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taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Jeûner ou pas : selon contexte

23.3.2025 Une vision selon contexte et profils, pour compléter le billet pointant vers les articles de Julien Venesson .

Pour compléter la vision classique du jeûne pendant les traitements ou en prévention de rechute, je propose ma vision en contexte et selon profils biochimiques.

A/ Chimios: avant, pendant, après: jeûner?

Juste avant ou après les chimios, il est logique de mettre le système digestif au repos, foie en tête, puisqu'il va devoir bosser sec pour traiter les médicaments et leurs effets. On comprend que les expériences dérivées du travail de Valter Longo, qui consistent à faire jeûner deux jours avant la chimio, et un jour après, ont eu pour effet que les traitements sont bien mieux supportés.

Jeûner dans ce contexte n'est pas difficile. Je me rappelle ma très courte expérience de chimios: impossible de manger tant j'avais la nausée. Anecdote: l'odorat était si modifié que j'avais la nausée de sentir l'odeur de soupe au poireau de la voisine, dans la maison à 50 mètres! Au point que j'ai imaginé ensuite que l'effet positif des chimios était que les patients jeûnaient presque automatiquement et que c'est le jeûne qui niquait le cancer. Tiré par les cheveux, je l'accorde.

Pas d'étude sur ceci, mais mon observation sur le terrain: pratiquer un menu de type Cure Antifatigue est aussi efficace que le jeûne sur les nausées et les malaises. Cela pourra rassurer l'oncologue s'il est frileux de vous voir jeûner, alors que vous êtes déjà amaigri par la maladie.

Entre les sessions, il faut absolument quitter l'idée de jeûner, puisque le corps a besoin de forces pour se requinquer, pour reconstruire l'immunité. Seules les constitutions d'astronaute comme Lance Armstrong y sont adaptés.

Lorsque j'ai développé l'approche de profilage selon personnalité biochimique, je n'ai pas eu assez de recul par rapport aux jeûneurs, puisque je recevais des personnes qui voulaient apprendre à manger autrement (le jeûne n'était donc pas dans mon arsenal).

Je n'ai donc rien à dire sur ce point si ce n'est qu'à l'observation, ceux qui en profitent le moins sont les rares cas de profils très aériens (purs vâta en ayurveda) - ceux qui partent aussi en toupie, d'ailleurs, avec les graines germées (sujet d'un prochain billet: les germes sont la forme idéale pour se requinquer après les chimios).

Le jeûne intermittent pour les femmes?

En revanche, j'ai un avis assez tranché sur le jeûne intermittent (JI) pour les femmes (première facette du profilage). Le JI consiste à se forcer à ne manger qu'une à deux fois par jour, selon des plages horaires très spécifiques: de 8h à 12h pour certains, de 12h à 18h pour d'autres (le reste du temps: jeûne hydrique).

Voir mon résumé en image:

extrait d'Au-delà des régimes

Le JI est très à la mode depuis dix ans chez les sportifs et les amateurs de régimes minceur; je le vois conseillé dans la plupart des protocoles alimentaires cancer alternatifs, par exemple celui du docteur Cowan dans "Cancer et la nouvelle biologie de l'eau" (à paraître en français en juin 2025).

Or, c'est un truc pour les mecs et pour quelques rarissimes femmes, souvent nullipares, souvent célibataires et jeunes. Toutes les autres, soit la majorité, rajoutent un stress à une vie déjà stressante en pratiquant le jeûne intermittent sous cette forme. Stress -> surrénales défaillantes: on n'a vraiment pas besoin de cela au cours des traitements, ou même en prévention de rechute. Cette inadaptation au JI pour le féminin est la raison pour laquelle j'ai cherché un autre système, qui s'avère être le Stop & Go décrit dans mon livre "Au-delà des régimes".

Je l'ai observé sur le terrain; les coachs honnêtes écouteront leurs clientes et témoigneront. Une médecin américaine en détaille les raisons dans son livre et dans ses vidéos. Je fouille ma doc et je vous la retrouve... Perso, je n'ai pas besoin de justifications biochimiques pour valider ce que je vois clairement.

A titre perso, je mange quand je le sens. Selon les jours, cela revient parfois à du JI, mais cela se fait à l'instinct, ce qui n'a rien, mais alors rien, à voir avec un protocole établi: "tu te priveras de manger pendant 14 ou 18 heures par jour". Je sais que le monde moderne aime les contraintes, mais je ne suis pas sûre que de telles contraintes, imposées de l'extérieur, soient bénéfiques au corps lorsqu'il est fragilisé par des traitements.

Que des filles pratiquent le JI en croyant qu'elles minciront ainsi, alors qu'elles en sont à leur dixième régime: peu m'importe. Dans le cas de cancer, c'est différent.

Je n'ai toujours pas compris pourquoi pratiquer un à deux jours de jeûne par semaine ne stresse pas trop, alors que la pratique du JI le fait.

 

B/ Prévenir une rechute: jeûner?

Dès lors qu'on est sorti des traitements, on entre dans le cycle "prévention d'une rechute" (si on n'est pas suicidaire, en tout cas).

Dans ce cas, il faut penser à la systémique du cancer. Ce dernier s'installe entre autres sur de l'inflammation chronique, cette dernière étant entre autres nourrie, mais parfois installée, par le surmanger, la malbouffe ou la dysnutrition (néologisme mien).

Jeûner régulièrement un jour par semaine est une excellente solution pour calmer l'inflammation... SI et seulement SI sa source est dans l'assiette. On verra plus loin les autres sources potentielles.

B1. Surmanger: grignotages incessants, manger sans faim, surcharger le système digestif. La version exponentielle est l'outre-manger des boumiques.

On vit très bien en ne mangeant que deux fois par jour, ce qui laisse de larges plages horaires pour que le corps fasse autre chose qu'essayer de digérer...

B2. Malbouffe: faut-il encore gloser sur le sujet? Un petit MacDo de temps en temps, pourquoi pas? Mais des produits ultramanufacturés du matin au soir, tous les jours: aïe aïe...

B3. Dysnutrition: ceci est plus complexe à expliquer. Quantité de sujets mangent du nutritionnellement correct (terme calqué sur "politiquement correct"), sans écouter ce que leur organisme spécifique est capable de métaboliser. Sans le savoir, ces mangeurs consomment des aliments "sains", certes, mais qui provoquent des réactivités chez eux, ces dernières entraînant une forme d'inflammation chronique à bas bruit. Je pense en particulier à ceux qui se forcent à "manger des fibres" parce que le mantra du nutritionnellement correct le veut, alors que leurs intestins s'y refusent. Je pense à ces hypersensibles que j'appelle canaris de la modernité, de plus en plus fréquents parmi les jeunes, qui se forcent à déguster des smoothies et à boire du thé alors que les fruits et certains légumes, tout comme les thés, sont parmi leurs réactogènes principaux (même bio!).

En quelques mois, quelques années de cette déviance fondamentale, on peut saper bien des mécanismes profonds.

Pour éviter une rechute, je propose dans la page ad hoc :

  • 1/ d'arrêter de grignoter, de ne manger que deux fois par jour si c'est possible (ce qui sera facile dès lors que vous aurez trouvé votre nature profonde, le corps est alors vite satisfait; ce qui sera aussi aisé dès que vous aurez quitté l'éventuelle alimentation surmanufacturée et sucrée, qui rend addict)

  • 2/ d'éviter toute forme de surmanufacturé pour diverses raisons, dont la 1/

  • et 3/ de manger selon son profil, selon ce que notre corps particulier est prêt à métaboliser (une sérieuse montagne à franchir, aujourd'hui qu'on croit les influenceurs au lieu d'écouter son corps...).

Si l'on n'arrive pas à pratiquer ces trois points, il serait judicieux de jeûner deux jours par semaine dans les premiers temps de la transition "prévention de rechute" - pas nécessairement deux jours dos à dos: on peut choisir deux jours éloignés.

Conclusion

Pour éviter une rechute, il faut soigner au premier chef l'inflammation chronique, franche ou à bas bruit.

Pour ce faire, il faut en chercher la source: si j'excepte les classiques xéno-oestrogènes et polluants, elle est

  • parfois dans l'alimentaire (voir ci-dessus),
  • parfois dans un envahissement de parasites (d'où mon insistance dans mes topos sur la dysbiose à prendre le pli de se déparasiter une à deux fois l'an),
  • parfois dans une réactivité aux moisissures d'une maison (plus courant qu'on ne le croit),
  • parfois dans une hypersensibilité au wifi ou aux antennes téléphoniques.

La liste n'est pas exhaustive. Votre médecin intégratif, votre naturopathe ou votre homéo la complètera.

 

 


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