Huile de tournesol et Kousmine. J'ai enfin compris pourquoi la doctoresse Kousmine insistait à ce point pour qu'on utilise dans la crème Budwig de l'huile de tournesol VPPF, et pas de l'huile de carthame (pourtant riche des mêmes AGPI, mais moins dense en vitamine E). Selon elle, c'est sa teneur en vitamine E qui était cruciale. Si j'ai bien suivi Raymond Peat, la vitamine E est un anti-oestrogénique plus qu'un simple antioxydant. Il empêche les AGPI de se comporter en pro-oestrogènes inflammatoires dans l'organisme. Ah, quel plaisir quand tout fait sens…
Raymond Peat et les AGPI. Je lui dois presque la vie, à c't homme-là. En 2000, ses articles m'ont permis de sortir de l'enfermement dans la doctrine Kousmine qui me minait à l'époque. Je me dévitalisais à outrance mais je n'arrivais pas à quitter cette méthode, puisqu'elle m'avait ressuscitée. J'ai mis plus de cinq ans à mettre ses bons conseils en pratique (à me désendoctriner, quoi...). Voilà presque dix ans que je ne consomme presque plus de sources d'AGPI et que je m'en trouve ma foi fort bien. Il est en effet un farouche interdiseur de toute huile polyinsaturée.
Sur le même sujet, j'avais écrit dès 2000 à Ray Peat: « comment expliquez vous le succès thérapeutique de Kousmine, qui ajoutait de l'huile de tournesol VPPF à quasi tous ses patients – succès haut, même sur des pathologies lourdes? ».
Sa réponse de mémoire : « il doit y avoir un autre principe actif qui fait effet dans ces cas ».
Mon avis de mémé de la nutrition. On ne peut se faire de tort à consommer des AGPI en des doses ancestrales telles que je les rapporte dans Pour qui sonne le gras (6% d'omega6 et 1% d'omega3), ce qui serait le cas en consommant des viandes, des œufs, du beurre, des laitages d'animaux nourris à l'ancienne (O6 et O3) et en assaisonnant de temps en temps avec un chouïa d'huile de noix (O3) et en grignotant ou cuisinant de temps en temps des oléagineux (surtout O6, fournis avec la vitamine E utile à en prévenir les dégâts).
Ces deux derniers apports ne sont largement pas nécessaires au plan nutritionnel, je les cite pour le goût et la tradition.
Mon expérience N=1. Mon cas perso si je projette sur les conseils de Ray Peat depuis que j'arrive à les mettre en pratique: meilleure peau qu'à 40 ans, les dents n'ont pas changé (toujours grises, mais chez un canari de la modernité, n'est-ce pas ? que peut-on y faire ? on est déminéralisé dès la naissance), cheveux plus drus alors qu'ils sont fins de chez fin par essence.
Accessoirement, grâce à lui , je m'autorise depuis dix ans beaucoup de laitages (toujours bio, de préférence crus), des jaunes d'œufs (je réagis encore et toujours, très subtilement, au blanc d'œuf), des protéines à chaque repas, des fruits en saison (cuits, compotés, plutôt le soir), l'ajout de T3 (sans la T4 qu'il recommande), 2 cafés le matin. Il proposerait jusqu'à 5 par jour pour les bénéfices qu'on peut en tirer, mais ça ne me réussit pas. J'ai aussi découvert mon doudou à moi: l'orange ou le jus d'orange quotidien, que je rejettais sur la foi des écrits naturopathiques. Pour moi, ça vaut toutes les gélules de magnésium.
NB. Je ne peux me passer de GTA (la T3) que quand je pratique la cétogénique, ce que je fais par périodes mais pas en permanence. Une gélule, c'est pas beaucoup, mais au moins je ne m'effondre pas de fatigue à 19h.
En revanche, je ne suis pas le bon papie sur les doses de glucides (25 unités sucres), car quoi que je fasse, mon corps n'en veut pas. Ni sur la viande qu'il déconseille et que je consomme quasi tous les jours (contrairement à ce que je conseille à tous, mais bon voilà mon corps est ainsi fait). Je mange les farineux blancs et non complets (ce qu'il recommande, je crois). Fibres céréaliennes et moi: on n'est pas copains, alors que les fibres des légumes me vont bien. Je n'évite pas le pain. Pain et farineux: en doses minimales, vu ma réactivité perso (je dois me limiter à 4 U.S. par jour pour être au top). Légumes : j'alterne cru (je suis dingue de laitues fraîches et croquantes) et cuit (comme épinards, haricots verts, aubergines,etc. qu'on ne peut gustativement apprécier crus, de toute façon ).
11.1.17 Ci-dessous ma réponse à une copine nutrithérapeute.
Q. Que penses-tu de R Peat? J'ai de loin suivi certaines choses qu'il raconte sur la dominance oestrogénique, les ployinsaturés, mais cette histoire de hautes doses de sucres, je t'avoue que cela me rends perplexe, même si je veux bien croire q'individuellement il peut y avoir des gens à qui cela fait du bien mais quand même... En même temps, ce n'est pas un nain le gars, j'imagine qu'il sait bien de quoi il parle. Tu en penses quoi toi?
R. Je pense "profilage". J'adore ce gars car il est un vrai libertaire. Il est hyperpointu en nutrition (un de ces hauts potentiels qui a commencé comme prof' de littérature puis, à la faveur d'une maladie, s'est dit: tiens, si je devenais prof d'endocrinologie? ce qu'il a fait). Il justifie tout ce qu'il énonce par des kilomètres de doc'. Il ne conseille pas tant des sucres ajoutés que des doses de glucides élevées. Enfin, classiques (selon la pyramide actuelle). Mais il a le défaut de quasi tous les conseilleurs, il voit midi à sa porte. Il a plus de 80 ans et on s'encroûte avec le temps, je le dis avec tendresse. Les conseils de Peat valent pour les profils vata de chez vata, et encore lorsqu'ils sont de super bonnes constitutions d'avant-guerre, comme lui - et certainement pas chasseurs francs. Il suffit de suivre les forums et blogs des Peatariens: combien n'ont pas grossi, faibli, perdu de leur immunité avec son système! Ceux à qui cela réussit le mieux crient le plus fort, c'est toujours la même rengaine.
Donc: 1/ quel est l'état organique? s'il y a faiblesse en glycémie instable -> niet pour ses conseils, on ne va pas plus loin
2/ ensuite quel est le profil profond? franc chasseur -> niet, on s'arrête là
2a/ ayurveda: kapha franc -> niet (pitta n'aime de toute façon pas les sucres); vata franc: oui
Donc suivre Peat si on est de bonne constitution à la base, cueilleur ou mixte, franchement vata ET si on pratique les nourritures vraies.
J'ai aussi observé ( c'est une intuition purement perso, pas de sources) que beaucoup d'hypersensibles, que sont les HP hauts potentiels comme lui, sont des becs sucrés de chez sucré. Et pas seulement parce qu'ils sont souvent des profils hypervata, car tous ne le sont pas. Mais quasi tous penchent pour l'hyperglucidique. Et chez la majorité, mes catégories de profilage ne valent pas. Comment faire alors si tu en coaches un? L'écouter en finesse, l'aider à repérer ses critères perso, car pour eux il n'y a pas de catégories qui valent.