Si vous êtes multiréactif, il s’agirait de trouver « le » réactogène-père de vos soucis.
Imaginons que ce dernier s’avère être les moisissures. Tant que vous n’en êtes pas conscient, vous surréagissez à une série de produits. Vous observerez qu’en vous prémunissant des moisissures, vous pourrez vous permettre tous les aliments dont vous vous priviez auparavant. Comme si l’on avait trouvé le chef de gang ! N’est-ce pas plus tentant que de continuer à guetter des agresseurs multiples à tous les coins de votre assiette ?
Je suis désolée que si peu de thérapeutes embrayent sur cette piste. Faisons confiance au temps. Dans quelques années, je gage que les thérapeutes y viendront, lassés du système actuel d’exclusions multiples, conscients que l’éviction entraînant l’éviction, leurs patients ne tolèrent plus que deux à trois aliments.
Vous ne pouvez vivre en excluant la majorité de nos aliments habituels, tout de même. Je vous invite à évaluer la justesse de la piste des polyréactifs via celle des canaris de la modernité, que j’expose dans le livre éponyme.
Certes, l’éviction du gluten et des laitages leur réussit... dans un premier temps. L’effet plafonne rapidement. Zut ! Ce programme a été si souverain pour leur copine ou pour leur frère.
Eh oui ! Ces polyréactifs ne sont vraiment pas comme tout le monde. Chez eux, le gluten et les laitages sont les arbres qui cachent la forêt.
Leurs phénomènes d’intolérance — leurs tests à IgG indiquent parfois des réactions à plusieurs dizaines d’aliments... — sont exacerbés par un environnement riche en solvants et en arômes, par la consommation de certains additifs et de certains aliments pourtant très sains mais riches en salicylates*.
Ils devraient donc commencer par la cure d’éviction-test proposée dans ce tome-là (Canaris de la modernité) plutôt que de s’attacher de manière pointilliste à chercher l’un ou l’autre réactogène qui se trouve en aval.