher la cause, ne pas se limiter au symptôme

26.7.2025 Dans un système qui privilégie la médecine des symptômes et le business de la maladie, on peut faire un pas de côté. Illustrations autour de la recherche des causes profondes. Je reste dans le dossier "cancer", consciente que, selon les stats américaines, seuls dix pour cent des cancéreux (se?) posent des questions. C'est à eux que je m'adresse.



Prévenir une rechute de cancer par la diététique
une vision selon les profils biochimiques
(dossier 2017)

La Pontiac Attitude en nutrition-santé

Comme on va bientôt parler dans cette série de "root cause analysis" en matière nutritionnelle (RCA = analyse des causes profondes - ou premières -, courant en gestion de société ou en ingénierie, analyse que je pratiquais en audit), voici une histoire édifiante, traduite chez Bernard Bel.
Je la dédie à tous les conseilleurs alimentaires, depuis la diététicienne jusqu'au coach sportif.
Elle peut illustrer le fait que rien de ce que dit un mangeur, en première analyse, ne doit être mis de côté, même si l'observation paraît farfelue. Ici « Ma voiture refuse de démarrer... uniquement lorsque j'achète de la glace à la vanille » a permis aux ingénieurs de GM de repérer un défaut de conception du coupé Pontiac 1959.
Un mangeur qui m'énoncerait: "je ne suis constipé que le mardi" m'invite à creuser le sujet plutôt qu'à balayer l'annonce comme "fantaisiste"...

 

Image: l'original se trouve chez Bernard. Non partageable en français, BB est au courant.


ACR ou Analyse de cause racine (RCA en anglais)

Bien que malade quasi chronique depuis ma naissance, je ne m'intéresse à la santé que depuis mes 38 ans (cancer du côlon). Jusque là, j'acceptais les faits, qui se manifestaient par un grand tiroir à pharmacie et la consommation de moult gélules et granules sans y réflechir. Dès que, autodidacte en alternutrition, j'ai donné des ateliers, des conférences interactives, des cours privé , j'ai été confrontée à bien d'autres cas d'errance médicale - je me croyais seule, jusqu'alors. A force d'entendre des retours de terrain, j'ai été frappée du manque de rigueur scientifique et de méthode dans l'approche médicale classique (tout ce que j'énonce vaut aussi pour les consults en diététique). Je m'attendais à ce que les médecins cherchent les sources des problèmes de santé, qu'ils analysent les causes profondes d'un désordre généralisé ou localisé.

La Root Cause Analysis (RCA), ou analyse des causes profondes en français, est souvent utilisée dans le monde technique. Cest une méthode systématique visant à identifier les causes sous-jacentes d'un problème ou d'un événement indésirable, afin de prévenir leur récurrence. Elle se concentre sur la résolution des causes fondamentales plutôt que sur les symptômes apparents, permettant ainsi d'améliorer durablement les processus et les systèmes.

Scoop: la médecine n'est plus ce qu'elle était :)

S'il faut agir en urgence face à un cas grave, on ne prend pas de gants et on fonce; cela se comprend. Un cas de cancer: on file vers la chirurgie. Mais dès lors que la crise aigue est passée, n'est-il pas plus efficace de chercher la cause de la maladie et de travailler en amont, pour éviter une rechute?

Notre système médical est ainsi fait que les médecins conventionnels n'ont plus le temps d'interroger leur patientèle au calme. Ils sont coincés par le timing, ils sont face à une paperasserie phénoménale hors consultations (merci à l'hygiénotechnocratie actuelle). Le sujet ferait l'objet d'un livre, mais vu du point de vue d'un patient, on peut déplorer quelques évolutions actuelles. Dans la majorité des cas, ils ne font même plus de visite à domicile - contexte qui aurait pu leur signaler des troubles environnementaux qui seraient à la source de la maladie du patient. Selon la plupart des retours de terrain de mes élèves et copains, on n'ausculte plus le sujet: pas de palpation, pas de mise à nu qui révèlerait par exemple de curieuses taches sur la peau. Si le médecin les pointe: "Mais, docteur, ce n'est pas grave, je viens pour ma digestion. J'ai ces taches depuis cinq ans". Or, ces marques dermato peuvent être un signal important dans le diagnostic, car la digestion est toujours liée aux autres systèmes physiologiques.

Le plus proche du toucher épidermique semble être le stéthoscope sur le coeur et la prise de pouls. Tout le reste, si l'on veut faire une caricature: protocole de questions en rafale, puis prescription de prise sanguine. Comme si cette dernière remplaçait l'expérience des médecins à l'ancienne, appuyée sur de fines observations et déductions. Comme si les résultats étaient gravés dans le marbre et fiables. Comme si les taux-seuils étaient les mêmes de pays en pays... (preuve que ces valeurs min/max sont peu rigoureuses).

Je ne suis pas médecin, mais j'ai animé pas mal de séminaires autour de la nutrition-santé. Au cours de ces séances, des participants partageaient leur contexte de santé, examens à l'appui. Certains, plus friqués ou plus angoissés, faisaient faire des examens très régulièrement. Combien de fois n'ai-je observé dans leurs tests des valeurs très différentes pour divers pans de l'analyse, d'une fois à l'autre (à quinze jours d'intervalle!) - alors qu'aucun facteur extérieur n'ayant pourtant changé chez eux.

Ma prudence face à la quantification du vivant ne date pas d'hier, elle s'est installée petit à petit, à force d'observations rationnelles. En gros: merci la technique, mais je ne la prends pour l'Evangile.

Considérant ce qui précède, il n'est pas étonnant qu'une grande partie d'entre nous privilégie la visite chez un homéopathe, qui prend son temps, qui souvent ausculte encore et pose mille et une questions sur l'environnement aussi.

Il existe pourtant des médecins allopathes qui fonctionnent encore à l'ancienne, qui auscultent, qui prennent leur temps, qui font de l'ACR rigoureuse. Une illustration en interview, avec le docteur Humbert, dermatologue "Votre médecin passe à côté de la vraie cause… 9 fois sur 10" (40 minutes)

L'entrevue est un teaser pour inviter à s'inscrire à des séminaires, où l'on apprend à analyser les prises de sang. Quelle belle intention de former le patient à devenir un coopérateur du soignant, merci docteur. Entre parenthèses, on ne peut pas être rigoureux sur tout. Je répète ce que j'ai déjà écrit dans le billet sur son livre "Les parasites - Ces hôtes invisibles qui envahissent notre corps". J'écoute avec intérêt le si généreux et si humaniste docteur Humbert quand il traite des diagnostics, de la médecine holistique, de l'intrication de nos divers systèmes physiologiques, mais je suis plus frileuse quand il manifeste son obsession contre le lait de vache et le gluten, sources de tous les maux.

Cher néo-débarquant dans ce merveilleux domaine de la nutrition-santé, je vous refile un tuyau: celui qui vous invite à pratiquer l'exclusion plutôt que le ressourcement; et en outre à exclure "gluten et laitages" sans plus de précision... est un novice dans ce domaine. Prenez donc sa parole avec précaution question nutrition. .

En aparté. Le bon docteur prend des risques à laisser les intervieweurs l'encenser à ce point, comme s'il était seul à pratiquer la médecine holistique. Cela sent son retour de bâton à venir. Si j'étais son conseiller comm', j'aurais quelques mots à lui dire: "prudence, faites un briefing avec les animateurs avant et cadrez-les".

Une autre entrevue sur le même sujet, par le même médecin, sur la même chaine: Dans les coulisses de la médecine : Le Pr Humbert vous explique tout (40 minutes). Je me retrouve dans sa pratique, dans la mesure où j'enseignais à écouter attentivement le mangeur. C'est en général lui qui, inconsciemment, me révélait des indices cruciaux pour la réussite d'un audit nutritionnel efficace. "C'est le mangeur qui sait", était mon mantra. D'ailleurs, j'ai souvent souri des analyses nutritionnelles en quizz-tests à 50€ sur le net, basées sur des anamnèses standardisées: comment peut-on croire à ces illusions du virtuel? Je m'identifie aussi à sa façon de fonctionner (il insiste sur l'analyse de l'historique complet des analyses sanguines d'un patient, sur plusieurs années ou décennies) : je ne pratiquais aucun audit nutritionnel sans connaître l'historique alimentaire et de santé de la personne. Le contexte est tout! J'ai tenté d'exposer en un poster les différents paramètres qui impactent les choix en diététique, poster conçu pour le mangeur, adaptable pour un coach: L'intuition alimentaire: les 3 plans

 

Revenons au cas d'un cancéreux opéré et traité qui veut prévenir une rechute, ce qui est le thème de ce dossier: je propose dans les pages qui suivent une plate-forme pour réformer l'hygiène de vie. Aucune certitude n'est jamais acquise en matière de santé et d'évolution du vivant. Cette plate-forme est à considérer comme un tremplin pour étudier son cas personnel, singulier, au-delà des mantras classiques en nutrition. Je caricature: en oncologie classique, vous entendrez "faites-vous plaisir, mangez ce que vous aimez"; en oncologie naturo: "mangez sans gluten, sans laitage, sans viande, sans sucre, sans beurre, le plus végé possible".

Le juste milieu entre ces postures extrêmes: vous-même, votre connaissance de vos réactions, votre bon sens. Si, dans les pages suivantes, je me risque à écrire de ne pas vous priver si, nerveux et angoissé, vous ne décompressez qu'avec un petit verre de pineau le soir, cela ne signifie aucunement que je préconise de picoler lors d'une remise en forme, une longue cure de ressourcement. Si j'inclus les steaks dans les possibles des pages qui suivent, cela n'implique nullement que tous doivent manger de la viande. Vous avez compris l'ambiance: paramétrez tous les facteurs en fonction de votre cas très personnel. Faites-vous aider, le cas échéant - ce qui est l'occasion d'une passe copinage: les référents en Profilage alimentaire® accompagnent dans cette quête d'un devenir-soi nutritionnel.


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