15.9.2024 ... alors que la prescription devrait être limitée à un tout petit nombre de patients, si l'on en juge par les études fiables? Illustration de l'illusion d'un risque relatif versus absolu, surutilisé dans les annonces médiatiques.
Pourquoi la majorité des cardiologues suivent la mode des statines alors que leur prescription devrait être limitée à un tout petit nombre de patients, si l'on en juge par les études fiables?
De multiples explications, dont la première est que ces praticiens ne vérifient pas le contenu des études qui leur sont relayées dans les magazines spécialisés.
Une illustration. Une étude sur une statine (Crestor) est relayée dans le Quotidien du Médecin: "ce médicament réduit la survenance de crises cardiaques de 54%". La plupart des lecteurs vont prendre l'info pour argent comptant, les média vont la relayer avec force gros titres. Quelques médecins vont vérifier l'étude, que dis-je? l'abstract de l'étude. "Ah oui, impressionnant".
Ils ne prendront pas les valeurs pour ce qu'elles sont: les auteurs jouent sur le risque relatif.
Seul des électrons libres comme le biologiste David Diamond, sujet à très haut risque cardiaque qui s'est intéressé au sujet avant d'accepter les statines, vont plonger dans les chiffres. Suivre quelques minutes à partir de https://youtu.be/dOzgrhG0xKI?t=1803.
Le fabricant annonce donc une réduction de risque de 54% chez les consommateurs de statines, selon l'étude Jupiter.
Décortiquons avec Diamond comment on arrive à 54% alors qu'un simple calcul de profane, sur les résultats de l'étude, donne 0.41%. Une belle et grosse différence!
L'étude portait sur près de 18000 sujets, dont la moitié ont pris des statines. Seuls 99 ont fait une crise cardiaque: 68 parmi les 8901 non-statinés, 31 parmi les 8901statinés.
Primo, cela signale que 99,4 % des testés ont été de mauvaise volonté: ils n'ont pas fait de crise cardiaque. D'où peut donc provenir ce 54% si plus de 99% des personnes n'ont pas été malades?
Secundo, il s'agit d'une différence entre 0.35% (31 personnes/8901) et 0.76% (68 personnes/8901) , soit 0.41% - ce qui rapporté à 0.76% donne ... ces "54%".
Sujet à risque, vous allez donc risquer les effets indésirables des statines pour moins d'un-demi pour cent de risque? Reformulé : il faudra donner des statines (à risque d’effets secondaires bien connus) à 220 personnes pour éviter une crise cardiaque à 1 personne.
L'extrait vidéo:
(titre de la vidéo: "Dr. David Diamond: Should Low Carbohydrate Diet Guidelines Include Concerns Over LDL Cholesterol?" Il n'est pas "dr" comme dans médecin, il est docteur en neurosciences)
NB. Les statines ne sont pas anodines dans leurs effets positifs non plus. A la base ce sont des antifongiques, qui font merveille chez les sujets qui sont sujets à l'envahissement par champignons (dont le candida albicans). C'est chez Dave Asprey que j'ai entendu la première fois cette forme de positivité.
Dans le cas précédent, le résumé a été biaisé par le labo pour convaincre la profession. Dans d'autres cas, les résumés ne reflètent pas toujours les résultats précis de l’étude. De l’avis des chercheurs eux-mêmes, ce genre de dérive – un résumé plus affirmatif que l’étude résumée – est difficile à éviter car ce genre d’étude est, très souvent, financée par une multinationale, laquelle apprécie qu’on lui présente un rapport sur investissement correct... Selon l’étude sur le sujet publiée en 2001 dans une revue scientifique, 46% des résumés d’études publiées dans les revues internationales ne correspondent pas aux résultats de la recherche qu’ils préfacent.
On peut décliner cet exemple sur cent autres illustrations: à propos des vaccins , de "la viande rouge va vous tuer", de "les chimios et l'irradiation guérissent le cancer", etc.
Conclusion: écoutons avec attention la parole de notre médecin, mais gardons un peu de recul.
Si on en a la fibre, on peut suivre des électrons libres qui font le travail de Diamond en francophonie, comme le cardiologue/chercheur Michel de Lorgeril.
Si on n'en a pas la fibre, nous sommes chacun à deux clics d'un ami bien informé, parfois praticien lui-même, qui a fait ce travail.