taty lauwers

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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

 Mangeurs au métabolisme atypique: des cas de figure

9.6.25 Je relaye un échange dans un groupe fb (anonymisé), illustratif de ce que vivent ces mangeurs au métabolisme atypique, qui sont parfois des "canaris de la modernité", parfois plus encore: multisensibles. Le monde de la thérapie est en carence de médecins qui les comprendraient. Or, ces malades chroniques sont de plus en plus nombreux aujourd'hui. Ce billet s'adresse aux praticiens qui, je l'espère, découvriront ainsi cette triste réalité et trouveront peut-être une voie de sortie de ce tunnel de sous-vie - en portant attention à la singularité de chaque patient. Défi à l'heure du tout-protocole!
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"Repenser l'assiette du mangeur atypique"


Le terme "mangeurs au métabolisme atypique" est le libellé le plus ouvert que j'aie trouvé pour qualifier ces sujets qui sont tellement réactifs qu'ils ne savent plus quoi manger. J'ai déjà exposé des cas concrets, consolidés en un seul cas fictif, dans le projet de livre à télécharger "Repenser l'assiette du mangeur atypique".

Ce sujet est très délicat à traiter, tant les sujets sont en souffrance.

Il y a vingt ans, ils étaient systématiquement traités de simulateurs par la médecine et quasi abandonnés. Depuis peu, on les laisse un peu plus s'exprimer, mais ils sont victimes du mal moderne: vouloir tout catégoriser. Les praticiens et les médecins qui osent les suivre les classent un peu trop vite dans des boîtes, la dernière à la mode étant: SAMA, histamine, amines & Cie. Tout délire organique serait dû à la suractivation mastocytaire (SAMA =  syndrome d'activation mastocytaire). On a vécu cette focalisation avec la mode des sur- ou sous-méthylants il y a plus de dix ans. On connaît aussi le "Lyme" automatique, détecté chez tous, par certains médecins. Quantité d'exemples existent, dont les pratiquants du Profilage à ma façon ne sont pas exempts: au début, on voit facilement des "canaris" partout, dès qu'une physiologie fatiguée ou atypique montre le nez ;)

Revenons à la piste SAMA, puisqu'elle est à la mode. Si ce diagnostic comme source peut être vrai pour une partie de ces sujets, le SAMA est parfois un effet de la fragilité. Il est alors inutile de le contrer, il n'est qu'un résultat. "Quelle est la source des défaillances?" est à mes yeux la question essentielle à se poser, car ce n'est qu'ainsi qu'on peut la tarir.

Par ailleurs, si le protocole SAMA peut être efficace en début de traitement (les évictions ont toujours du bon, voir le succès des jeûnes thérapeutiques), je n'arrive pas à croire qu'un protocole fermé peut être utile pour tous les sujets.

J'en veux pour preuve ceci: récemment encore, interrogés à ce sujet, des référents en Profilage alimentaire ont attesté qu'ils voient débouler chez eux des mangeurs ayant suivi l'un ou l'autre des protocoles SAMA actuels, chez un médecin ou un praticien connu, mais ayant vécu l'échec sur le moyen terme - ce qui est un grand classique des protocoles basés sur les évictions.

NB: je ne suis plus active, je dois questionner des praticiens de terrain pour suivre les sujets actuels.

Je l'ai écrit cent fois dans mes topos, pour l'avoir vu pendant quinze ans sur le terrain. Je persiste et signe: les évictions, pratiquées sans ressourcer simultanément, n'ont comme résultat que de générer de nouvelles évictions. Normal, puisque le corps n'a toujours pas les ressorts utiles à se débrouiller seul face à cette modernité étouffante (il manque d'enzymes, de cofacteurs, de micronutriments, etc. ; il est simultanément submergé de micro-agresseurs ou microstress, comme les pollutions diverses qui nous entourent et qui les fragilisent plus que les autres sujets). Le praticien pense certes donner au mangeurs ces outils, au travers de la complémentation multiple. Ce qui a été efficace chez un homme jeune, sportif, en relative bonne santé mais "un peu allergique" n'est pas nécessairement une panacée. Les hypersensibles sont soit réactifs, soit neutres face à ces ajouts. Il leur faut l'apport le plus naturel possible.

Quel défi! Courage, chers mangeurs atypiques!

Incise à l'intention des praticiens: c'est humain de vouloir généraliser à tous notre historique personnel. Si, à titre individuel, on a trouvé le délire histaminique comme source des soucis, on a bien naturellement envie de sauver son prochain sur cette même base. C'est humain, mais... ce n'est pas "juste"! Donc: un peu de recul, de distanciation, svp.

 

La question sur le groupe public "Profilage alimentaire"

Le pitch. Comme j'ai vu, en pratique, que les évictions étaient souvent une impasse, dans mes topos, je propose souvent de ne rien éliminer, mais de pratiquer les rotations alimentaires, tous les trois jours - et ce, de manière d'autant plus structurée et systématique qu'on est plus fragilisé. Cependant, la réforme en nutrition n'est parfois pas la bonne piste.

Question. Bonjour, exposée aux moisissures depuis trop longtemps, avec lyme, je suis devenue ces derniers mois hyper réactive à tout. (Aliments, compléments.) Pourriez-vous me donner des conseils en matière de rotations, comment procéder quand on ne tolère plus qu'une poignée d'aliments ? Faut-il dans ce cas manger la même chose sur une journée (par exemple poulet riz) ? Je suis très amaigrie...

TL

Si vous êtes très amaigrie et réactive à tout, vous relevez d'une consultation médicale. Il faut voir quelqu'un de pro, ne continuez pas sans conseil médical. Il doit y avoir plus que l'alimentation. La réactivité aux moisissures n'est que l'EFFET d'une fragilisation, il faut qu'un pro trouve quelle est la source. Les rotations aideront, mais ce ne seront que des béquilles et vous ne vous remplumerez pas, je pense

Maya partage deux liens sur les rotations

XD

J’en suis à peu près au même point que vous, je me nourris de poulet et de riz depuis des années, je suis réactif à tout ou presque. Tous les autres aliments me provoquent des crises inflammatoires. Alors je fais régulièrement des écarts alimentaires pour ne pas dépérir mais je le paye systématiquement…

Lyme chronique suspecté par un test elispot mais aucun médecin conventionnel ne veut m’aider. Ils ne soignent pas une maladie qui n’existe pas, selon eux. J’ai un diagnostic de SAMA qui me donne le « droit d’être à la maison »…

TL

bonjour X! Long time no see. Et désolée de n'avoir pu vous aider dans nos échanges précédents, qui datent d'il y a dix ans, non?

Je continue à penser que ces désastres personnels ne sont pas dus, et pas gérables, par l'alimentaire, sauf a contrario: idéalement, c'est par l'alimentaire que vous vous ressourceriez et pourriez désactiver ces réactivités. Mais tant que rien ne passe....

Je suis convaincue qu'il faut chercher en amont: poches de parasites, pollution électromagnétique, effet secondaire des vaccins, etc. Ce qui est du ressort du médecin.

Mais les médecins qui entendent ces dérives sont souvent des surprescripteurs, sans se douter du désert organique où vous vivez (je l'ai vécu), et du budget incroyable qu'ils imposent. Cela se double chez eux de tarifs élevés: j'ai récemment lu des 500€ par consultation à quoi on doit rajouter les mille et uns examens qu'ils font faire. Et, pardon à eux, mais ils semblent débordés et ne se mettent plus à jour: chacun a UNE idée dans la tête et l'applique à tous (pour les médecins belges connus, en tout cas). Hélas!

Quelle désolation que je n'aie pas fait médecine quand j'ai eu le cancer à 38 ans, ce qui était ma première intention. J'aurais été diplômée en quelques années et j'aurais pu vous aider en consultation.

XD

Merci beaucoup pour votre message. Cela fait très exactement sept ans… À l’époque, vous et votre fille m’aviez offert un regard sincère et bienveillant, et cela m’avait profondément marqué. Vous m’aviez donné des pistes précieuses pour mieux comprendre ce que je vivais. Depuis, j’ai été diagnostiqué TSA et TDAH, et vous aviez vu juste : je suis aussi HPI. Ce fonctionnement neuroatypique, associé à une biochimie particulière, explique en partie les difficultés que je cumule depuis toujours.

Plus récemment, j’ai fait tester le gène MTHFR : je suis double hétérozygote, ce qui éclaire bien mes troubles de méthylation et de détoxification. C’est aussi grâce à vous que je me suis tourné vers la médecine fonctionnelle, et en particulier vers les travaux du Dr Mouton. L’un de ses collaborateurs m’a mis sur la piste d’une infection chronique à Borrelia burgdorferi. Même sans érythème migrant, il semble que je sois infecté depuis près de trente ans, ce qui n’est pas rare : environ 30 à 50 % des patients atteints de la maladie de Lyme n’ont jamais vu d’érythème, ce qui retarde considérablement le diagnostic.

Aujourd’hui encore, je suis en quête d’un médecin compétent pour m’accompagner. En bout de chaîne, il y a ce syndrome d’intolérances multiples (SAMA), que l’on commence enfin à relier à des phénomènes comme le COVID long. Pourtant, beaucoup de médecins continuent à nier la réalité de ces symptômes (ou, au mieux, à les sous-estimer).

Je suis convaincu que la médecine fonctionnelle est une voie d’avenir. Mais elle reste, pour l’instant, réservée à une minorité. Sans un changement de paradigme, seuls les plus aisés -ou ceux, comme moi, qui adoptent un mode de vie minimaliste et font de leur santé une priorité absolue- pourront s’y engager. Prévenir plutôt que guérir, oui… mais dans notre modèle économique actuel, ce travail en amont reste terriblement complexe, sinon inaccessible...

Je comprends profondément votre regret de ne pas avoir fait médecine. Si j’avais davantage d’énergie, moi aussi je me laisserais peut-être tenter. Mais pour l’instant, ce n’est pas envisageable.

Vous m’avez été d’une aide précieuse à une période charnière. Votre livre Quand j’étais vieille est devenu, pour moi, une véritable “bible” : il m’a offert à la fois des clés de compréhension, et une lueur d’espoir. Un cap, une direction, un futur plus supportable.

 

Liens sur les rotations alimentaires

Dans quasi chaque topo, je propose des rotations alimentaires, même quand la cure contient des évictions (le cas de la si efficace cure Nouvelle flore, pourtant). Les rotations de jour en jour sont d'ailleurs un des 3 critères principaux de l'Assiette ressourçante et de son efficacité.

Chers lecteurs, vous devez le principe et la pratique guidée des rotations alimentaires à une maman et à son fiston, reçus en cours privé vers 2003. Son petit était franchement allergique, et pas seulement "réactif" comme tant des MMA. Les allergies portaient sur quasi toutes les protéines. Défi! Avec la maman, on a construit un programme que j'ai basé sur des lectures chez des praticiens américains: rotation stricte et systématique, tous les 3 jours, de chaque catégorie d'aliments. Après quelques essais et erreurs, son gamin a pu remanger de tout, mais pas tous les jours. Et ce, sans réaction grave.

Sur le site officiel, Aladdin partage en pdf des extraits de topos, comme pour Nourritures vraies: le principe des rotations

 

 

1/ Transcription d'une de mes microvidéos: "les rotations alimentaires"

 

Microvidéos: vers 2014, j'ai imaginé tourner des vidéos de moins de 140 secondes, concept calqué sur les 140 caractères des touittes à l'époque. Cela m'a amusée un temps de faire de l'auto-contenance de ce type, puis j'ai abandonné. Tiens?

Le principe des Nourritures vraies me tient tout particulièrement à cœur dans la mesure où il n'y a pas d'orthodoxie sur le type d'aliments qu'on va manger.

Si vous vous sentez végétarien… si vous vous sentez omnivore.... vous êtes les bienvenus de pratiquer ces modes alimentaires en nourritures vraies. Si vous vous sentez crudivore... même chose. Il n'y a aucune éviction radicale dans le principe de l'assiette ressourçante.

En revanche, je suggère des rotations. Je ne vois pas grand monde qui peut s'en sortir en bonne santé, en bonne immunité, en bon état mental en mangeant matin-midi et soir des aliments riches en gluten, en laitages, beaucoup de viandes ou beaucoup de produits riches en additifs. Plutôt que de les éviter radicalement (ce qui pour moi équivaut à une cure), on va faire des rotations, c'est-à-dire qu'on va s'organiser. Petit effort de discipline encore, je suis désolée.

On va s'organiser pour ne consommer du gluten (pain, pâtes, couscous, pâtes à tarte,...) que tous les trois jours. Des laitages tous les deux jours. Des additifs deux fois par semaine. Des sucreries trois fois par semaine. On répartit ces petits poisons !

 

2/ Microvidéo Evictions alimentaires: des pansements, non des remèdes

(à l'occasion de la parution de mon livre Paléo: le bon plan)

Dans le monde de la nutrition et en particulier de la paléonutrition je pense être la seule je pense à proposer de pratiquer ce système par cures et non en permanence. Car pratiquer la paléonutrition, tout efficace que cela soit sur divers plans, est un système d'évictions -- puisque au minimum on va éviter tous les farineux. Éviter les additifs c'est astucieux mais éviter les farineux c'est un tout petit peu asocial. Vous remarquerez à la longue que certaines personnes ont vraiment besoin des farineux -- pas de plastifarineux et de cochonneries bien évidemment mais de farineux sains. Par ailleurs, je valorise l'alimentation comme remède et non comme pansement. Pour moi, les évictions sont un pansement, c'est juste le temps de se remettre sur pieds on évite certaines catégories alimentaires mais dès qu'on est à nouveau optimal et opérationnel on peut se permettre de manger tout , simplement pas tous les jours et pas en grandes quantités. C'est ce que j'ai proposé dans le système de rotations alimentaires tous les trois jours dans l'assiette ressourçante qui est décrite dans « Nourritures Vraies ».