taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Omégas 3 en gélules?

12.2006 Que penser de la supplémentation systématique en omégas-3 si vous souhaitez équilibrer vos apports lipidiques? (7.12.2018: ce billet est transféré de l'ancien site, il est toujours valide)

Il est très joli, le petit Servan-Schreiber, auteur de " Guérir ...sans médicament ni psychanalyse". Il a fait un travail extraordinaire de conscientisation (comment gérer son patrimoine santé). Mais ne vous laisse-t-il pas rêver éveillé pour le petit point des omégas 3? Depuis la parution de son livre, une horde de lecteurs envahit les magasins bio : je voudrais des gélules d'oméga 3 !

A céder à cette mode, n'est-ce pas promettre des lendemains qui chantent:

  1. sachant que l'efficacité des divers acides gras dépend essentiellement de l'équilibre entre tous les apports (saturés, omégas 9 - 6 -3); 
  2. sachant que, pour que vous puissiez convertir l'acide linoléique et alphalinolénique en prostaglandines, votre corps a besoin de magnésium, de zinc, de calcium, de la biotine, des vitamines B1 B2 B3 B6 et de la vitamine C;
  3. sachant que nous avons besoins de 1,5% de notre ration alimentaire globale en omégas 3, qui sont en France et Belgique couverts par les aliments frais* et que leur décompostion en EPHA/DHA n'est bien effectuée qu'en présence de graisses saturées (viande, beurre, etc.); 
  4. sachant qu'il est démontré depuis plusieurs années par des études cliniques validées que la supplémentation seule d'omégas 3 en gélules, passé un an,  produit l'inverse de ce que vous en attendiez : elle devient pro-inflammatoire!

Si vous ajoutez des gélules d'omégas 3 sans avoir une alimentation globalement équilibrée ET un organisme non carencé (ce qui peut arriver même en mangeant sain !), vous jetez peut être de l'argent dans un tonneau sans fond.

Si en outre vous ne gérez pas en modération les dosages je vous propose d'observer ce que peut donner un régime déséquilibré en trop d'omégas si fragiles, sur la durée: voir la photo de dame Kousmine au dos de "Sauvez votre corps", publiée aussi dans l'article en son hommage dans ma lettre Cuisine Nature nr 4. Elle n'avait pas encore 90 ans! Je concluais en clin d'oeil à ceux qui voulaient comprendre l'allusion "on observe qu’à se limiter à une seule variété de graisses (végétales, c’est la mode), on se prive de quelques propriétés bénéfiques des autres graisses (ici: animales). On risque par exemple de flétrir prématurément comme une vieille pomme! ".  Flétrir à l'extérieur: bof! Mais non, chérie, cela signifie que tu te rides autant à l'intérieur, voyons. Tes organes sont tout rabougris, quoi. A dire la vérité, mon camarade médecin qui avait travaillé avec elle confirmait: à la fin de sa vie, elle était aussi sclérosée mentalement que physiquement.

Pardon à la grande Catherine que j'aime tant, dont voici la photo en question:

Autre intermède en images, pour la sphère des culturistes, qui s'y connaissent en omégas 3 et dégâts: un diaporama qui me fait sourire.

Refrain connu: il y a assez d'omégas 3 dans l'alimentation lorsque l'on s'offre le plaisir de choisir des aliments de qualité en variété, voir mon article, extrait de "Pour qui sonne le gras?", intitulé "Où trouver des oméga-3 au naturel".
Si un mangeur ne veut pas changer l'assiette, alors et alors seulement on peut penser à recourir aux gélules. Temporairement...

Ajout 2018

Lire aussi d'autres extraits de ce livre "Pour qui sonne le gras", via les bonus du site officiel. Par exemple Omégas-3: le cas des Inuits

Je peste d'autant plus sur cette mode qui semble durer que, désormais, on racle le fond des océans et la pâtée des baleines par la même occasion, pour produire de l'huile de krill, riche en omégas 3. Je ne vous félicite pas, bande d'Omer Simpsons!

 


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