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Cholestérol ou graisses hydrogénées, qui est le vrai coupable ?

03.2008 (transféré de l'ancien site) La lecture du mois, un incontournable et essentiel pour l’été : « Cholestérol ou graisses hydrogénées, qui est le vrai coupable ? » de Marcel Arickx

Chez éditions Testez, mars 2008. Extrait de la présentation de l’éditeur « Voilà environ un demi-siècle que l'on mène une guerre sans répit au cholestérol, sous prétexte qu'il est coupable des risques cardiovasculaires et autres maladies inflammatoires. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette théorie ne repose sur aucune preuve scientifique valable, mais sur une idéologie dictée par des intérêts économiques : vendre entre autres, des hypocholestérolémiants, en nous détournant des vrais coupables... à savoir les graisses partiellement hydrogénées "trans". L'auteur met en pièce "le mythe du cholestérol" et dénonce les prescriptions abusives d'hypocholestérolémiants (statines, hypolipémiants...). »

Ce genre de questionnement est largement documenté en anglais, entre autres via le réseau internet des sceptiques de l’hypothèse lipidique (www.Thincs.org). Voilà enfin une belle ouverture pour ceux qui ne lisent pas l’anglais et voudraient arrêter de se faire tourner en bourrique par Big Pharma.

 « (...) en faisant la guerre au cholestérol, on se trompe de cible, on fait la guerre à une partie de soi-même et, surtout, on se détourne des vrais coupables contre lesquels nous devons nous protéger parce qu’ils vont provoquer des dizaines de maladies ; ces coupables sont les huiles et graisses isomérisées ».

Marcel Arickx démontre les limites de la théorie lipidique qui, vu l’échec de sa proposition d’incriminer les graisses saturées dans les excès de cholestérol, s’est tournée vers la théorie d’un « mauvais » cholestérol (LDL) opposé à un « bon »cholestérol (HDL). Échec à nouveau : tournons nous alors vers le LDL oxydé. Zut, réfuté par les études. Ah ben alors, c’est le LDL de petite taille qui fait des dégâts. Non ? Tu as bien vérifié ? Dommage... Mais enfin, c’est bien sûr, je viens d’y penser, ça doit être le Paroxisome Profileration Activated Receptor (PPAR). À chaque nouvelle proposition, échec ! Et si c’était l’hypothèse lipidique qui coince à la base ? Arickx rappelle qu’il a été démontré sérieusement que le fait « d’absorber ou non du cholestérol ne modifie pas à long terme la cholestérolémie » et que « le cholestérol n’est pas le responsable des maladies cardiaques ».

L’auteur nous rappelle que notre santé pâtit de la lipidophobie ambiante :  « Dans la phobie d’ingérer un excès de calories dans notre siècle d’apparente abondance alimentaire, on fait la chasse aux lipides de l’alimentation en raison du fait qu’ils apportent deux fois plus de calories au gramme que les glucides et les protéines. C’est oublier que certains d’entre eux sont des constituants incontournables des membranes cellulaires et qu’ils entrent dans la constitution de certaines molécules qui interviennent dans la régulation des réactions intercellulaires, dans les communications intercellulaires et dans la transmission des données entre neurones. Si l’on vous conseille de consommer moins de graisses naturelles, comme le beurre, le lait entier, les oeufs, les viandes d’animaux terrestres, on aggrave encore votre erreur alimentaire puisque vous augmentez encore plus votre rapport graisses trans /graisses naturelles. »

On découvrira la démonstration que le « lait et par conséquent le beurre sont une source d’acides gras à courte et moyenne chaînes, dont la digestion, l’absorption intestinale, l’utilisation métabolique et la diffusabilité due à la taille de la molécule, sont extrêmement faciles et aussi une source d’acides gras indispensables, unique probablement, pour founir des éléments essentiels au fonctionnement harmonieux du corps humain ».

Marcel Arickx démontre comment les acides gras trans si courants en préparations industrielles (et même artisanales...) peuvent intoxiquer les cellules et provoquer une réaction inflammatoire. « Ce sont les graisses polyinsaturées essentielles, isomérisées en graisses trans ou anti-vitamines F, qui sont responsables de plusieurs dizaines de maladies auto-immunes.Ces antivitamines pénètrent dans les cellules via les particules LDL. Une fois à l’intérieur, elles devraient être métabolisées, mais elles ne sont pas ou plus reconnues par nos enzymes. La cellule est donc intoxiquée par un corps étranger non métabolisable, qui devra être éliminé par un macrophage spécifique de la cellule impliquée, suit une inflammation avec synthèse d’anticorps dirigés contre le type de macrophage ou type de cellule intoxiquée ».

On comprendra dès lors quel est le dénominateur commun entre l’alimentation vivante, le régime des groupes sanguins, la paléonutrition, le crudivorisme, le germivorisme, en gros quasi toutes les nouvelles méthodes en alternutrition. Leur impact si rapide sur le bien-être, si pas la rémission de maladies, provient probablement du fait qu’outre qu’ils interdisent le recours aux aliments de dépannage et privent ainsi l’organisme de devoir lutter contre les méfaits des additifs et résidus, ces régimes interdisent par la même voie toutes les graisses trans , isomérisées et autres.  Dans toutes mes livres de recettes, dans toutes les cures que je conseille, tout comme dans tous les plans à long terme de Nourritures Vraies (pour les omnivores, les crudivores, les végétariens, etc.), un de mes mantras perso est que les graisses seront originelles ou ne seront pas. Pas plus sorcier que cela.

Même en anglophonie, je n’avais pu trouver par quel phénomène les trans et huiles polyinsaturées devenues des vernis peuvent être des pestes pour le métabolisme. « Toutes les huiles végétales, avant raffinage, contiennent des carotènes (caroténoïdes), des tocotriénols (vitamines E),  des ubiquinones (ubiquinones végétales), les deux vitamines « F », les acides gras insaturés qui vont subir hydrogénation et surtout isomérisation pendant les traitements de décoloration, de désodorisation, de dégommage et d’hydrogénation partielle. Les provitamines A (carotènes) vont être transformées en anti-provitamines A, en carotènes isomérisées, incolores, parce que transformées. Les tocotriénols vont être isomérisés en anti-tocotriénols, les ubiquinones en anti-ubiquinones (isomérisées) et les deux vitamines « F », acides gras essentiels, vont être isomérisées en plusieurs dizaines d’anti-vitamines « F ». Beaucoup de ces molécules isomérisées ne seront plus reconnues par nos enzymes. Les anti-vitamines, non seulement vont provoquer une carence vitaminique, mais vont en outre concurrencer les vitamines dont elles vont prendre la place sur le récepteur de nos cellules, bloquant ou déviant les réactions enzymatiques originales ».

 « Ces vitamines F « leurres » vont former des esters avec le cholestérol, la vitamine A,la prégnénolone, la DHEA et d’autres stéroïdes. Ces esters vont permettre, via des protéines porteuses, de passer la barrière encéphalique et de bloquer les systèmes enzymatiques. »

Il faut bien un petit défaut aux plus grands. Je cite l’essence d’un de ses chapitres : « La thérapie hormonale est la clef de voûte pharmacologique de la nouvelle thérapie de jouvence ». Aïe de chez aïe... Si je composais un recueil des dégâts observés chez mes élèves et lecteurs sous hormonothérapie en médecine anti-âge, j’en aurais pour des dizaines de pages ! Conservons notre attention soutenue à son discours sur les graisses et le cholestérol, plutôt.

Arickx nous rappelle des informations largement diffusées en anglophonie et encore peu médiatisées chez nous quant au danger d’absorber trop de graisses polyinsaturées (même bio, même VPPF) quand l’équilibre alimentaire ET métabolique n’est pas au rendez-vous. « Les faits montrent malheureusement que le processus de conversion des acides gras essentiels en acides gras hautement insaturés est particulièrement lent et inefficace chez l’homme, surrout en présence d’anti-vitamines F provenant de notre alimentation. Divers facteurs en rapport avec le régime alimentaire et le style de vie peuvent gêner la synthèse des eicosanoïdes. Au premier rang de ces facteurs, on trouve un apport élevé en acides gras trans , rencontrés dans la plupart des aliments industriels, les acides gras essentiels ou les vitamines F ayant été hydrogénées partiellement et ayant subi une isomérisation importante. »

J’inclurai dans Pour Qui Sonne le Gras des photos impressionnantes de multirécidivistes de régime (américain et suédois, chacun collectionneur de régimes minceur) qui ont enfin perdu le poids souhaité durablement depuis qu’ils ont quitté le monde de l’industrie-trans-addititivée. Eux-mêmes ne se l’expliquent pas vraiment de manière scientifique. Marcel Arickx propose une hypothèse : « L’obésité est due à une leptino-résistance tout comme le diabète de type 2 est dû à une insulino-résistance. Ces résistances pourraient tout à fait être le résultat de l’inclusion dans les membranes cellulaires d’acides gras trans qui empêcheraient l’expression ou le bon fontionnement des récepteurs à letpine ou insuline selon le cas. »  Comme nos enzymes ne reconnaissent pas les graisses isomérisées trans et sont donc incapables de les métaboliser, « en matière de stockage de graisses, tout se passe comme si nos leptines et nos adipocytes ne reconnaissaient pas non plus, ou alors mal, ces graisses isomérisées. Ce qui serait peut-être une ébauche d’hypothèse expliquant la synthèse de nouveaux adipocytes » qui, rappelons-le, sont des sortes d’aimants  à graisse et qui sont fabriqués de manière inique par certains profils plutôt que par d’autres (je parle de moi, ici, bien sûr). Si le beurre et les graisses de ce type (le gras de la viande) nous donnent satiété rapidement, cela se passe via les leptines (et une neuroprotéine). Pour obtenir cet effet de satiété, ne combinez donc pas les graisses saturées avec des trans .

NB 2018. Je pense que le livre a été réédité sous un nouveau nom " Cholestérol: non coupable". A vérifier.


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