16.3.2023 Je voudrais verbaliser comment nous, profanes, pouvons nous laisser tromper par des illusions métaphysiques exposées par des chercheurs, même lorsque l’on croit s’occuper d’une assiette saine. Je tâche ici d’expliciter en quoi l’on peut se tromper dans l’affirmation « quantique » que les protéines seraient optionnelles. J'en profite pour rappeler qu'on ne doit pas toujours "croire" à la science, on peut vérifier les dires des experts. Le billet est parsemé de remarques par mon copain Frank, philosophe kantien.
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Je voudrais verbaliser comment nous, profanes, pouvons nous laisser tromper par des illusions métaphysiques exposées par des chercheurs, même lorsque l’on croit s’occuper d’une assiette saine. Je tâche ici d’expliciter en quoi le professeur MH, dont j'ai relayé un poster hier , se trompe dans l’affirmation, proposée dans sa pyramide alimentaire que je qualifie de fantasque, que les protéines seraient optionnelles. Je ne lui enverrai pas le billet, c'est toute une mouvance que j'approche ici. MH fait donc "cas de figure" dans ce billet. J'avais reçu texto de ce prof MH cette réponse: " Sans parler du fait que la matière n'existant pas (on sait cela depuis 1930), vos protéines sont en réalité des paquets d'ondes et non des assemblages d'atomes... "...
Il m'a fallu une longue discussion avec mon copain philosophe pour trouver une plage d'accord, afin que le sujet ne tourne pas en pugilat. Principe-même des discussions: d'abord s'accorder sur une base commune, puis fignoler les divergences.
Une nouvelle métaphysique s'installe dans nos sociétés, pour remplacer le Mécanicisme/Matérialisme des derniers siècles (voir chapitre suivant sur B. Kastrup). C'est palpable, c'est tangible. Nous vivons les soubresauts de cette forme de révolution, cristallisés à l’extrême pendant la « crise covid ».
MH est passionné de cette physique quantique qui sous-tend la révolution en cours ; et qui nous ouvre ainsi de beaux horizons. On le comprend et on le suit sur ce plan. Son travail sur l'eau morphogénique est une piste merveilleuse vers de nouvelles possibilités (détails dans toutes les conférences de Gerald Pollack sur « ez-water », le 4ème état de l’eau que l’on retrouve dans l’organisme humain).
Depuis qu’on parle de « particules ou ondes », càd dans le grand public depuis une trentaine d’années à vue de nez, on dirait qu’il faut choisir son camp : « et toi, tu es particule ou tu es vibratoire » ? A quoi je réponds en général : les deux, mon général. Je ne comprends pas qu’on doive s’enfermer dans un camp…
Je réponds en général à des affirmations péremptoires par de l’empirisme pur : s’il est vrai que les protéines sont optionnelles, démontrez-le moi sur le terrain. Depuis plus de 20 ans en nutri, où j’ai pas mal zoné dans des cercles excessifs, du fait de ma nature, je n’ai rencontré quasi personne qui peut se passer de protéines. Même si elles ne sont que « la réflexion vibratoire d’une onde particulière ». On ne peut même pas se passer de protéines animales a minima, d’ailleurs, mais c’est un autre sujet.
La discussion avec mon copain Frank a relevé ceci qui me semble essentiel et qui signale en termes clairs ce qui me chiffonnait: l’erreur de MH et de ses clones est de projeter des principes de physique quantique ou de nouvelle métaphysique sur le vivant. Les lois du vivant ne sont pas des équations quantiques ! Sinon, je pourrais simplement visualiser des protéines, ou même les dessiner par jeu, pour que mon corps en métabolise.
Je suis donc aussi passionnée de cette nouvelle métaphysique que j’approche au travers des conférences de Bernardo Kastrup (voir ci-dessous), mais ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, le vivant avec des équations.
Par ailleurs, réflexion du dimanche: c'est peut-être cette confusion des genres qui a poussé l'ONU et nos élus occidentaux en général à voter des programmes où, dès 2030, nous mangerions tous quasi végane (voir le programme de Davos sur le site du WEF). En commençant par les cantines scolaires, oh misère misère ! Sur le sujet ONU/Davos, ne pas toujours croire à un complot, parfois on nous veut un peu trop de bien, tout simplement.
Contexte : Belgique, à l'institut Sainte Ursule, je n'ai reçu aucun cours de philosophie pendant mes études secondaires. Un comble, puisque j'étais dans la branche latin-grec, qui au contraire devrait être propice à cet apprentissage. On s'est contentées de faire des thèmes et des versions, ambiance grammaticale ... Je m'autoforme donc sur le tard à des concepts de base, par des lectures ou des conférences. Avec plaisir, car même quand ça me passe au-dessus de la tête, les sujets me mettent en joie. Les polémiques : moins, car dans ce domaine comme dans d'autres, on assiste souvent à des combats de gorilles à dos argenté.
Je me suis aussi formée au fil des ans, grâce aux riches conversations avec un ami prof de philosophie, Frank Pierobon, qui m'aide depuis de longues années à penser - ce qui est l'objectif de la philo, non? Il a gentiment commenté ce mien billet, voir en décalé en italiques.
Ce billet est l’occasion pour moi de verbaliser ce que je voudrais partager avec des amis, et qui, énoncé en direct, tourne à la leçon inaugurale, alors que je n’en ai ni la formation ni les qualifications. Par écrit, je peux reformuler et prendre de la distance. Ce billet n’a donc aucune intention philosophique ou professorale, je partage ma vision de profane, afin d’aider mes congénères à penser leur attitude vis-à-vis des diverses Autorités (eh oui, majuscule, car concept à nouveau) – ce qui est essentiel quand on veut défendre son intégrité salutaire … Si certains paragraphes évoquent de la pensée sauvage, c’est que c’en est. Je ne serai ni la première ni la dernière à m’y adonner. J’ai du flair en philosophie, me disait l’autre, mais je n’ai pas de technique ;)
Pour le moment, j'écoute avec grand plaisir Bernardo Castrup, qui détient deux doctorats: informatique et philosophie. Cet auteur brésilien, passé par le CERN et désormais installé aux Pays-Bas, a développé une approche d'Idéalisme Analytique (je mets des majuscules aux concepts): il démontre avec une logique imparable que le Matérialisme qui habite nos sociétés est fondé sur des balivernes, pour aller vite. Matérialisme ou Pensée Mécaniciste ou Machiniste: concepts qui mériteraient d'être déployés dans de longues pages. Parfois je tance ces concepts sous le libellé "Rationnalisme" qui représente la version hystérique de la rationalité: "la raison et rien que la raison, there is no alternative". Ce sont tous des concepts frères au sein d’une même famille (« famille » comme dans mafia, ce qui implique tous les jeux de pouvoir afférents).
L’écouter avec sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=ClLNFrtxteQ
Le titre officiel: "Deepak Chopra et Bernardo Kastrup sur l'avenir de l'évolution planétaire" pourrait être en réalité , à la suggestion de Chopra lui-même : "why materialism is balooney, and why it matters" (jeu de mots intraduisible: "pourquoi le matérialisme est une baliverne, et pourquoi ça compte" ) . Chopra est un endocrinologue indien, installé aux Etats-Unis, qui a beaucoup médiatisé la pensée et la médecine indienne dans nos pays – elle diffère de la nôtre dans la mesure où nous pensons à l’Occidentale en linéaire, « vers le progrès » « demain sera mieux » ; alors que le mode de pensée des Asiatiques, Indiens compris, est que l’évolution du monde est circulaire, cyclique.
Dans la vidéo, Choprah est à son habitude bavard et tire la couverture à lui. J'ai réécouté les passages où Kastrup intervient, soit :
Pour comprendre pourquoi son "idéalisme analytique" (et celui de toute la fondation Essentia) est un grand chamboulement de l’imaginaire, regarder de petites vidéos dessinées bien faites tout au début de sa chaine il y a deux ans:
Je résume à la louche la divergence Idéalisme/Matérialisme selon Kastrup: est-ce la matière qui produit l'esprit (la conscience serait dans le cerveau, tout serait calculable, captable, etc.) ou est-ce l'esprit qui manifeste la matière (le cerveau ne serait qu'un lieu de passage de l'info). L’Occident a commis plusieurs erreurs intellectuelles depuis Descartes, la première étant que, pour une meilleure compréhension de l’environnement, on l’a enfermé dans des calculs. Excellente idée, pour se distancier de la doxa approximative et cléricale qui régnait jusqu’alors. Le souci est que désormais le résultat du calcul est devenu le réel, alors qu’il n’était qu’un moyen jusqu’ici. Vous comprendrez mieux lors de l’écoute de Kastrup lui-même. C’est encore assez confus chez moi, malgré quelques étincelles de compréhension.
Intermède avec Carl Sagan, prof" à Cornell (astrophysique), grand vulgarisateur, très connu aux States: "Nous avons arrangé une société basée sur la science et la technologie dans laquelle personne ne comprend rien à la science et à la technologie. Ce mélange combustible d'ignorance et de pouvoir, tôt ou tard, va nous exploser au visage." Dans cette même entrevue de 1996, il expliquait à quel point il est important pour un peuple d’être sceptique envers l’autorité, de savoir "poser des questions sceptiques envers ceux qui nous disent que quelque chose est vrai", "sinon nous sommes à la merci du premier charlatan ou homme politique venu".
Ce rationalisme - mécanicisme - machinisme, issu du siècle des Lumières, a été entretenu par le pan industriel de nos activités, sous couvert de Progrès; il est devenu quasi un must dans l'imaginaire de nos sociétés. C’est ce bientôt feu mouvement de pensée que Mattias Desmet incrimine, sous le libellé générique « Mécanisme ».
Nous divinisons Descartes et les Lumières, en Occident. Ils nous ont certes ouvert de magnifiques horizons de pensée logique, structurée, détachée des dogmes imposés par le clergé. Mais, c'est amusant, ces mêmes Lumières "peuvent conduire à l’obscurantisme lorsqu’elles sont soutenues par la certitude d’elles-mêmes” (entendu dans une vidéo du "Précepteur”, sur sa chaine YT). Ce que nous voyons tous les jours ; ce qui a été visible en magnification extrême lors de la « crise covid ».
Petits intermèdes au long du billet, à partir d'extraits d'échanges courrier avec mon copain philosophe:
FP "En gros, je suis d’accord avec ton idée fondamentale, avec une correction : la pensée mécaniste est une pensée à la fois industrielle et commerciale, qui certes dérive, mais d’assez loin des Lumières et surtout des idées scientifiques (mathématiques), lesquelles ont été reprises par l’imaginaire de toute une société, à travers un prisme particulier : le fait qu’ils n’y comprenaient rien mais que les résultats spectaculaires de la Science, avec une majuscule, se voyaient tous les jours…"
Kastrup démontre donc "why materialism is ballooney, and why it matters" - ce qu'on peut découvrir tout seul, au travers d'introspection, de méditation. Lui nous l'explicite avec précision, rigueur, par des arguments parfaitement logiques - ce qui convient à ma nature, qui privilégie la raison.
Ma raison me dicte que la Pensée Mécaniciste ou Matérialiste est la source de l'impasse que nous vivons en société et, partant, dans nos petits coeurs individuels: on sent bien un hiatus entre le réel et ce que la "science" nous offre. Enfin "on", je veux dire ceux qui n'ont pas avalé toutes crues les fables de prospectivisme fantasque rayon covid, climat, etc. Le « chercheur » Neil Ferguson est l'illustration parfaite de cet aveuglement: depuis plus de dix ans, ce petit soldat de l'Imperial College nous sort des statistiques de prévisionnisme effrayantes, qui s'avèrent depuis le début fausses, dans le réel (vache folle, H1N1 et diverses épidémies, la dernière étant le covid). Ce Lyssenko moderne n'est qu'un prof' de panique, mais les medias et la société entière l'ont suivi. Pourquoi donc? Parce qu'il est la manifestation de ce mécanicisme poussé à l'extrême: si je peux chiffrer, je peux prédire; si je peux chiffrer, vous ne pouvez me contredire. (Je fais simple, je ne suis pas philosophe de métier.) Les scientifiques actuels sont les détenteurs du chiffre, ils sont donc l’alpha et l’oméga de la connaissance. Aheum…
FP Le mécanisme est une extension pragmatique de la rationalité scientifique issue des Lumières, avec une théorisation très abstraite, qui est un grand pas en avant par rapport aux savoirs précédents, très sophistiqués, mais surtout pragmatiques (le travail de l’artisan, avec son savoir-faire plutôt qu’un savoir théorisé – il y a du bon et du moins bon dans les deux mondes d’avant et d’après les Lumières). L’alternative n’est pas : rationalisme ou irrationalisme, mais autonomie de la pensée – je pense par moi-même et donc j’accepte mes limites, mon ignorance, mon manque de formation, et donc j’écoute, je questionne, je me méfie des gourous, etc. – ou aliénation servile (penser donne des maux de tête) et illusoirement jouisseuse – société de consommation, et tutti quanti.
Je n'ai aucun enjeu personnel face au Matérialisme et à l'Idéalisme. Perso je trouve mon beurre et mon miel dans un cerveau qui cumule une pensée très rationnelle avec des talents de medium et de prémonitions. Impossible pour moi de croire aveuglément en l'un ou l'autre.
Si l'on veut (mon désir en tout cas) que nos copains se soumettent moins à des gourous divers, c'est un sujet qu'il faut penser, même s’il semble très éloigné de préocccupations quotidiennes comme le choix d’un régime. Je vois qu'en société (en particulier dans le domaine de la santé et de la nutri, mes domaines), mes camarades font des choix qui sont, inconsciemment, guidés par leur foi dans l'un ou l'autre champ de l'imaginaire. Par exemple, je "crois" à la science, donc je suis la pratique médicale même si elle est, pour moi et ici, toxique (pensons "chimios" pour revenir au dernier billet, dont rien dans les études scientifiques ne démontre qu'elles améliorent l'espérance de vie).
Autre exemple: des copains répètent le discours de scientistes (comme les fact-checkers à la Julien Pain ou Tristan Mendès-France, si pas la Tronche en Biais de YT) qui, par leur esprit obtus serinant ad nauseam "c'est la science", sont l'illustration parfaite de la faillite du rationalisme. Si mes copains les croient, alors qu'ils sont éduqués, c'est qu'eux-mêmes se rattachent à cette bouée dans un océan de confusion: "au moins la science, elle, sait". Sans préciser de quelle science il s'agit: la méthode scientifique? la technoscience actuelle? la recherche médicale orientée vers des résultats financiers? Et, soit dit en passage, sans être plus scientifique que moi (les meilleurs ont un bac S, équivalent lointain de ce que j’ai, moi, avec ma « maturité » belge en chimie – je pourrais donc devenir fact-checker relayé par les medias…).
FP Si par « faillite du rationalisme », il s’agit de l’exténuation du rêve très Jules Verne d’une « Croissance & Progrès » à l’infini, je débouche le champagne : c’est la fin d’une illusion. Le rationalisme est une idéologie de consommation courante, qu’on entend chez les gens qui commencent par dire « Moi, je suis cartésien » sans trop savoir qui est Descartes. Donc oui, c’est la faillite du scientisme, et c’est très bien.
D'autres concitoyens, encore, soumettent leurs choix de santé à l'un ou l'autre gourou actuel de l'alternatif, car ils ne croient plus aux thèses hyperrationnelles, déconnectées du réel. Le gourou plaît, car il exprime en jolis mots ce que tous ressentent: une autre voie de santé est possible, loin des enfermements dans l'allopathie et la médication quasi chronique, la conception que notre corps est une machine et peut être programmé comme tel (voyez les récents pseudovaccins, qui ne sont que du code logiciel inséré dans un corps vivant, le délire à l'état pur). Hélas! Ces gourous tiennent souvent des discours mystico-gazeux. Espérons que Kastrup et associés viendront apporter un peu plus de logique et de rigueur dans nos sociétés, qui donneront naisssance à des « gourous » plus fiables.
La perte de foi de mes congénères dans « la science » les pousse à mettre au pinacle des imposteurs comme Casasnovas, qui a fait la une récemment pour son inculpation ; et qu’on associe hélas encore à la naturopathie. Il n’est pas naturopathe, il n’a aucune formation, il invente la moitié des concepts qu’il énonce, il tord les autres pour les transformer à sa façon. C’est un bateleur de foire. Son succès dans le domaine de l’alternutrition ne tient qu’à cette confusion des genres, dans le public.
Je ne fais pas du pseudo-Mattias Desmet ici, je n'en ai pas la formation ni le talent. J'essaie de placer un contexte autour de mes activités en nutri, voire en santé, depuis plus de 20 ans. Ce qui permet de mieux comprendre les réactions de mes camarades. Desmet s'intéresse à la psychologie des foules (voir "formation de masses" via https://taty.be/articles/CVD_desmetM.html). Je pense plus "psychologie de mes copains".
Intermède FP Parlant de foules, le suivisme moutonnier au niveau de la psychologie des foules est une application directe d’une pensée mécanisée, et c’est profondément irrationnel.
Le rationalisme paraît n’être qu’une pensée mécanisée – ou plus exactement une aspiration à la mécanisation de la pensée, où tout est facile, parce que c’est une logique informatique, un calcul arithmétique, en fait – mais la genèse d’une telle pensée mécanisée est en même temps la genèse de la science, dans son sens le plus authentique.
Quand une loi scientifique de la physique a été démontrée, validée expérimentale et vérifiée, plus personne n’a besoin de refaire tout le boulot chaque fois : on peut donc suivre docilement en confiance les conclusions des savants ; cela étant, quand on est incapable de faire soi-même de la recherche fondamentale, ou de penser scientifiquement, mais en première personne, alors on fait confiance et cette confiance peut servir de principe dogmatique à ce point puissant qu’il zombifie. Quand on prend un médicament pour calmer une douleur par exemple, on suit le papier dans la boîte et puis on l’avale et puis on n’a plus mal : c’est en gros le schéma massif.
Ce qui pourrait expliquer le « caractère irrationnel de ce phénomène » c’est lorsqu’on croit qu’il s’agit de science exacte (physique appliquée, chimie fondamentale, etc.) alors qu’il s’agit de science pas très hard (sociologie, psychanalyse, psychologie, etc.).
Là, on croit suivre une science exacte (pour laquelle la dogmatique est le mode unique de mise en œuvre) et on procède de la même manière pour une science plus approximative, dont on se fait une idée profondément fantasmatique et collective. Par exemple, on peut prendre des calmants (qui ont l’effet attendu) mais on va croire illusoirement et fantasmatiquement que c’est la chose à faire, que ce n’est pas addictif ou toxique, qu’on peut les prendre à vie, même avec un verre de Chardonnay, qu’il y a zéro effets secondaires et qu’il faut surtout pas réfléchir, vu que la réflexion a déjà été accomplie par quelqu’un qu’on paie. On peut espérer que le médicament a été rationnellement conçu, mais cela n’implique pas qu’il sera rationnellement consommé et selon ses indications et sa posologie.
Veillons donc à bien sérier d’une part, entre la sphère des scientifiques et leur propre rationalité, et la bien plus grande sphère des Monsieurs-tout-le-Monde, qui se font un film ; d’autre part, entre les domaines scientifiques : la hard science, fief de la rationalité exaltée d’aujourd’hui, et des savoirs hybrides, qui concernent directement l’humain, lequel n’est pas mécanisable, justement.
"N'y a-t-il pas de place assez pour toutes sortes de convictions?" est une remarque qui apparaît de plus en plus dans les échanges sur les réseaux sociaux, parfois en direct (plus rarement), pour justifier que tout vaut tout. Je l'ai entendue parfois en conférence quand je pratiquais, aujourd'hui elle semble quasi un mot d'ordre sur le net. Parfait! car cela témoigne d'une grande ouverture d'esprit. Mais... on peut tempérer ces réactions par du bon sens.
Ce thème est revenu encore à la faveur de mon commentaire autour d'un récent poster par ce chercheur MH qui nous propose un "vraie" pyramide alimentaire, que je trouve fantasque, celle dont il est question ci-dessus. Je me permets de pointer une erreur de logique dans cette affirmation: vous pouvez soutenir toutes les convictions qui vous plaisent et vous enchantent, le réel vous rappellera qu'il y a du chemin entre la poésie et la biochimie.
C'est en partant de convictions légitimes que des copains continuent la malbouffe, puisqu'il paraît qu'il suffit de pratiquer un sport pour contrebalancer les excès de plastiproduits (oh! l'arnaque des multinationales, bravo à elles pour la comm').
C'est en partant de convictions légitimes que les hypervégés, qu'on va nommer "véganes", changent leur mode alimentaire. Cette mode a récemment repris, magnifiée par les réseaux sociaux et les medias.
C'est en partant de convictions légitimes que la médecine actuelle a pavé la voie royale pour que s'installe l'Eglise de Vaccinologie ("église" car cette branche de la recherche a tout de la non-science).
Je connais et je comprends les motivations des uns et des autres.
Sur le terrain, je vois les potentiels désastres de ces choix, soit de cette lente sape des circuits organiques par la malbouffe, soit de la pratique longue du véganisme (plus que 3 mois), soit de la multiplication des doses de vaccins à développement récent (c'est le cas déjà depuis le vaccin hépatite B, ne parlons pas des désastres dus aux expérimentations géniques en cours sous le prétexte de covid).
J'ai cent autres exemples de ce que Brassens exposait sous le libellé "mourir pour des idées".
S'il faut se déclarer d'un camp, je suis dans le camp de l'empirisme: observons les effets de nos belles et bonnes convictions, notons, comparons, évaluons et établissons les conclusions.
Ne nous laissons pas leurrer par le mot d'ordre du Virtuel qui semble régner. S’il faut choisir un camp, je serai dans le camp du réel.