taty lauwers

cuisinez selon votre nature  

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Leçon de choses en recherche scientifique pour novices

29.9.25 Pour répondre au classique "Une étude a dit que", ce début de phrase un peu irritant que des copains nous ressortent régulièrement à tout propos: médecine, santé, nutrition, climat etc. on peut découvrir une des impasses en publications scientifiques: les journaux rapaces et l'impossibilité pour un chercheur indépendant de publier dans de grands journaux.

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un prochain livre, ;

à paraître chez Aladdin, par Bibi

 

 

Pour répondre au classique "Une étude a dit que", ce début de phrase un peu irritant que des copains nous ressortent régulièrement à tout propos: médecine, santé, nutrition, climat etc. on peut écouter Planetdoctor et son exposé court et clair . On découvrira une des impasses en publications scientifiques: les journaux rapaces et l'impossibilité pour un chercheur indépendant de publier dans de grands journaux.

NB. Docteur Planète est docteur en sciences de l'environnement, pas médecin. Il expose ici comment les chercheurs sont sélectionnés dans les faits parmi les plus conventionnels - ceux qui pensent "comme il faut".

Il explique que l'industrie de l'édition scientifique et universitaire repose sur une escroquerie inventée par Robert Maxwell en 1951, qui consistait à exploiter le désir de prestige des universitaires. Ce modèle repose sur le fait que les chercheurs fournissent gratuitement la rédaction, l'édition et l'évaluation par les pairs de leurs travaux, ce qui maximise les marges de profit des éditeurs. Après le rachat de l'empire par Elsevier, les manoeuvres ont persisté. Lles maisons d'édition facturent ensuite aux universités des frais d'abonnement exorbitants, souvent des millions de dollars par an, pour accéder aux articles. L'accès libre (Open Access) n'a fait que déplacer le fardeau, exigeant des auteurs qu'ils paient des frais de publication massifs pour que leur travail soit lu. Par conséquent, les chercheurs, notamment ceux qui sont indépendants, sont contraints de s'aligner sur des agendas d’entreprises ou gouvernementaux pour obtenir les subventions nécessaires afin de se faire publier. La source conclut que ce système garantit que la science sert les éditeurs et les intérêts financiers plutôt que le grand public.

Dans un si court exposé, il n'a pas le temps de rappeler que la revue par les pairs dans ces grands journaux est une vaste blague, je l'orthographie d'ailleurs souvent "pire review" avec un clin d'oeil.

C'est une des raisons qui dictent la plus grande prudence: ne pas prendre à la lettre les résultats des études scientifiques en nutri (voir les derniers billets). Je ne joue pas à la contrarienne pour le plaisir, j'ai un objectif. Mon taf c'est aider chacun à devenir le détective de soi, en nutrition - ce que j'ai appelé pompeusement "le devenir soi-nutritionnel". Car je prétends et je peux démontrer que nous n'avons pas tous les mêmes réactions physiologiques aux mêmes programmes. Si l'on veut être un mangeur libre, arriver à sortir ses antennes et s'écouter, vraiment, profondément, sincèrement, il faut se libérer des préjugés.

Or la nutrition est une antre de diktats. Ils sont confortables pour qui doute et veut des certitudes, je le concède. Mais les normes à la mode ne sont pas toujours ce que *votre* corps attend de la vie. Il se fait qu'on vit une période de déification de tout ce qui touche à la science (sans savoir qu'on est dans la technoscience, mais bref). La nutrition se parant de ces habits, on tombe dans le piège: "une étude a dit que"

Ce qui nous paraît plus sage que les diktats qui courent à gauche et à droite, en conventionnel et en alternatif. Ce n'est pas plus sage! Ce sont toujours des injonctions extérieures, qui proviennent

* de l'expérience d'un N=1, qui les généralise (le cas des gourous)

* de l'observation alétatoire (les études épidémiologiques)

* d'études cliniques biaisées ou mal interprétées pour des raisons politiques interfacultés

Imaginez que vous suivez l'injonction de votre copain de refaire le plein de votre voiture tous les mardis, pour 50 litres. Il a un 4x4 et est représentant de commerce. Vous avez une microvoiture que vous n'utilisez que pour faire les courses.

Vous voyez bien que c'est absurde de copier les habitudes d'un autre, non?

Je vous invite à me suivre dans ma lecture des études scientifiques et de leurs relais:

1/ chercher d'autres critiques

2/ lire plus que l'abstract

3/ s'en *inspirer* pour essayer sur soi une nouvelle façon de manger. Observer, corriger, recommencer...

Du bon sens paysan, voilà ce qu'il nous manque aujourd'hui !

En flamand, l'expression est plus parlante encore: "gezond boerenverstand" implique une compréhension du monde saine et paysanne.


Ce billet sera repris dans la série Do NOT trust me, I am a doctor dans le dossier "Choisir l'assiette selon son profil"