taty lauwers

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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Les fabuleux pouvoirs du ventre

27.10 C'est le week-end des documentaires sur mon blog! Arte-TV propose en post-diffusion jusqu'au 04/01/2020 Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre, un documentaire qui illustre en images, interviews et petits mickeys l'hypothèse que je conjugue en mode "profilage-ressourcement" dans mon livre profane "Du gaz dans les neurones" et dans le topo expert associé "Sortir de la cacophonie gastrique".
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"Du gaz dans les neurones"

Après leur investigation sur le jeûne, aussi publiée chez Arte, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade explorent aujourd'hui ce que le microbiote peut nous dire... et nous faire... (le microbiote étant le nouveau terme pour l'ancien "flore et faune intestinale").

Découvrez dans ce documentaire Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre de fascinants intervenants, comme Joël Doré, microbiologiste à l'INRA et le docteur Harry Sokol, gastroentérologue, spécialiste français des greffes fécales. On découvre aussi la recherche pointue de Benoît Chassaing, qui passionnera ceux qui pensent, comme moi, que des additifs comme les émulsifiants ne sont pas anodins dans l'explosion récente des colopathies.

Extrait du site: "Et si l’avenir de la médecine se jouait dans notre ventre ? Aux avant-postes de la recherche, cette nouvelle enquête des auteurs de "Mâles en péril" et "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" explore notre flore intestinale. Tapis au creux de nos entrailles, 100 000 milliards de micro-organismes ont signé un pacte avec nous : "le gîte et le couvert" en échange de la santé. Ces bactéries, phages et champignons essentiels à notre équilibre nous sont transmis à la naissance et constituent notre microbiote, ou flore intestinale. Longtemps méconnu, ce microbiote dévoile peu à peu ses secrets et mobilise des milliers de chercheurs dans le monde. Il laisse espérer une révolution scientifique. Non seulement les microbes qui le composent s'avèrent indispensables à notre bien-être, mais ils ouvrent un nouveau champ thérapeutique : le transfert d'excréments humains se révèle ainsi efficace dans le traitement de certaines pathologies intestinales."



illu sur le site France-Inter, représentation en dessin de microbiotes / YUZU Productions

 

Plus amateurs de radio que de télé, écoutez l'émission du 19 octobre "Du vent dans les synapses" où interviennent Doré et Sokol: "Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle étude ne paraisse sur le microbiote intestinal. Ces micro-organismes qui peuplent notre tube digestif sont indispensables à notre bien-être. Des déséquilibres de cette flore microbienne pourraient être impliquées dans certaines maladies chroniques. "
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En particulier à partir de la minute 13.55, sur l'impact des additifs


Mon décodage

J'ajoute mon petit regard latéral au reportage et à l'émission.

Primo. Dans tous les documentaires autour de la nutri, lorsqu'on parle du "régime méditerranéen tel qu'il a été testé lors d'études cliniques", sachez qu'on a testé une alimentation riche en aliments frais et pauvre en manufacturés face à d'autres options qui sont devenues courantes, même sans être de la malbouffe à la macdo: les aliments préparés. Aux States, près de 80% de la consommation quotidienne est composée de plats préparés, sous-vide ou autres. Les résultats d'un "régime méditerranéen" tel que les proposent des scientifiques ne sont pas seulement dus à la tenue d'un menu à l'italienne, mais bien au recours à des aliments frais. C'est curieux, tout de même, que ce ne soit pas précisé, car c'est une variable majeure.

Secundo. Dans ces mêmes films, les chercheurs incriminent souvent "l'alimentation riche en sucre et en gras" plutôt que de signifier qu'ils parlent de la bouffe surindustrialisée. Normal, personne n'a envie d'entendre qu'on finance nos propres tortionnaires, pour le dire crûment. Alors on emballe autrement, pour faire passer la pilule. Certes, la malbouffe est riche en sucres et en gras, mais on peut manger des repas très sains et pourtant riches en graisses nobles. Pourquoi ne pas parler d'une plastibouffe ou d'une alimentation riche en produits surmanufacturés et dénaturés, plutôt? Si une alimentation riche en gras était délètère... je me coupe la parole à l'instant et je vous ramène à mon discours dans "Pour qui sonne le gras?" (Une mise au point sur les dégâts de la lipidophobie et sur les vertus des matières grasses bien ciblées. Ou comment se soigner avec des graisses).

Tertio. Ah! le refrain sur les fibres... Comme c'est fatiguant! Je résume ce qui fera l'objet d'un article dans "Mon dico des idées reçues en nutrition". Si la recherche sur l'effet des fibres est passionnante, ne tenez pas pour autant pour parole d'évangile ce que des chercheurs émettent comme hypothèses. Certains mangeurs ne peuvent tout simplement pas traiter les fibres, digestibles ou non, cellulosiques ou pas. Leur profil biochimique n'en veut pas et point. Et voilà! Mamie croûton la pragmatique au royaume de la recherche anecodtique "N=1" de chacun. J'aimerais que ces chercheurs viennent sur le terrain et observent les désastres gastro qu'on provoque à surutiliser n'importe quelle fibre chez n'importe qui. A la minute +-22 du reportage, on relate cette simplification à outrance qui a fait la gloire des fibres: les sociétés tradtitionnelles africaines mangent plein de fibres, elles n'ont pas de maladies chroniques, mangez des fibres! Et si on observait plutôt: ils mangent des aliments frais, non surmanufacturés et n'ont pas de maladies de civilisation, faites comme eux...


Je me sens parfois comme Bagheera qui, dans le livre de la jungle,est la voix qui rappelle les principes de survie à Mowgli et le freine quand il veut danser/jouer/rigoler avec le sympa Baloo sans penser au lendemain.

Et enfin, le docteur Sokol est très prudent quant à la greffe fécale, ses termes sont très mesurés mais quand on veut rêver on n'écoute pas. Refrain connu. Je vais doubler son discours avec une de mes mises en garde habituelles à la Bagheera. Cette technique a des résultats époustouflants sur une infection particulière. Rien n'a encore été démontré sur les autres hypothèses, comme celle de l'obésité guérie par transplantation fécale. Pensons au cas de cette Américaine, qui a procédé à une greffe fécale pour une maladie chronique ... et est devenue obèse. Cherchez un peu, vous trouverez d'autres cas de désillusions. Ce qui me passionne dans le contexte des greffes fécales: on peut ainsi démontrer l'impact du microbiote sur d'autres paramètres que le transit: les inflammations chroniques, les infections, l'humeur, etc.

 


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