Ce n'est pas tant le gluten qui pose problème que le degré de transformation que les produits céréaliers ont subi. A force de "craquer" le blé ou le lait pour en extraire des composants et les utiliser comme des adjuvants, on a provoqué petit à petit des intolérances, qu'on met sur le dos de l'aliment brut alors que ce sont les ultratransformations qui seraient responsables des inflammations "gluténiques".
Pour vous faire une idée avant d'acheter, lire un des concepts qu'il développe au long du livre: comment classifier plus intelligemment les aliments selon qu'ils sont propices à la santé ou pas. NOVA, une classification des aliments basée sur la science (chez lanutrition.fr). Cette classification est déjà utilisée en recherches. Fardet démontre dans le livre que cette nomenclature permettrait de mieux prévenir les maladies que l'on peut imputer à l'alimentaire.
Une illustration pratique? Lire 81 % d’aliments ultra-transformés au rayon « diététique » et 100% des céréales pour enfants, ce qui est dramatique si l'on sait qu'en croissance ils ont besoin des nutriments les plus intègres pour grandir en force et beauté, sans allergies
ou écouter à partir de la minute 25+- d'une interview de l'auteur: comment reconnaître un produit ultratransformé.
Dans le livre vous trouverez des encarts édifiants sur la composition des produits-phares de certains industriels et l'utilité de chaque additif. Très instructif et terre à terre.
Un coup d'oeil à l'illu ci-dessus. 47% de la ration calorique quotidienne des Québecquois est en moyenne apportée par des plastiproduits! Sachant que, selon la littérature scientifique, les maladies chroniques s'installent dès qu'on dépasse la dose de 15% d'aliments ultratransformés, on comprend mieux la morbidité croissante en amérique du nord. La France arrive tout petit doucement aux niveaux nord-américains de surconsommation d'aliments ultratransformés. Fardet, expert en nutrition préventive, table sur un gain de bien-être de dix ans en bonne santé. Au lieu de commencer à flageoler à l'heure du départ à la retraite, on pourrait danser encore dix ans de plus.
Fardet détaille aussi bien à quel point le monde de la nutrition s'est tiré une balle dans le pied en privilégiant une vision réductionniste des aliments, en oubliant la synergie du "1+1>2".
Ecouter le résumé du concept approche réductionniste en nutrition versus l'approche holistique depuis la minute 19.30 de l'interview.
Ou son avis sur les compléments, l'indispensable synergie perdue lorsqu'on a isolé les composants: écouter 4 minutes de l'interview depuis la minute 15 +-
Un résumé de la posture de l'auteur, de sa "mission" en alimentation préventive, extrait du site de l'INRA: La nutrition préventive est une science holistique par essence incluant à la fois des dimensions physiologique, comportementale, technologique, environnementale, économique, sociale, culturelle et religieuse. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, la nutrition a trop souvent été étudiée selon une approche réductionniste associant un composé alimentaire à un effet physiologique. La recherche en nutrition préventive est une branche de la nutrition qui consiste à produire des données pour définir la meilleure façon de se nourrir, ceci afin de vivre le plus longtemps possible en bonne santé. Or, aujourd'hui, bien que l'espérance de vie théorique augmente chaque année, celle en bonne santé tend à diminuer, générant une durée de vie en mauvaise santé de plus en plus longue. De plus, notre alimentation est peu durable sur les plans environnemental, santé, socio-économique et socio-culturel.
Ecouter en quelques minutes l'approche du chercheur. Concis, argumenté, dense: le pied, quoi!
Sur la base de ce constat alarmant, il est aujourd'hui nécessaire de définir de nouveaux paradigmes pour assoir les bases d'une nouvelle nutrition humaine préventive plus éthique. Pour cela, il est nécessaire de réfléchir aux conséquences de l'approche réductionniste appliquée à la recherche en nutrition, de proposer une nouvelle classification des aliments, d'étudier le rôle de la structure complexe des aliments dans leur potentiel santé ("effet matrice") et d'étudier et caractériser l'état sain des individus afin de le préserver le plus longtemps possible. L'influence des traitements technologiques sur la valeur santé des aliments doit être aussi mieux définie qu'elle ne l'est aujourd'hui. Enfin, des scénaris pour des régimes alimentaires durables à l'horizon 2050 doivent être définis tout en respectant la réalité (climat, traditions, approvisionnement…) des différentes régions du monde
De beaux concepts, aptes à nous laisser penser enfin la nutrition plutôt que la subir. Chouette! Mais zut, c'est bon les concepts, vous voulez des règles pour commencer. L'auteur a tout prévu, il a défini trois règles de base, assez vastes pour s'adapter à quantité de cas de figure.
Ecouter en vidéo, à partir de la minute 29.30+- les 3 règles d'or telles qu'il les résume dans son livre et que j'énumère ci-dessous.
1. Limiter les produits ultra transformés, privilégier des produits frais et cuisiner soi-même. 85% de produits peu ou pas transformés pour une tolérance de 15% produits ultra-transformés !
Lire un ancien article sur chez Lanutrition.fr: Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé ?
Privilégier les produits végétaux: 85% de végétaux pour 15% de produits animaux
Manger local, bio, diversifié
Non formulée comme telle, mais évidente: combiner les trois règles génériques en les intégrant aux traditions locales. Ecouter Fardet l'exposer en interview. Cette part là me tient aussi à coeur car on voit bien que le malheur du jour est le dé-lire (lire le monde à l'envers, fake news, imposteurs du net...) et le dé-lien: on nous coupe de nos liens amicaux en prétextant l'amitié via FB, de nos racines familiales, de notre historique, de nos rapports à l'agriculteur qui nous nourrit, et de notre lien à notre nature profonde. Et j'en passe.
Si vous êtes plus visuel, voir les principes en vidéo ménagère chez Rachida Nachat-Kappes. Présentation amusante mais évidemment réductrice, il suffit de lire le titre de la vidéo: "LES BONS ET LES MAUVAIS ALIMENTS ! " How very funny... comme s'il était possible de définir le bon et le mauvais en nutrition. Pourquoi pas le beau et le laid en art?
Je ne peux rien dire de son site qui doit être super, mais je déééééteste quand on me force la main à l'arrivée sur un blog, je n'arrive pas à y rester. Sorry, guys.
Et si les conseils nutritionnels avaient tout faux ? Une fois ce sont les graisses qu'il faut éviter. Une autre fois les sucres. On colle des pastilles vertes, orange, rouges sur des emballages selon des critères surannés. Pendant ce temps, obésité, diabète et cancers progressent.
Selon Anthony Fardet, les vrais coupables ce sont les aliments ultra transformés qui ont envahi nos supermarchés depuis les années 1980 – ils représentent jusqu'à 80 % des produits vendus en grandes surfaces !
Ces aliments sont conçus au sein des centres de recherche et développement de Big Food. Objectif : fabriquer à bas prix des produits qui ressemblent à des aliments, qui ont le goût d'aliments... mais qui n'ont plus rien d'un aliment.
L'ultra transformation déstructure l'aliment d'origine et lui fait perdre ses vertus santé. Elle nécessite aussi l'ajout d'une kyrielle d'additifs et d'agents " cosmétiques " suspects. Ces faux aliments, écrit Anthony Fardet, sont la première cause de mortalité.
Il est urgent de revenir aux fondamentaux. D'abord en sachant identifier un aliment ultra transformé et le livre en donne les caractéristiques, exemples à l'appui.
Ensuite en mangeant vrai. Pour y parvenir, l'auteur révèle les 3 règles d'or d'une alimentation saine et holistique. Celle-ci favorise aussi une agriculture éthique et durable.
En suivant les conseils de ce livre nous pouvons tous gagner au moins 10 ans d'espérance de vie en bonne santé.