taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Naturologie - la voie douce p. 2: Céladétoxeu


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Parmi les inepties que j'ai crues lors de ma période crudivore: l'effet détox' ou la réaction d'Herxheimer. ça fait tout de suite sérieux quand on joint le nom d'un scientifique, nom?
Ehbien, c'est du pipeau! Mais comment ai-je pu perdre tout discernement au point de croire à cet effet?

Précision: si la réaction d'Herxheimer existe bien au plan médical, il est cavalier de reporter sur l'alimentaire ce qu'on observe dans ces cas de syphilis traitée au mercure...
J'étais germivore à cette période. Or, j'avais des nausées en passant le nez audessus de mes cultures de graines germées et surtout mon état s'empirait au lieu de s'améliorer avec ma pratique du cru végétal germé . "Ah, ça, c'est la détox'" me répondait mon conseiller de l'époque lorsque je lui mentionnais cette réaction (conseiller à qui je n'en veux pas, c'est moi qui ai été naïve et passablement sotte de l'écouter).

Meuh non, enfin. J'ai entretemps compris que je surréagissais aux moisissures à ce moment de grande fragilité (crise de rectocolite grave). Encore aujourd'hui, je les renifle vite dans toutes les formes de germinations (sauf cuites), mais je n'y surréagis plus. Je surréagissais aussi aux salicylates et aux amines présents dans les graines germées, mais ça c'est un tout autre sujet.

Mon corps communiquait, il voulait m'informer, et mon cerveau le baillonnait. Comme c'était malin! Je suis donc toute compassion avec les personnes qui croyent au mantra "céladétoxeu", puisque je suis passée par là.

Mais je serais bien désolée qu'elles continuent pour une raison simple. Y croire permet de ne pas ouvrir les vannes de la communication, de ne pas écouter ce que le corps transmet, de continuer à ne pas "croire à soi", en gros. Les praticiens qui nous enfument avec cette réponse entravent les efforts de tous mes livres et séminaires à ramener le mangeur à soi, à sa nature, à sa dignité (de grands mots, oui, j'ai peur de rien!). On n'a qu'une carcasse, on est le seul à vivre 24h/24h dedans (ou avec, c'est selon), c'est la seule amie qui nous accompagnera jusqu'au dernier souffle ... et on ne l'écoute pas, au point de lui faire du mal?

"Ne pas croire à soi": bizarre expression, je l'accorde, mais je ne vois pas d'autre raison logique pour que l'on suive des actes magiques sans fondement. C'est là qu'interviennent les minigourous qui, cyniques, ont bien repéré le manque de confiance en soi de certains et jouent sur ces ressorts-là. Ils s'en nourrissent, en réalité! Je reviendrai sur ce sujet dans le billet sur les chênes et les roseaux.

Je précise "sans fondement" pour les dissocier des actes psychomagiques d'un grand Jodorowski actes qui, eux, assument pleinement leur effet magique.
Je précise "minigourous" pour les dissocier des vrais grands gourous, "gourou" ne signifiant jamais que "maître".

Brèfle, raisonnons sur la détox, qui serait due à une intoxication interne par le décès en nombre des vilaines bactéries. Voici ce que je peux penser depuis que je n'ai plus peur ni mal.

Si cet effet était avéré, j'aurais vécu des détox' lors de cures d'antibiotiques, moment où l'on nique des dizaines de milliers de nos cohabitants. Je n'ai jamais vécu cela ni entendu de camarade se plaindre de réaction d'Herxheimer après antibiotiques? Des cas ont certes été documentés, chez des malades graves, mais peut-être hyperfragilisés par leur état (revenons à la syphilis).

De même, lorsqu'on pratique une cure antiparasitaire de grand mère (teinture de noyer, absinthe, girofle), on élimine des parasites logés très profondément dans l'organisme. Or, depuis quinze ans que je conseille cette cure, je n'ai pas eu de retour d'effet détox. J'ai bien rencontré quelques sujets fragilisés qui ne supportaient pas les dosages (mes petits amis canaris), mais en adaptant les dosages pour eux, je n'ai plus eu de retour négatif. Pour info, les canaris ont besoin d'un dixième de la dose...

Je me répète, désolée pour ceux qui l'ont déjà lu dix fois dans mes livres: l'effet détox' invoqué par des thérapeutes n'est jamais que la manifestation d'une inadéquation des choix thérapeutiques, qu'il soit intervention paramédicale (la détox' métaux lourds DMSA & Cie), choix de compléments alimentaires ou choix culinaires purs.

En crudiland, je lis sur les forums que des pratiquants vivent la détox' depuis six mois. Si cet effet se marque, ça dure trois jours à tout casser - et ce n'est pas de la détox, c'est plutôt une réorganisation profonde des circuits.

Les pratiquants du low-carb, de Dukan, des cures protéinées l'ont quasi tous vécu les trois premiers jours. En anglais on le connaît sous le terme "grippe du low-carb". Dans ma "cure antifatigue" on le vit aussi si on ne suit pas mes conseils de boire ce qu'il faut de tisanes et d'ajouter de la vitamine C à haute dose. Les caféinomanes qui arrêtent radicalement le café le vivent aussi. Etc etc...

Soyons humble, reconnaissons qu'on s'est trompé dans les conseils nutrimentaires ou dans le choix d'une thérapeutique. Mais ne nous décrédibilisons pas avec des mantras qui défient l'entendement, voyons.

Parmi les gourous intelligents du net, le docteur Dietrich Klinghardt a mes faveurs (allemand pratiquant aux States). Je rejoins son analyse des troubles actuels diffus, sur lesquels on essaie de mettre des noms. Et puis ce gars est curieux, en recherche permanente, prêt à se remettre en cause. Mais je ne partage pas du tout ses protocoles. Quelle radicalité! Protocoles si violents qu'ils provoquent des réactions très désagréables chez ses patients. DK en est conscient, il a trouvé pratique de baptiser cela "Herx', mais vu sa pointure, il doit savoir qu'autre chose se passe là.

Au passage je lui dois des excuses, car je l'avais éliminé de l'horizon de mes recherches lorsque je lisais la teneur de ses protocoles: "trop violent, exit". Grâce à monsieur youtube, j'ai pu écouter le gaillard récemment et comprendre le fonctionnement du personnage. Un petit article en préparation. Stay tuned, folks!

Il faut vraiment que j'écrive ce billet sur les chênes et les roseaux, car j'y reviens encore. Ne vous trompez pas de gourou, choisissez celui qui connaît vos réactions. Les gens qui vivent dans des corps de chênes ne peuvent pas imaginer ce que vit un roseau. Pas besoin d'interroger DK pour comprendre qu'il fait partie des chênes. Il impose à tout le monde la pratique qu'il supporterait - et privilégierait: la radicalité. Je connais pour en être, j'adore tout ce qui est excessif.

Si l'on étudie la teneur des protocoles de DK et si l'on connaît le fonctionnement profond du corps d'un roseau (ou même d'un chêne tombé en épuisement chronique), on est effaré: à nouveau des gifles sur un nourrisson. Ouais, ça peut donner... mais à quel prix?
Pensons au syndrome du bébé secoué, tous ne meurent pas, ils n'en meurent pas tout de suite, mais les séquelles sont là chez tous...

L'aliénation nous tend les bras à tous - eh oui, moi aussi: ma copine naturopathe, si intelligente pourtant, si fine, vient de suivre deux ans d'un protocole très lourd à la DK. "Je suis guérie maintenant de cette borréliose, ça a mis deux ans, mais c'est surtout depuis que j'ai arrêté les traitements que je vais mieux". C'est sa carcasse, elle en fait ce qu'elle veut, mais j'ai un petit chatouillis quand on qualifie cette approche de "naturelle" comme le font les suiveurs de DK

A 60 ans, j'ai déjà vécu dans le corps d'une vieille de 85 ans pendant 13 ans. Je sais ce que c'est que de vivre dans un corps qui fut très vaillant et qui est devenu l'ombre de liu-même. Je parle aussi en connaissance de cause, maintenant que je me suis réconciliée avec ma carcasse, que je l'écoute et que je lui demande son avis.

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