Outre une respiration cellulaire saine et une forme de surdité volontaire pour résister aux sirènes médiatiques, il est un dénominateur commun pour se protéger de toute maladie dégénérative, et partant d'une rechute de cancer: la restriction calorique. Si l'on glane dans les études cliniques, c'est quasi un refrain, que l'on retrouve aussi dans toutes les méthodes efficaces en alternutrition (Kousmine, Gerson, Gernez, etc). Restriction calorique qu'il ne faut surtout pas mener, adulte, en permanence - promesse d'échec; mais bien de temps en temps: depuis un jour sur deux jusqu'à quinze jours par an. On voit au passage comment trouver les aliments qu'il nous faut, individuellement.
-- Ah, mais zut, vous m'infligez la double peine! Je sors d'une maladie grave, de traitements lourds, et vous me punissez en m'empêchant de manger.
-- Oh que non... Il y a tant et plus de méthodes succulentes pour arriver à "moins" manger, ou tout au moins à ne plus surmanger. Je ne supporte pas moi même la contrainte, je n'envisage d'en imposer à personne. Voyons comment y arriver, selon qu'on est un surmangeur naturel ou un mangeur ordinaire.
Seul un surmangeur peut comprendre les autres: outremanger est pour lui une question de survie. Ne lui demandez pas d'arrêter de grignoter, c'est incontrôlable. Chez lui, il faut travailler en amont, à la source de ces formes de compulsions alimentaires, qui vont de la plus douce à la plus frénétique.
Tout d'abord, il faut arrêter la boulimie "hystérique" qui vous fait surmanger, si vous êtes de ce type. Vous cherchez avidement les nutriments qui vous manquent. Mangez des nourritures vraies, denses au plan nutritionnel et exemptes des petits riens qui rendent accro. Ne lésinez pas sur les graisses, qui rassasient et calment l'appétit. Mangez selon votre rythme idéal, ce qui reviendra pour beaucoup ici et maintenant en Europe à commencer la journée par un petit déjeûner salé et protéiné. Ce ne sont que 3 critères, simplissimes à mettre en oeuvre au plan technique, mais un peu plus ardus à intégrer au plan mental. Respect et patience. Vous y viendrez dès que vous serez motivé.
En outre, je propose un 4ème critère garant d'efficacité. J'émets l'hypothèse, que je conforte par mes observations sur le terrain mais que je ne peux étayer par des études cliniques, que si les aliments sont choisis selon votre profil profond et votre état organique du moment, ils vous rassasieront au point que vous mangerez bien moins souvent, de bien moindres quantités. Et que vous ne grignoterez plus entre les repas.
Ciblez les aliments qui vous ressourcent fondamentalement et non pas ceux que votre voisin vous dicte de manger.
Vous profiterez de cette période de quête de votre identité nutritionnelle pour évaluer quels aliments vous attirent vraiment, vous rassasient ET vous ressourcent. Les trois conditions sont essentielles. Comme les surmangeurs le sont souvent devenus par la grâce des régimes minceur, j'ai insisté sur cette part de l'écoute dans le livre ad hoc: Au-delà des régimes.
Imaginons que vous êtes attiré par la crème Budwig dont je chante les vertus pour certains profils.
Faites le même travail avec tous les aliments que je repère dans la liste ci-jointe, en pdf :
1/ Suis-je naturellement attiré par ce plat ou cet aliment, sans me référer à des croyances ou à de la pensée magique?
2/ Suis-je rassasié pendant 4 longues heures?
3/ Si oui, suis-je ressourcé?
Dans la liste, je reprends quelques aliments courants selon qu'ils sont forts et denses ou légers et aériens, selon une des catégories du typage métabolique à l'Américaine. Ce qu'ils appellent les types para- ou orthosympathique sont chez nous les roseaux et les chênes.
Vérifiez sur vous-même sur la base de cette liste.
Vous pourriez bien sûr faire une liste d'aliments personelle, différente de celle-ci, évaluer chaque aliment selon l'attirance profonde, la satiété et le ressourcement.
Si vous n'êtes pas un surmangeur de nature, bénissez la nature, foi d'ex-boulimique.
Les non-surmangeurs peuvent facilement pratiquer deux des variantes souples de jeûne , garantes de restreindre les quantités, tout naturellement, d'arriver à une forme de restriction calorique sans y penser:
Mangez quand vous avez faim. N'écoutez pas les sirènes des magazines qui serinent qu'il faut se forcer à manger trois fois par jour, si pas quatre. A force d'être à l'écoute de vos demandes véritables, vous découvrirez que vous avez réellement faim deux fois par jour, si pas une seule fois. N'écoutez pas non plus les sirènes "de l'autre bord de mer", qui vous enjoignent de pratiquer ce jeûne intermittent, càd se forcer à ne manger que deux fois par jour. Aucun système de contrainte permanente n'est efficace, c'est l'évidence. Si, naturellement, vous n'avez faim ou envie de manger que deux fois par jour, c'est une autre chanson: continuez à collaborer pacifiquement avec votre organisme, c'est le secret du bien-être. En revanche, si l'on suit le JI à la lettre, on contraint le corps. Sur le terrain, on observe que cette contrainte permanente ajoute un agent stressant en particulier au féminin (un agent n'est stressant qu'à la hauteur de votre capacité à le gérer, nous sommes très inégaux sur ce plan). Or, dans le cas du cancer, on verra qu'il est essentiel d'éviter les agents stressants.
Ne me rétorquez pas: "ma coach sportif pratique le JI et s'en trouve bien". Primo vous n'êtes pas son corps, qui dit qu'elle ne grignote pas en cachette, qui dit qu'elle n'est absolument pas à l'écoute et imagine son bien-être plutôt que de le vivre? Secundo, on arrive au classique "ma tante a un pull rouge"
On verra dans un prochain billet " Les clefs d'une alimentation optimale, tenable sur la durée" qu'une des simples règles est de "manger 2 à 3 fois par jour, sans grignoter entre les repas. Arrêter le grignotage est un bon début pour revenir à une ration calorique normale."
Le cancer prospère dans un environnement de sous-oxygénation. Un drainage régulier est incontournable pour protéger nos cellules d'Occidentaux modernes, asphyxiées, engorgées. Si vous ne pratiquez pas le jeûne intermittent ou le Stop & go, le principe secondaire est de suivre régulièrement la cure adaptée à votre profil dans un but de drainage régulier :
Délais : un jour par semaine, trois jours par mois ou deux quinzaines par an (mars et septembre, par exemple).
Certains mangeurs privilégient le jeûne hydrique ou très hypocalorique, à la Buchinger (+- 250kcal par jour). C'est bien sûr la solution la plus simple: on ne cuisine pas, on dispose de larges plages horaires de liberté, on déglace l'intérieur jusqu'au cristal, tant au plan physiologique que psychologique.
Ce jeûne hydrique de 5 jours se fait sous surveillance professionnelle. Il inmplique 6 jours de pré-jeûne et 5 jours de reprise: comptez en tout 15 jours. Dans un autre billet, je traiterai un peu plus longuement du jeûne en soi.
Je ne reprends pas ici la "cure mimant le jeûne" (fast mimicking diet) que commercialise le chercheur Valter Longo, qu'il présente comme une diète cétogénique contrôlée. Tant qu'à passer en céto, autant pratiquer un jeûne hydrique, si facile à suivre dès lors qu'on l'a fait une fois en groupe, soutenu; ou suivre une courte diète cétogène, aussi facile dès lors que le corps s'y est habitué au moins une fois. En effet, il faut avoir tenu au moins 6 semaines environ d'une première diète cétogène pour que le corps ait appris à basculer en combustion des graisses plutôt qu'en combustion des sucres. Trois à cinq jours d'une première cure céto ne suffisent pas.
NB. L'argument-massue pour vendre cette idée est que "le jeûne est si difficile à suivre". C'est faux, sauf pour les boulimiques et hyperphagiques, qui font partie des victimes de TCA ou troubles du comportement alimentaire à qui cette diète-ci est déconseillée, de toute façon. La tenue du jeûne est difficile pour des raisons de tentations dans notre société d'hyperconsommation hyperconsolation; c'est pourquoi dans le billet ad hoc je vous invite à jeûner en groupe, la première fois, hors de votre environnement habituel familial. Le premier jour est le plus difficile. Dès le deuxième jour, la sensation de faim qui est en fait une envie de manger, disparaît. La tenue du jeûne hydrique seul doit être limitée à 3 jours maximum.
Le "produit" de Longo est l'équivalent des poudres protéinées des années '90-2000, à la triste réputation. Les poudres de Longo sont en outre hyperchères (180€ pour 5 jours de poudres). A mes yeux et à mon expérience, des aliments en poudre n'en sont plus, ce sont des compléments que le corps peinera à traiter et métaboliser. En outre, le contenu est propre a provoquer des réactivités chez pas mal de mangeurs fragiles (ceux que je défends bec et ongles), réactivités qui entraînent une inflammation chronique - ce que l'on cherche précisément à éviter. Et enfin, ces non-nourritures risquent de donner faim, faim qui sera déjà allumée par la consommation des crackers qu'il inclut dans son pack (dès qu'on mâche, c'est un réflexe: la faim s'allume).
Démonstration concrète, à partir d'une des soupes en poudre. Dans le choix chez Prolon, il y a assez de variété pour qu'on puisse faire des rotations de jour en jour. Les réactifs aux solanacées (ici: tomate et poivrons) ne feront probablement pas de réactions avec si peu de quantités, s'ils changent de jour en jour.
Ma conclusion: chacun sa voie. Pour ma part, jamais je ne me nourrirais de ces concoctions. Rien de ressourçant dans ces sachets. Je préfère jeûner!
Si vous pensez pouvoir jeûner sans souffrir de faim dès que vous mâchez un cracker, copiez la recette des biscuits aux amandes et au kale, de la marque Prolon. Ils sont assez faciles à faire dès qu'on a un four. Inutile d'ajouter du sucre de coco en croyant que ce n'est pas du sucre, ce qui me semble spécialement aberrant dans un biscuit salé. Eliminez les graines de lin, car il faut cuire ces crackers. Or, les graines de lin vont s'oxyder à toute allure et devenir toxiques. Je ne l'ai jamais écrit que cent fois, voici la cent et unième.
Dans mon monde, exit ces fausses solutions. Le vrai jeûne est très facile à mener, si l'on est bien accompagné la première fois, par un professionnel agréé. Voir le billet
Une autre solution serait de suivre 3 à 5 jours réguliers d'une diète mimant le jeûne faite maison, à partir de produits sains et vrais. Comment la composer?
* Soit cherchez sur le net sur "FMD" ou Fast mimicking Diet - en allemand aussi beaucoup d'idées en cherchant sur "Scheinfasten". Faites confianc eà votre instinct, certes, pour choisir le plan qui vous attire le plus, mais allumez votre signal "discernement", car il y a autant de variations que de coachs. Voir par exemple le billet de Carole Girard, micronutritionniste: "Régime de longévité & Fasting mimicking Diet".
* Soit suivez les règles suivantes pendant les cinq jours de cure:
NB . Carole Girard (op cit) reprend les contre-indications:
Pourquoi tant de contre-indications? C'est que, tout comme le jeûne, les diètes mimant le jeûne visent à ce que le mangeur entre en cétose, pour diverses raisons techniques. Or, la cétose est un état très particulier, qui peut entrer en clash avec certains médicaments ou pathologies. J'ai conçu la cure antifatigue (voir ci-dessus) pour qu'on n'entre pas en cétose, précisément. C'est pour la même raison que j'ai conçu Décrochez-des sucres (DS), la cure détaillée dans Cinglés de sucres, de telle sorte qu'on n'entre pas en cétose. Enfin, que la majorité des mangeurs n'entrent pas en cétose. Car il est des profils très particuliers qui cétosifient aux doses de glucides préconisées en DS!
Ceci étant posé, vous êtes des adultes sages et informés: si, victime d'un foie fragile par exemple, vous voulez tester 3 jours de jeûne, faites-le en conscience. Sortez vos antennes: dès que le premier malaise apparaît, arrêtez cet essai.