taty lauwers

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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Suivre la piste "intestins"... ou la piste "insuline"... ou celle des "canaris de la modernité"? Ou aucune?

13.11.17 Je suis en train de revoir la prochaine réédition de "Cinglés de sucres", topo pour les profanes. Une petite précision sur la finesse d'analyse nécessaire avant de choisir d'entrer "en cure alimentaire".



Je suis en train de revoir la prochaine réédition de "Cinglés de sucres", topo pour les profanes. Une petite précision sur la finesse d'analyse avant de choisir tout seul d'entrer "en cure" - précision qui sera au coeur d'un chapitre de ce topo expert à venir: quand choisir la cure Décrochez-des-sucres ou la cureFull Ketone?

Aladdin publie parfois sur les sites officiels des retours de lecteurs via amazon (cela dura le temps qu'on a gardé la vente sur portail, abandonnée depuis pour des raisons éthiques). L'un d'entre eux commente mon livre "Du gaz dans les neurones": "il aurait été bon d'insister sur le fait que soigner nos intestins permet parfois de guérir des troubles psy, la fibromyalgie, la fatigue chronique et bon nombre de maladies auto-immunes".

Ce lecteur a raison, mais le "parfois" qu'il précise dans sa phrase est perdu dans la promesse d'un jour meilleur. Je gage que la plupart des gens qui lisent cette phrase ne retiennent que "guérir" "intestins". Et oublient "parfois".

En conséquence, le mangeur lambda va écouter le dernier qui a parlé et, la mode étant à "tout est dans l'intestin", va suivre un régime dur (GAPs du dr Campbell ou Nouvelle flore de mon topo ad hoc ) qui ne lui est pas approprié. Pas approprié? Tout simplement parce qu'il ne souffre même pas de colopathie au premier chef. Ce à quoi ma copine naturo rétorque: "mais c'est parce que c'est déguisé derrière les signes de ... et... (remplissez les blancs)". Mais non, enfin! Pour commencer un régime aussi dur que Nouvelle flore, il faut au moins qu'il y ait des signes majeurs de dysbiose.

NB. Le gamin que suivait la naturo en question était agressif, violent, parfois apathique; la cure GAPS qu'elle avait donnée aux parents ne donnait strictement rien; en étudiant le dossier, j'ai noté que ce gamin n'avait AUCUN des signes de la dysbiose!

J'ai délibérément limité à "colopathe/dysbiotique" les références au mangeur dans ce topo pour une raison simple, que tous les praticiens de terrain comprendront: chez certains sujets, même si l'intestin crie, c'est la glycémie déréglée qui peut être acteur dans " troubles psy, fibromyalgie, fatigue chronique et bon nombre de maladies auto-immunes" comme l'écrit le lecteur cité ci-dessus.


Tout au long du livre "Cinglés de sucres", ceux-là sont nommés "hypoglycémiques", "victimes de glycémie instable", "insulinofaiblards" ou "insulinorésistants", parfois aussi "intolérants aux glucose" ou "intolérants aux sucres et aux amidons" - ceci pour être entendu de toutes les mouvances qui utilisent ces mots.

Chez d'autres personnes, pourtant bien atteintes dans la sphère digestive, c'est le foie qu'il faut soigner en tout premier lieu; et en particulier les voies de détox'. Pour ceux-là, c'est facile, ils s'appellent chez moi des canaris de la modernité, parfois des "canaris de passage" quand cette fragilité est apparue à l'âge adulte. Ils sont souvent de type allergique, je les qualifie parfois de "multisensibles". On les reconnaît entre autres au fait que la nutrithérapie ne donne pas grand effet chez eux, ou que - surprise! - les régimes détox' les aggravent. Vaste sujet, que je quitte aussitôt.

Et enfin, chez d'autres, on ciblera les troubles endocrins, dont la thyroïde en souffrance, pour quantités de ces mêmes dérives organiques. Dans ces cas, l'assiette n'a quasi aucun impact. On ne conseille alors même pas une cure de dix jours.

Ma solution pour qu'un mangeur curieux ne se perde pas dans un mode alimentaire qui ne lui convient pas: je limite les "cures" à 15 ou 30 jours. On rencontre peu de dégâts, alors. Si l'impact de la cure est nul ou négatif, on arrête après 10 jours. Si l'effet est positif, on continue dans une variante douce, sociabilisée, adaptée selon ses propres goûts et habtudes.

Le concept de profil. Certes, on ne peut enfermer une personne dans une catégorie particulière, car le vivant est infiniment plus complexe. Il s'agit d'un "groupe de pensée" (ou une catégorie de réflexion) et non d'une étiquette ferme et définitive. Mon discours peut pâtir de ce qu'il écrit et non exposé en conversation, les mots sont pauvres par rapport à la transmission verbale. Mais j'espère qu'en insistant si lourdement dans chaque topo, les lecteurs comprendront qu'ils devraient s'identifier à un groupe de sujets (des profils) plutôt qu'à une mode. En outre, ne pensez pas "une maladie/un médicament" (le chemin de l'allopathie) mais "un sujet/un médicament" (le chemin de l'homéopathie). En médecine holistique tout comme en assiette thérapeutique à ma façon, on ne soigne pas une maladie, mais une personne.

J'espère qu'ils capteront aussi qu'ils se font un tort extrême à suivre des modes en nutri. Pendant des dizaines d'années en Naturoland, le foie était le centre des intérêts. Depuis peu, l'intestin a pris le dessus. Le sucre a toujours été démonisé dans cette dernière mouvance, mais pas "les" sucres (tous les glucides, en gros). En nutrithérapie classique, en revanche, la mode est depuis peu à l'index glycémique, la diète cétogénique, etc. En médecine anti-âge, tout le monde est hypothyroïdien. Que peut faire le mangeur qui souffre de "troubles psy, fibromyalgie, fatigue chronique ou maladie auto-immune" s'il n'est pas médecin lui-même? Eh bien il fait comme j'ai fait il y a plus de 20 ans: il suit l'orateur qui semble le plus convaincant! Aïe, s'il tombe sur une personne biaisée, mais bon, au moins il aura commencé. Prions pour qu'il trouve vite soit le discernement qui l'aidera à faire le tri, soit le praticien qui jouera au discernement pour lui.

Le tout premier pas, pour tout mangeur ou tout praticien, est en outre de repérer quel est le défaut majeur dans la cuirasse, ce qui induira la voie de sortie: faut-il soigner tout d'abord l'alimentaire (ou l"oxygénation ou la pharmacopée ou la psy)? Si c'est bien l'alimentaire qui prime ici et maintenant, quel organe faut-il dorloter d'abord? Notre bien-être est multifactoriel, tout comme le sont les sources de maladies et les outils thérapeutiques. Parfois, il faut oublier l'insulinorésistance, le SIBO, la TSH et penser sophrologie.

Je suis ravie de voir tant de mangeurs se prendre en charge, seuls (Libres Autonomes et Responsables, ou LAR). Mais j'ai un peu mal au coeur de les voir filer sans une analyse plus fine vers une piste à la mode (GAPS ou ma cure Nouvelle flore, pour rester dans l'assiette thérapeutique; ou le dernier complément à la mode pour parler nutrithérapie) .

Ou pire encore de les voir cumuler des techniques dures. Je déduis des achats de mes topos sur le net que certains mangeurs pratiquent conjointement de Du gaz dans les neurones ET Cinglés de sucres, ou  Du gaz dans les neurones ET Canaris de la modernité. Si le lecteur veut combiner les deux programmes, il deviendra anorexique! C'est soit/soit, c'est non cumulable puisque chaque approche travaille sur des axes différents. Si Nouvelle flore (dans Du gaz) n'a pas donné d'effet après 5 jours (cinq!), il faut arrêter ce programme et passer à une autre voie - et non pas rajouter à cette restriction d'autres restrictions.

Ceci est d'autant plus essentiel que, très souvent, si j'en juge par ma propre pratique quand j'auditais, le recours à une Assiette ressourçante bien ciblée, bien formulée, est aussi prodigieux dans ses effets qu'une cure dure.

 

NB. 2024. Je conclus par ma petite ritournelle: si vous avez un doute, cher mangeur en maladie chronique, faites-vous aider pour le choix alimentaire par un des référents certifiés en Profilage alimentaire®. Ils connaissent tous les diverses cures et sont à même de vous accompagner dans le meilleur choix, en toute finesse. Vous avez compris le sous-entendu: certains esprits créatifs du net annoncent pratique le "profilage alimentaire" sans avoir ces connaissances. Je ne peux vous garantir leur honnêteté.

Le site Profilage alimentaire ®




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