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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

  19.11 Cas d'école: dysbiose grave chez un mangeur atypique, quelle stratégie?


Après les études de cas 1 (borréliose ou assimilé) et 2 (colite chronique), un nouveau cas d'école pour les praticiens tentés par le profilage en naturologie douce: je consigne un échange verbal avec une dame que j'ai rencontrée récemment, lors d'un dîner. Sous la forme du courriel que je lui enverrais.

Je suis en train d'écrire un des mes prochains topos, qui regroupera les cas de mangeurs atypiques (je définirai plus loin): "'Repenser l'assiette du mangeur atypique". Or je vous crois un cas atypique.

Je profite de notre rencontre pour travailler sur le sujet et je vous propose, comme je l'ai suggéré lors de la soirée, de coucher sur papier l'hypothèse  que j'envisage pour vous aider dans les soucis actuels. Cela me permet de partager ces réflexions avec d'autres conseilleurs alimentaires. Comme dans les autres "cas de figure" que je publie sur ce blog, je parsème le texte de références à d'autres billets ou documents. Références parfaitement accessoires, qui ne sont utiles que pour les très curieux. Le texte est suivi, sans intertitres, et long. Courage!

Avant de vous faire lire ce long billet, je pitche le contenu en un paragraphe. Vous aurez reçu entretemps le livre "Du gaz dans les neurones" que vous avez déjà choisi avant notre rencontre. Choix judicieux, car vous y trouverez tous les plans pratiques pour mener la cure que j'estime utile pour vous, ici et maintenant: "Nouvelle flore", l'une des dix cures que je conseille selon les profils. Vous pouvez vous lancer tête baissée dans la cure telle quelle (quinze jours, dix minimum). Ne tenez pas compte des mises  en garde que je prévois dans le livre pour des autres cas. Et à mon avis, dans 3 semaines, vous n'aurez plus besoin du rendez-vous que vous avez pris chez un nouveau gastro. A condition de suivre cette cure à la lettre. Hélas! c'est la seule cure "fanatique" que je conseille et dieu sait si ce mot me chatouille. Vous aurez déblayé le terrain, vous verrez plus clair, l'inflammation chronique sera jugulée, et vous pourrez repartir sur de bonnes bases. Quitte à utiliser à ce moment là les produits naturo ou des médicaments classiques.

Je résume nos échanges lors de cette soirée où j'ai fait votre connaissance. Vous m'avez dit vous débattre depuis 5 ans avec d’infernaux problèmes intestinaux aussi douloureux que socialement handicapant et déprimants…Vous avez vu 5 ou 6 gastro, autant de services d’urgences et de naturopathes, sans jamais réussir a trouver le chemin vers un mieux-être. Les crises se rapprochent et s’aggravent. C'est un chemin de croix: vous vous isolez, les crises sont de plus en plus sévères, fréquentes.

On peut déjà exclure que vous soyez victime d'une maladie grave comme une maladie de Crohn ou un cancer, car tant de spécialistes n'auraient pu se leurrer. Et on peut donc envisager de pratiquer une courte cure de remise à niveau pour calmer cette inflammation chronique dont vous souffrez. Conseiller une diète sans savoir quel est le diagnostic médical précis serait un peu inconséquent.

Je comprends votre découragement. C'est à cause de mes propres pérégrinations entre gastros, homéos naturos - en vain! - que j'ai entamé les audits et que je me suis mise à écrire cette collection alors que je suis une profane.

Je suis à la retraite des audits, sinon je vous aurais reçue avec plaisir. Je ne fais même plus d'audits pour mes proches (un audit nutritionnel qualifie ce que je faisais: analyser une situtation globale sans jugement de valeur, pour proposer une réorganisation ensuite, comme on le fait en audit d'entreprise). Je préfère communiquer vers un public plus large, via mon forum et mon blog, en espérant ouvrir des horizons aux coachs alimentaires pour qu'ils individualisent plus leurs conseils. Pour ma part, à force d'auditer, je finissais par m'y croire et par m'enfermer dans mes ornières. J'ai choisi de prendre ma retraite.

Si ma fille naturopathe avait continué les entretiens nutri, j'aurais pu vous suivre par elle interposée, car je la supervisais. Mais elle n'a plus le temps, elle a trouvé un temps plein. Je peux difficilement vous envoyer chez l'un ou l'autre de mes élèves, car vous êtes ce que j'appelle un cas atypique (selon mon hypothèse). Je crains fort qu'ils n'appliquent un protocole standard, l'inverse de ce qu'il vous faut. Normal, ils commencent seulement à envisager le profilage et les mangeurs atypiques ne rentrent dans aucune case. Ils peuvent difficilement appréhender cette biochimie comme il le faudrait et seraient tentés de vous intégrer dans un protocole.

J'ai capté que vous êtes prête à changer votre quotidien pour vous en sortir. Vous avez compris de mon discours (car vous avez entretemps regardé quelques vidéos et le blog): je n'utilise que l'assiette réformée comme remède, dans un premier temps, pour remettre les compteurs à zéro. Pas de potiquets, d'onguents ou autres gélules - ils ne sont pas inutiles, mais je ne suis pas naturo ou médecin, je ne peux rien prescrire. Au surplus, cette assiette peut parfois paraître nutritionnellement incorrecte (comme "Nouvelle flore"), ce qui peut déstabiliser. Mais je ne dois pas vous le préciser, vu votre mental apparemment libertaire.

Il y a de quoi se perdre dans le fouillis des propositions actuelles en diététique classique. Les gastros conseilleraient la diète sans fibres, qui n'est pas suffisante dans votre cas. En diététique alternative, un coach vous conseillerait un plan sans gluten sans laitage, aussi insuffisant. Un coach plus cow-boy vous prescrirait la diète cétogénique, un autre le plan végane - dans les deux cas des modes, qui passeront. Et ne s'appliquent bien sûr pas comme ils le font: à la louche, tout le monde à la même auge.

Ce que je vous propose ici n'est qu'un balisage de terrain pour un atterrissage en douceur.  Nous ne pouvons nous tromper lourdement, puisque la diète que je propose ne durera que quinze jours. Si je me suis royalement trompée, on le verra vite.

Vous m'avez dit avoir déjà fait un test il y a 4 ans environ, qui avait mis la dysbiose en évidence, mais le chemin pour s’en débarrasser vous avait paru tellement difficile que "vous avez préféré fermer les yeux" selon vos termes.

Ce sont les naturos (mes amis pourtant, ma famille de coeur depuis quelques années) qui donnent cette impression de devoir révolutionner son quotidien et changer toute son hygiène de vie, longtemps, pour pouvoir se remettre sur pied par les voies naturelles (pun intended). On peut faire bien plus simple si on comprend qu'en réalité les conseilleurs naturo confondent souvent le savoir avec le savoir-faire et le savoir-être. Ils nous font un grand mix de conseils qui visent à nous intégrer dans leur cercle, dans leur "famille". C'est humain, mais cela m'a fait grincer les dents longtemps. Raison pour laquelle, libertaire dans l'âme, je me refusais à suivre les conseils de mes copines orientées naturo. Je n'arrivais pas à discerner ce qui était essentiel de secondaire dans les pistes suggérées et il me semblait qu'on me chargeait d'un lourd sac à dos. L'escalade me décourageait. Parfois je me disais que je manquais de volonté ou que je pratiquais le déni, mais non, vu d'ici, c'était bien plus simple: ils en faisaient trop. Ils intervenaient dans mon libre arbitre, ma façon de vivre, mes rythmes et mes joies. Kfoui!

En outre, étant de nature "chêne" (voir plus loin) plus que roseau, je peux donner de bons coups de collier mais je me refuse à m'enfermer dans un système. Ce sont les chênes qui ne tiennent pas les régimes, mais bien les cures temporaires. Or, à l'époque, personne ne conseillait cette voie-là.

Il y a vingt ans et plus, ces naturos n'étaient en général que des amateurs de la voie douce. Dire qu'aujourd'hui je serais confrontée aux imposteurs de la naturologie dévoyée, ne se limitant pas à vouloir contrôler ma vie mais conseillant des techniques brutales et aliénantes. J'ai un long dossier sur le sujet sur ce blog: https://www.taty.be/audits/naturovoiedoucep1.html (en une dizaine de pages).

Avant de parler profilage et cure dure, le premier pas est de se poser quelques questions de bon sens sur l'assiette en général. Voir https://www.taty.be/dugaz/DG2equilibreglobalinfogr.html. Ma première question en audit aurait été: consommez-vous du soja (beaucoup ou peu, sous quelque forme que ce soit)? Ce petit camarade peut provoquer des désastres intestinaux qui se règlent en douceur dès qu'on l'arrête (comme le sucre, mais en plus fort!). Ce que vous m'avez décrit m'a l'air plus sérieux que la déglingue que peut provoquer le soja chez les sujets qui n'y sont pas adaptés. Je continue donc sur le profilage.

Je vous ai demandé par mail de compléter notre discussion par quelques facettes de votre profil biochimique que je ne pouvais deviner sur place. Seules mes élèves  et ceux de mes remplaçantes comprendront ce paragraphe, si ça semble abscons à d'autres lecteurs, sautez le paragraphe tout simplement. J'ai pu évaluer que vous êtes de toute évidence un chêne (une diathèse 1 de naissance, voir l'article si ça vous dit: https://www.taty.be/choisir/K4.html) et en équilibre ayurveda  avec un potentiel excès de feu (télécharger l'article sur le sujet sur mon blog page https://www.taty.be/choisir/K3.html, si je me trompe faites-le moi savoir). Selon les tests que vous avez remplis, vous êtes un chasseur franc au plan métabolique. Les résultats aux tests de Julia Ross indiquent un calme relatif, une petite pointe en dysbiose (classe 7), les surrénales au calme.

C'est grâce à ces derniers résultats au test Julia Ross que je n'ai pas dû poser la question suivante: avez-vous pratiqué il y a 6 ans ou plus un mode alimentaire excessif, type cure Dukan ou végane (ou même anorexique)? Tenus plus de deux mois, ces plans radicaux peuvent déglinguer l'organisme de manière durable. Je pense à ces innombrables véganes que l'on voit arriver en entretien, dénutris, fatigués, déshabités d'eux-mêmes. Même certains végés qui pourtant mangent végé équilibré, mais pas pour leur nature profonde.

Continuons dans le rayon "profilage". Je vous crois un cas atypique, qui sort des cadres habituels de pensée diététique (et même médicale), mais je résumerai malgré tout ce que votre profil indiquerait comme voies possibles. Ce sera une piste de départ pour penser une stratégie. Mon balisage est utile dans un premier temps, mais après quinze à trente jours, ce sera à vous de jouer car personne ne peut prédire ce qu'il advient chez un mangeur atypique. Sauf lui-même.

A part un médium, je pense en effet que personne ne peut les aider à part eux-mêmes. C'est pour eux que les termes "sortir ses antennes", "s'écouter, enfin!", "trouver sa propre voie"  prennent pleinement leur sens. Nous vivons dans un monde bizarre où tout cible l'individu plutôt que les groupes, où on nous demande de nous prendre en charge individuellement, de trouver notre voie propre. Et simultanément, la médecine (classique ou alternative) ne fonctionne qu'en protocoles fermés: un cas, une voie. C'est paradoxal, cela peut rendre fou. Ce sont précisément les atypiques qui ne peuvent suivre un protocole. Même pas ceux que j'ai élaborés dans les séminaires d'audit nutritionnel que j'animais (comme celui-ci: https://www.editionsaladdin.com/sortir/Blestopos_taty_sortir_schema3_p78_79.pdf).

Qu'entends-je par "atypique"? J'ai rencontré, et je vois encore sur des forums nutri, environ 10% des mangeurs qui sortent des clous dans le cadre de ma tentative de "profilage biochimique". Ce sont souvent des personnages hors pair, comme les hauts potentiels qu'on appelle aussi zèbres (appellation moins clivante que "surdoué"). Je ne ferai pas un discours sur le sujet, le net regorge de pistes, mais en gros un zèbre n'a pas qu'un haut QI, il a aussi des particularités bizarres aux yeux de notre société actuelle. Ce sont en tout cas des enfants précoces et des outsiders, qui se sentent comme tels depuis tout petits et qui fréquentent donc les marges de la société - pensons attirance pour la punkitude ;). Quelques uns des paramètres qui les qualifient s'il faut en faire "un groupe": créatif, passionné, résilient, cerveau à pensée arborescente, touche à tout, oscillations émotionnelles qui feraient croire qu'ils sont des victimes de troubles bipolaires. Voir un article par une médecin endocrinologue Valérie Foussier: https://www.huffingtonpost.fr/valerie-foussier/adultes-surdoues-problemes-bureau_a_21655681/

Autre caractéristique des mangeurs atypiques, dont je n'ai pas l'explication: ils semblent sensibles à certains polluants, certains aliments ou certaines situations, mais sont incroyablement résilients face à d'autres, comme l'alcool ou certains paradis artificiels. Cette résilience a des limites, qui se manifestent après trente ans. On va dire que vous avez trente et un ans... La difficulté réside en ceci: pendant trente ans ou plus, vous vous êtes habituée à résister à tant de microstress qu'à l'heure actuelle il est difficile d'intégrer la notion que vous n'êtes probablement plus aussi résiliente et qu'un stress a pu déclencher ces inconforts digestifs il y a cinq ans. Ce stress peut être une cascade de microstress, dont le dernier a été "la paille qui a cassé le dos du chameau" comme dit en anglais (the straw that broke the camel's back - on peut accumuler à fond  sur le dos d'un chameau... jusqu'à la limite du dernier gramme, où il s'écroule) ou un mégastress, qu'il soit psychique ou physique comme une parasitose attrapée lors d'un séjour aux Indes. Quelle que soit la source de ce stress, le résultat est tangible: les digues ont sauté. Je crois que la cure Nouvelle flore sera le premier pas pour revenir à plus de calme organique. Et non pas pour "revenir à comme avant", ce qui est notre mirage à tous les zèbres (car vous avez compris que j'en suis une, je ne les comprendrais pas si bien sinon).

L'intestin enflammé ou encombré a toujours été une plainte classique d'un quart des mangeurs. Depuis quelques années, il semble que ce chiffre soit monté à la moitié des sujets! Plusieurs hypothèses circulent, la mienne est du bon sens pur, je joue toujours la ménagère face aux grands mamamouchis. Nous vivons depuis des dizaines d'années dans une poubelle de résidus chimiques: nous respirons des polluants, nous en buvons, nous en mangeons et, femmes, nous nous en tartinons la peau en plus. Depuis 5 à 10 ans nous avons placé cette poubelle dans un micro ondes (l'e-smog que je détaille sur mon blog et dans mes livres, libellé similaire au smog londonien du XXè siècle, contraction de smoke et fog, brouillard et fumées industrielles). J'écrirais bien une ode à l'organisme humain, d'être capable de résister à tant d'agressions.

Nous ne sommes pas malades directement de la pollution, mais ces résidus agissent comme des perturbateurs du ronronnement de notre moteur. Si je pense rayonnement électromagnétique trop puissant via wifi ou antennes de téléphonie proches,  il n'est pas responsable  directement d'une diarrhée ou d'une migraine. Mais il semble agir comme un microstress permanent, actif même pendant notre sommeil de récupération. Il nous scie petit à petit. Il  sape les résistances de l'organisme déjà mis à mal par le stress, la pollution environnementale. Selon l'individu, la fragilité se manifestera alors par des allergies, des troubles nerveux, des soucis digestifs, des éruptions cutanées, des sautes d'humeur. Pas de liste précise. Face à ces problèmes, on pense rarement à l'e-smog cumulé aux polluants. On pense plutôt à un club d'amis aux troubles similaires, ce qui est bien humain. On tente de se rattacher aux groupes connus en diététique comme "histaminose" ou "allergiques aux salicylates" ou "mastocytose" et j'en passe. Cela soulagera l'âme, mais cela équivaut à jouer au jeu de fléchettes.Leur solution peut nous convenir... ou pas. Snif.

Certains sujets ressentent plus fort l'impact de ces polluants que d'autres, mais ce n'est pas parce qu'on ne le voit pas physiquement qu'il n'agit pas. Comme les nanoparticules que nous respirons à tout bout de champ, à cause de l'usure des pneus sur les routes. Minuscules, ils se logent au plus profond des cellules, les asphyxiant.

Je reviens à mon sujet: les mangeurs atypiques. J'aimerais qu'on fasse un sondage plus approfondi, mais mon hypothèse est qu'ils sont les plus sensibles à cette pollution invisible qu'est l'e-smog. Si je devais vous auditer, je poserais mille et une questions sur votre environnement électromagnétique (page 2 de ce fichier-ci, extrait d'un de mes livres pour les praticiens: https://editionsaladdin.com/burnout/B4lestopos_burnout_quest69a71.pdf).  Et ce, d'autant plus volontiers si vous étiez de groupe sanguin B.

Dans le cadre du profilage, il me manque d'ailleurs votre groupe sanguin, si c'est possible...

Cela  peut paraître un peu "astrologie de magazine féminin", mais c'est une réalité que l'impact de la diète diffère selon le groupe sanguin.

* Groupe O: "Nouvelle flore" est la cure idéale, si on la combine avec le fait qu'un mangeur soit chasseur franc au plan métabolique (ce que vous êtes), car la voie matérielle (les aliments en soi) est la piste à laquelle leur profil répond le mieux. Ce sont ces mangeurs-là qui peuvent d'ailleurs continuer ce mode alimentaire en plan de croisières'il leur plaît, car c'est le mode qui convient le mieux à leur biochimie profonde, ce qu'on appelle le métabolisme en biochimie (càd la façon dont vos cellules brûlent les carburants).

* Groupe B, en revanche: si l'on cherche en amont quelle est la source des problèmes, même gastro, même migraineux ou autres, on retrouve souvent une difficulté face aux stress psychologiques et... électromagnétiques (wifi, antennes téléphonie & Cie). Et la voie de sortie est souvent plus subtile que le matériel dense (la cure en l'occurrence). Ce qui ne signifie pas que la cure Nouvelle flore ne leur convient pas, mais disons qu'elle fait plus "aspirine" chez eux, soulagement temporaire - alors que chez les autres groupes sanguins, elle fait carrément l'effet d'antibiotiques, qui remettent tout à niveau dans les tripes.

* Groupe A: ils sont aussi réactifs au matériel et au changement diététique que les groupes sanguins O, mais la cure Nouvelle flore est à mes yeux bien trop radicale pour eux. Ils ont trop besoin de végétal, en particulier sous forme de céréales, pour prospérer avec cette cure. Elle doit être vraiment limitée dans le temps, pour eux, puis aménagée selon leurs besoins profonds.

* Groupe AB: je n'ai pas de réponse, je n'ai pas rencontré assez de cas quand j'auditais (ils sont rares, mais c'est amusant j'ai audité au moins un couple d'ABs - amusant si on écrit un "couple d'abbés", mais je m'égare). Si je dois juger sur la dizaine de cas auxquels j'ai été confrontée, ce sont des mutants face à la modernité (alias la combinaison de stress multiples et de pollutions multiples): soit résistance hors pair,  soit fragilité hors pair. Aucun idée face à cette cure pour les AB.

Cuisiner? Bio?

Venons-en à une autre caractéristique à envisager dans votre stratégie: vous vivez au coeur de la capitale, vous avez une activité professionnelle intense, qui, j'imagine, vous prend plus la tête que la liste des courses chez l'épicier.

A lire la liste des menus que j'élabore dans le livre, vous pourriez croire qu'il faut cuisiner jour et nuit. C'est faux, on peut même tenir la cure Nouvelle flore sans rien cuisiner. J'ai hésité lors de l'écriture du "menu du mangeur soliste", qui finalement est publié comme assez cuisiné aussi (page 120),, alors qu'une personne vivant seule et ne sachant cuisiner pourrait très bien suivre la cure en mode dépannage.  Mais le petit souci serait de s'assurer que cles plats commandés soient exempts des polluants les plus insidieux: les additifs alimentaires comme les émulsifiants, qui bouleversent la flore intestinale et abîment les muqueuses, chez certains sujets (preuves cliniques à l'appui). C'est la raison pour laquelle je promeus le bio à moult occasions dans le texte et que je pousse même les solistes à un peu cuisiner. En résumé: si vous cuisinez, vous pouvez acheter des produits bruts non bio. Si vous ne cuisinez pas, il faut que les plats soient bio.

Le seul plat qui doit absolument être cuisiné chez vous, car c'est un des remèdes essentiels de cette cure: le bouillon d'os maison (qui ne demande ni compétences en cuisine, ni temps passé aux fourneaux: 5 minutes pour tout installer, et vogue la galère).

Légumes?

A la vue des menus, vous pourriez croire qu'il faut consommer beaucoup de légumes. Faux aussi. J'exprime dans mes menus la croyance de tout un chacun en "5 fruits et légumes par jour", car je ne peux tout de même pas prendre de front tous les lecteurs, mais j'y crois comme au père noël. Dans certaines périodes, on se fait plus de mal que de bien avec ces injonctions. Pour certains sujets (dont les atypiques, on y revient), le cas est même plus radical: il semble même qu'ils peuvent prospérer sans légumes ni fruits. Long débat, le chapitre sera dans le livre final (piste sans légumes ni fruits que je commente dans un billet assez technique: https://www.taty.be/cetogene/cetogenep29zeroglu.html)

Le dernier mangeur que j'ai pu aider sur un coin de table (un copain) est est un cas flagrant de ce qu'il faut parfois penser nutritionnellement incorrect. Je lui ai proposé alors qu'il était à bout de forces face à un cataclysme organique (les tripes aussi), de pratiquer Nouvelle flore sans aucun légume ni fruit frais entier. Imaginez un quotidien de poissons et viandes + graisses + jus de fruits/légumes pour un végétarien convaincu comme lui, ex-vegan, professeur de yoga. Il a eu le courage d'accueillir cette piste, il s'est requinqué en un mois après cette indigestion de viandes. Depuis, il a réintroduit petit à petit ses délicieux chéris que sont les légumes.

Si cela s'avère utile chez vous, vous pouvez mener la cure Nouvelle flore en mode extrême comme mon copain. Dix jours ou quinze.

Organisation?

Dans un quotidien professionnel dense, on pense parfois difficile de tenir  la barre d'une diète aussi radicale. Pourtant, au restaurant ou à l'hôtel, c'est possible (et tant pis si ce n'est pas bio). J'ai cité les choix page 51 du livre. Invité chez des amis, c'est plus coton: il serait judicieux de refuser les invitations les sept  premiers jours de cure en tout cas, car les quelques polysaccharides qu'on vous servirait (vous comprendrez avec l'infographie dans le livre page 44) sont plus "toxiques" que les additifs.

Pour tout autre cure de mon arsenal, je pourrais vous conseiller de la pratiquer un jour sur deux, pour faciliter la vie sociale. Mais je me répète, cette cure-ci doit être tenue de manière fanatique pour être efficace rapidement. Si vous la pratiquez un jour sur deux, les quinze jours de cure devraient être étalés sur six mois. Découragement en vue.

J'espère que vous trouverez la solution pratique pour mettre en place cette cure au moins dix jours stricts. Et qu'elle donnera des effets (je suis toujours bien humble face aux mangeurs atypiques).

Famille?

J'ai oublié de vous demander si vous viviez en famille. Avec des enfants ou un conjoint, il faut entrer dans une forme d'égoïsme: je me soigne dix à quinze jours, faites-vous des pâtes et laissez-moi faire ma cure au calme. Je me la joue solo pendant ce temps.

Féminin?

Attention, caricature en vue, mais réalité au quotidien: en tant que femme, je peux vous laisser vous débrouiller avec ce que je viens d'exposer. J'aurais pratiqué tout différemment avec un camarade masculin. Je discuterai le sujet "masculinité en cuisine" lors d'un prochain al fresco avec mon camarade philosophe, Frank Pierobon (premier épisode sur le véganisme:  https://www.taty.be/articles/video13.html#FR18VEGA). Pour un homme, j'aurais prévu l'accompagnement régulier par un coach, par exemple.

Conclusion

Pour terminer, vous aurez compris que je mets beaucoup d'espoir dans les courtes cures ressourçantes que je promeus, mais je les garde à leur juste place: elles calment une inflammation chronique, ce qui permet  d'envisager plus sereinement une stratégie douce, à moyen terme. Elles ne sont pas l'alpha et l'oméga de votre vie, comme certains de mes camarades tendraient à le faire croire. L'assiette peut grandement aider, mais ne peut résoudre tous les problèmes, même digestifs, le stress étant un des agresseurs majeurs.

Je les cible selon le profil biochimique et non seulement selon la maladie, d'où mes indispensables questions indiscrètes sur votre cas.

En outre, je conçois les cures comme des portes ouvertes sur d'autres horizons, comme si je vous faisais visiter un appartement-témoin. Si, après la cure, vous sentez que votre biochimie fonctionne mieux avec peu de légumes, eh bien, en route pour un plan alimentaire plus proche de celui du docteur Delabos (FR) et oublions les modes actuelles (low-carb ou végane). Le coeur de mon travail est d'aider mes proches à toucher au "devenir-soi nutritionnel" (https://www.taty.be/mission.html#evol) plutôt que de vous rallier à un club de pratiquants.

En tant que mangeur atypique (si l'hypothèse s'avère), vous pouvez écouter mes conseils dans cette première période courte qu'est la cure. Mais ensuite, seule vous aurez les manettes de vous-même. Ttout praticien qui vous aidera devrait être là pour vous accompagner dans l'écoute de votre propre nature et non dans des injonctions impératives (même selon mes codes propres, s'ils ont suivi mes séminaires ou ceux de mes remplaçantes). Espérons que vous le trouverez! Le plus dur dans ce qui vous attend: non pas de pratiquer la cure ou de tamponner le cataclysme intestinal, mais bien d'accepter que vous êtes plus fragilisée qu'auparavant. Et que probablement (je dis bien "probablement") vous devrez à l'avenir vous prémunir d'une série de polluants. Ce qui ne doit pas révolutionner votre hygiène de vie, mais changera un mode de se penser, soi.

J'avais prévenu que ça risquait d'être long, merci de votre patience à me lire.

 

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