6.12.2025 (oublié de publier le 6.8.25) Nouvelle série conçue pour les curieux de leur santé, autonomes et libres : dans quelle mesure peut-on se fier à "la science" pour poser des choix en conscience? (et à leurs relais, càd les médecins lorsqu'ils traitent de diètes, sujet absent de leur formation)? Comment juger sereinement?
La nutrition est un art, mais elle est présentée comme une science. La médecine en étant présentée comme les relais dans la vraie vie, on lui demande de se mêler de nutrition. A tort, comme je l'expose dans ce dossier: la recherche scientifique a peu à nous dire, les médecins encore moins. Il nous restera comme repères mes deux autres pans dans ma grille de lecture: le terrain et l'historique de l'humain.
J'ai déjà largement documenté cette posture dans mes livres d'investigation.
Pour qui n'aurait pas ces topos et voudrait relativiser les recommandations un peu trop catégoriques qui proviennent du fameux "une étude dit que" ou du discours d'un médecin féru de nutrition, je reprendrai sur cette page les billets dans lesquels je partage:
* des analyses de déviances scientifiques
* des outils de bon sens
* et des données qui permettent de mieux analyser ces énoncés.
Tous les lecteurs ne seront pas intéressés par le dossier. Je pense à mes copines naturopathes, qui ont une autre approche des choix salutaires: pour la majorité d'entre elles, un postulat suffit (le postulat étant un énoncé sans démonstration, dit rapidement).
Je parlerai ici aux clones de moi-même, des chercheurs en santé qui, même s'ils acceptent quelques postulats, ont besoin de sources d'info avérées, de stats, de données chiffrées - en gros de référence scientifiques rigoureuses, méthodiques, reproductibles.
"Trust me I am a doctor" est le nom d'une émission télé britannique qui, contrairement au titre ("faites-moi confiance, je suis médecin"), signale que les docteurs ne sont pas infaillibles. Les animateurs (médecins) poussent les citoyens à faire leurs propres recherches - au grand dam de nos généralistes, d'ailleurs, qui n'aiment pas beaucoup "docteur le net".
Comme déjà exposé, je me démarque de ma famille de coeur (la naturopathie) dans la mesure où je ne fonctionne pas sur le mode "postulat". J'ai besoin de faits, de démonstrations, de logique et de rigueur. Cela rend mon discours casse-pieds, j'en suis consciente.
Au quotidien, la vie étant plus souple, je prends certes mes décisions de santé sur la base de faits, mais j'équilibre cela au travers de ma partie "medium", de mes réflexes tripaux ou lors de méditations. J'assume cette curieuse posture de rationnelle ouverte au non-dicible. Mais je ne donnerais jamais de conseil sur la base de mes intuitions.
Je ne prodigue non plus pas de recommandations basées sur mon propre ressenti purement matériel. Or, la nutrition étant un art qu'on veut faire prendre pour une science, la plupart des auteurs ne font que cela: vouloir démontrer que leur choix individuel est le meilleur.
Les billets qui suivent sont de multiples illustrations de cette posture.
Depuis plus de trente ans que je suis la littérature scientifique autour de la nutrition, j'observe autant de croyances en sciences de la nutrition que dans le grand public. Certains auteurs me paraissent même de francs militants (pro-plantes ou pro-céto: même combat à base de cherry-picking des études, de généralisations sur base d'anecdotes, de conclusions basées sur l'analyse de marqueurs de santé, valeurs discutables s'il en est, etc. ).
A mes yeux, il est essentiel qu'un conseilleur connaisse au moins 3 ou 4 régimes différents, afin de peaufiner sa prescription selon le patient et sa singularité. Le conseilleur doit connaître les fondements de ces régimes, leur historique, leurs résultats sur le terrain, la littérature scientifique qui les justifie. A ce stade, à part les amateurs de Profilage Alimentaire®, je n'en connais AUCUN parmi les praticiens conseilleurs qui ait cette culture générale en diététique ou nutrition. Chacun prêche pour une chapelle ou une autre. Même le docteur Georges Mouton, si féru de recherche en singularité au travers de tests génétiques, ne semble pas connaître la vaste palette des régimes disponibles - ce qui est bien normal, car il y a une limite à la connaissance. C'est pourtant une clé essentielle pour faire les bons choix si l'on décide que la diététique peut être thérapeutique au même titre que la complémentation ou la médication.
On est parfois aveuglé par la force de conviction de l'auteur-médecin, force qui se magnifie grâce à l'aura de cette profession. Ce sont donc des sources risquées car, le format vidéo ajoutant à la forme d'hypnose qui nous prend alors, on en perd le discernement.
Dans mes écrits, je relaye souvent des médecins, tout simplement parce que je dois agir en fonction de l'inconscient collectif pour être entendue: l'esprit du temps veut que les nouveaux prêtres soient les médecins et les scientifiques. Rester serein face à la parole d'un grand manitou demande une grande force d'âme, ou des lectures assidues - celles que je vous propose ci-dessous.
Evidence Based Medicine ou EBM : refrain connu dans tant de projets de bonne volonté, comme les mammographies généralisées, qui se sont avérées un flop monstrueux, c'est à dire qu'on part d’une bonne intention ... et puis bardaf, c’est l’embardée. Le réel rattrape les rêves.
29.9.25 Pour répondre au classique "Une étude a dit que", ce début de phrase un peu irritant que des copains nous ressortent régulièrement à tout propos: médecine, santé, nutrition, climat etc. on peut découvrir une des impasses en publications scientifiques: les journaux rapaces et l'impossibilité pour un chercheur indépendant de publier dans de grands journaux.
Le titre serait plutôt: Quelle erreur est de se fier à un médecin s'il n'est pas un praticien de terrain qui aurait assez de métier en nutri pour repérer laquelle parmi plusieurs diètes convient le mieux, à un instant T, à un patient P. Cela aurait fait un titre un peu long, n'est-ce pas?
Dans la nouvelle série "Do NOT trust me, I am a doctor", un petit coup de griffe aux médecins trop intelligents et trop catégoriques, et, partant, trop peu contredits. Illustration avec le dr Eades et sa démonstration sur l'historique des Anciens Egyptiens victimes d'un excès de céréales
Prudence et discernement dans vos recherches! J'ai hésité à titrer: "Rien n'a changé depuis le Moyen-Age: il faut croire le clergé et les Ecritures". J'ai plutôt choisi la citation du directeur du British Medical Journal, connue de beaucoup, mais peu connue du grand public. Grand public comme les sujets qui commenceraient des recherches sur les traitements en oncologie qu'ils choisiraient si la malédiction tombait sur leur tête, sujet de ce dossier.
Les media et l'ambiance scientiste du moment nous demandent de croire les études, "car elles sont produites par des scientifiques".
Or, le discernement est crucial ici, plus que dans tout autre domaine.
Ce dossier cancer s'adresse aux profanes, qui voudraient s'informer avant d'être diagnostiqués et donc tétanisés par cette annonce. Dans un échange de forum récent, je tombe sur un cas-typique de cancéreux qui semble très sûr de lui alors qu'il mélange les sources (études ou profanes: tout vaut tout), en outre sans les vérifier. On le comprend, nous profanes, ne sommes pas éduqués à compiler la documentation scientifique - littérature qui est devenue si foisonnante et si volumineuse qu'il est d'ailleurs difficile pour un pro de faire le tri. Où il sera question du protocole Martinez et d'un auteur fantasque Jane McLelland.
Au coeur du dossier "cancer: se renseigner avant d'être malade": ne pas me croire sur parole, faire ses propres recherches. Un petit exemple de la difficulté, sur base de cette vitamine D "dont les cancéreux sont si souvent carencés que d'ailleurs il faut les supplémenter". Soyez attentif quand vous choisissez vos compagnons de recherche: l'IA ne pense pas que des bêtises, elle en écrit aussi.
Un chercheur autonome en matière de traitement en cancérologie se doit d'apprendre comment, dans les annonces médiatiques des labos, les jolis habits du RRR (Réduction du risque relatif) permettent de faire croire à la puissance thérapeutique d’une intervention. Un fil par le docteur Baudoux.
La copine pour qui j'ai écrit le billet précédent: réagit de manière véhémente. Je publie ici ma réponse: non, TOUS les médecins ne sont pas inconscients et aveugles. La plupart ont de bonnes raisons de ne pas vouloir savoir. Aussi un lien vers un long superbe article du docteur Reliquet: "La médecine basée sur les preuves, ça n’existe pas".
En matière médicale, mais en particulier dans le dossier cancer de l'automne ("où se renseigner?"), il sera impératif de comprendre ce que signifient des annonces mirifiques comme "54% de réduction de risque avec mon médicament-miracle" - annonces qui jouent sur l'ignorance de l'amateur: le risque relatif ou le risque absolu, qui sont des concepts de statisticien.
Un très long billet autour d'un cas concret de "croyances" en médecine: la vitamine D. La cohérence entre les pensées et les actes est quasi un médicament en soi. En prévention de rechute de cancer, à titre perso, je ne supplémente pourtant pas en vitamine D, car cette mode ne correspond pas à ma vision de la santé et du vivant. Considérez-moi comme une empiriste non-réductionniste. Illustration de cette philosophie de vie: le regard d'une profane sur l'utilité du dépistage et le recours à des seuils critiques réévalués récemment ainsi que l'inocuité de supplémenter des organismes fatigués - ces derniers étant quasi ma spécialité ;)
Pas de sommaire ici, il est trop long, car le billet est gigantesque.
En matière médicale, mais en particulier dans le dossier cancer de l'automne ("où se renseigner?"), il sera impératif de comprendre ce que signifient des annonces mirifiques comme "54% de réduction de risque avec mon médicament-miracle" - annonces qui jouent sur l'ignorance de l'amateur: le risque relatif ou le risque absolu, qui sont des concepts de statisticien.
S'il est louable de se renseigner dans la littérature scientifique, il faudrait être sérieux et passer par des relais de professionnels du domaine, qui nous aident à dépiauter les données.
On peut discerner entre le rationalisme (qui divinise le matérialisme, le mécanicisme, le rationnel sans sensibilité au point de se comporter en secte) et la raison (l'emploi de la méthode, de la rigueur, de la logique dans l'étude d'un sujet).
Sommaire. Introduction - L’algèbre en nutrition ne suffit pas - Le rationalisme en médecine - Marty Kendall et Optimal Nutrition : un ingénieur en nutrition - Penser la nutri hors propagande: réflexion plutôt que réaction (le cas du fer végétaux versus viande) - La pratique de la micronutrition au doigt mouillé, par des "rationnels"
Merveille: j'ai trouvé un cas de figure illustratif de mon discours depuis plus de 20 ans en nutrition, cas qui sera édifiant pour ces jours où plus personne ne sait où donner de la tête: les vidéos très instructives du docteur Georges Mouton.
Mon combat depuis 25 ans en nutri est de convaincre les mangeurs que l'autorité finale est en eux, et non dans la parole d'un gourou. Illustration avec le docteur Hyman, USA.
On ne peut choisir l'assiette selon sa nature, selon son profil personnel, celle qui sera la plus efficace à nous ressourcer, que si l'on se détache des croyances actives au sein de nos sociétés - en particulier les croyances qui courent dans les milieux scientitiques. Illustration par un cas concret: une revue sur le régime RGS/SCD
Le "régime méditerranéen" tel qu'il est testé dans les études cliniques est un concept-valise, car chacun y met ce qu'il veut. Il n'y a pas de définition claire.
Une très amusante et édifiante vidéo. Pour sauver l'humanité, un diététicien voyage dans le passé. Regarder "This Is Why Eating Healthy Is Hard (Time Travel Dietician)".
Lire la science quand on n'est pas du sérail: : quel défi! Je vous invite à applaudir une petite vidéo sur le sujet du "Paradoxe de Simpson", par un pédagogue hors pair, David Louapre, de la chaine "Science Etonnante".
Le billet qui m'a inspiré ce dossier "do NOT trust me (diets), I am a doctor" Bernard Bel, du blog de veille scientifique lebonheurestpossible.org décrypte avec son talent habituel le livre du docteur Saladino : "The Carnivore Code". Il traduit des extraits du livre et les commente avec son esprit rigoureux, amateur de réalités scientifiques. Je m’adonne ici au commentaire des commentaires pour proposer une autre vision du régime carnivore: je trouve ici un énième médecin qui se croit nutritionniste et qui est peu rigoureux. Contient les échanges avec Bernard Bel.
Sommaire. Avant-propos: d'où je parle - Lien avec l'hypersensibilité - Des végétaux toxiques? - Ajouter du miel, des fruits? des laitages? - La grille de lecture en trois critères science / histoire / terrain - Les autres piliers de santé - Etudier une biochimie statique, l'appliquer à des systèmes dynamiques complexes - Les carnivores sont têtus, mais pas violents - Selon profil - Le juste milieu?