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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Le docteur Eades sur les pathologies de l'Ancienne Egypte

6.8.2025 Dans la nouvelle série "Do NOT trust me, I am a doctor"*, un petit coup de griffe aux médecins trop intelligents et trop catégoriques, et, partant, trop peu contredits. Illustration avec le dr Eades et sa démonstration sur l'historique des Anciens Egyptiens victimes d'un excès de céréales
* nouvelle série conçue pour les curieux de leur santé, autonomes et libres : dans quelle mesure peut-on se fier à "la science" pour poser des choix en conscience?

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un prochain livre, ;

à paraître chez Aladdin, par Bibi

 


Ceci est une illustration de ma posture, tout à fait personnelle en nutri et altersanté, dont l'objectif est d'inviter les lecteurs à un peu de discernement quand on lit des affirmations péremptoires chez des figures d'autorité. Ce n'est pas une critique du reste du travail remarquable du docteur Eades.

Je suis attirée par les médecins au mental d'ingénieur, rigoureux et méthodique, comme le docteur Michael Eades (USA). Mais je les lis avec beaucoup d'attention et de recul, car ils pêchent parfois par hubris. Normal, vu qu'on les a mis sur un tel piédestal.

Illustration avec ce cher Eades (je ne mentionne que mes chéris, les autres sont superbement ignorés), que je me permets ici d'égratigner un peu.

Michael Eades, à l'inverse, a tendance, parfois, à nous prendre pour des bacs à douche quand on le contredit ("je n'ai pas maigri avec votre méthode" - sa seule réponse: "vous avez triché"). Même si je l'aime et je le suis pour de multiples bonnes raisons, je peux reconnaître qu'il souffre du syndrome "je suis le meilleur, je sais tout", sous une forme doublée du fait qu'il a commencé sa carrière comme ingénieur avant de devenir médecin. Les ingénieurs sont en effet victimes de cette même affection: se croire supérieur au vulgum pecus.

Je l'adore, je le respecte et je le remercie pour son travail rigoureux et continu de réinformation, mais il pêche par excès de QI. Un exemple hilarant (pour moi) sont ses vidéos démontrant que l'humain est fait pour manger quasi céto et viandeux. Il se base sur des photos de marchés au début du XXè, montrant des étals de viande. Eh, choupinet, sociologue est un métier, sociologue des consommations alimentaires en est un autre. Une photo ne remplace pas une étude gigantesque comme celle de Flandrin ("Histoire de l'alimentation", de l'historien Jean-Louis Flandrin).

Mon copain physicien avec qui je discute de la crise covid dès 2020, en excès de QI aussi, analyse les statistiques de l'INSEE et : "je ne vois pas les mêmes résultats que Pierre Chaillot sur une potentielle imposture covid". Ben oui mon trésor, statisticien est un métier! Il faut connaître les trucs et les ficelles employés pour produire une jolie photo de famille des chiffres...

Depuis le début de sa promotion des protéines (Protein Power, que j'ai lu il y a llllongtemps et qui m'a aidée à accepter mon ressenti d'un besoin essentiel de plus de protéines que la moyenne, chez moi), depuis le début donc, Eades étudie aussi la paléopathologie chez les Egyptiens (exemple en vidéo: Dr. Michael Eades - 'Paleopathology and the Origins of the Low-carb Diet"). Il déduit de l'analyse des momies que les anciens Égyptiens, "ui suivaient un régime riche en céréales" étaient en mauvaise santé. Il en conclut que notre physiologie est optimisée pour un régime ancestral plus riche en viande.

Je ne compte pas traiter du choix diététique, mais du choix de posture intellectuelle: historien est un métier, paléopathologiste aussi, chéri.

1. Premières questions.

Quelle classe sociale était momifiée dans les règles de l'art, assez finement pour que la momie soit encore là? Les classes nobles, bien sûr, qui ne mangeaient peut-être pas comme les ouvriers et paysans. Quelles momies a-t-on étudié parmi celles qui restent? On sait qu'il y a 300 ans, un gigantesque trafic de momies a eu lieu vers nos pays, où l'on mangeait (!) des bouts de momie pour devenir éternels, où l'on recyclait des momies en peinture même. On a perdu un beau stock de momies...

2. Argument suivant.

Egypte ancienne ne veut rien dire; il y a eu une dizaine de grandes périodes, qui s'étalent sur des milliers d'années. L'alimentation pendant l'envahissement des Hiksos n'était probablement pas la même que celle du période Ptolémaïque (Cléopâtre). Des personnes enterrées dans le désert peuvent avoir été conservées par l'environnement, certes, mais comment les étudierait-on aujourd'hui? Il faudrait recadrer l'hypothèse alimentaire selon la période.

3. Postulats

Les énoncés de base sont un biais de départ: "il faut manger selon ce que l'évolution a prévu pour nous". C'est un postulat. Où en est la démonstration?

4. Le parfait péremptoire

Les affirmations d'Eades, qui me font sourire tant elles sont péremptoires (sourire car j'ai l'impression de revoir mon pater familias...), sont contredites par le travail du dr Weston Price (début XXè). Ce dernier investigua sur la santé des peuples encore peu touchés par l'alimentation du "petit blanc", relevés dentaires et photos à l'appui.

Lire quelques articles chez Sylvain Rocamora sur https://clairetlipide.wordpress.com/?s=weston-price

Sylvain propose même de télécharger le livre original du dr Weston-Price "Nutrition and Physical Degeneration : A Comparison of Primitive and Modern Diets and Their Effects"

 

Le pitch

Si le docteur Eades a raison sur plusieurs points, confirmés par les paléopathologistes (augmentation des maladies avec l'agriculture, l'homme a évolué parce qu'il a mangé des chairs animales, le véganisme n'est pas historiquement démontré, notre Histoire humaine est écrite dans nos os, etc.), il mérite de ne pas être suivi dans son analyse tout à fait personnelle des momies et dans sa suggestion que, tous, nous suivions son régime personnel.

Ceci n'est qu'une illustration de déviance possible dans le discours de ce médecin que j'aime tant. J'en ai autant dans mon petit sac à dos pour quasi tous les médecins que je relaye.

Chers amis chercheurs en santé autonome, sortez vos antennes de bon sens lorsque vous suivez un médecin. Son aura symbolique et médiatique n'en fait pas l'Evangile.

 

 


Ce billet sera repris dans la série Do NOT trust me, I am a doctor dans le dossier "Choisir l'assiette selon son profil"

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