22.1.23 Curieuse médiatisation par des fous d'amour de ChatGPT, outil d'OpenAI: des journalistes encensent un outil qui rabaisse leur boulot... Petit rappel aux cyberbéats: l'IA n'a rien de foncièrement intelligent, ce sont des statistiques fines magnifiées par des algos.
Ceci n'est pas le premier billet où je moque les cyberbéats qui croient que le terme "intelligence" dans "intelligence artificielle" qualifie une forme d'entendement (tout le dossier est parsemé d'infos sur le sujet). "Intelligence" en anglais, source de la terminologie, signifie aussi "services de renseignements". Le net et la cybersphère sont des outils rêvés pour les marchands (réels ou d'infos). L'intelligence artificielle n'est qu'une série de simples statitisques magnifiées par des algorithmes, à destination marchande au principal. C'est moins glamour, mais plus réel.
Glosons sur le sujet, à propos du récent succès du robot chatgpt d'OpenAI, succès qui n'est au final dû qu'à la médiocrité de nos lectures uniplanes actuelles (et à la puissance des entreprises de comm' qui inondent la presse de préarticles si faciles à copier/coller). A force de lire et de se contenter d'articles indigents, on ne fait plus la différence entre une production humaine et artificielle.
Entendu sur la route une chronique France Culture, qui me semblait enfantine, et dont l'animateur révèle en fin de chronique qu'elle est écrite par le "formidable" chatgpt. "Formidable"? Rigolo, ça ressemblait plus à une composition d'un gamin de 15ans, qui suit des codes et qui a lu la première ligne de wikipedia.
Ecouter ou lire: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-l..
Le golem de ce texte, par exemple, mérite bien plus qu'une ligne de résumé, c'est un concept bien plus vaste que celui qui est exposé ci-dessous.
"Il y a effectivement de nombreux exemples de mythes et de légendes qui traitent de la création de robots ou de machines animées. Par exemple, dans la culture juive, il y a la légende du Golem, une créature fabriquée à partir d'argile et animée par un rabbin pour protéger la communauté juive. Dans la mythologie grecque, il y a des exemples de robots animés par la déesse Athéna, comme Talos, le gardien de l'île de Crète.
En ce qui concerne les écrivains et les philosophes, il y a de nombreux exemples de textes qui traitent de la question de l'intelligence artificielle. Victor Hugo, dans "L'Homme qui rit", décrit un personnage, Gwynplaine, qui a été défiguré pour en faire un spectacle de foire. Gwynplaine a un rire permanent qui lui vient de son désarroi face à son destin tragique. Dans le roman, il est évoqué la question de la création d'une "machine à rire" pour les spectacles de foire, qui est un parallèle avec la question de la création d'une machine capable de parler et de comprendre les humains. D'autres auteurs comme Jules Verne, H.G Wells, Samuel Butler, mary shelley ont également imaginé des machines intelligentes ou des robots dans leur œuvre. Descartes, quant à lui, dans ses écrits, soulève la question de la différence entre les machines et les êtres vivants."
Des atomes d'information, des confettis, une vague logique: ça suffit pour vous épastrouiller, ami journaliste? Ben dis donc, on ne vit pas sur la même planète...
J'ai gardé l'excellent titre de l'article que je pointe ci-dessous, car le terme "oxymoron" n'est pas dans le vocabulaire de mes amis codeurs (ce qui se comprend, ils ont la tête dans le guidon du chiffre), ni dans celui de mes amis "modernes" (ce qui se comprend moins). La fabrique du crétin digital est bien huilée... Le titre est une forme de pique à leur envoyer par courriel interposé. Oui, j'adore me faire des nouveaux amis...
Sur Chatgpt, l'outil qui rend fous d'amour les cyberbéats, lire aussi l'article "Intelligence Artificielle, l’oxymoron du siècle" , par Michelange Baudoux
sémanticien et blogueur le 11 Janvier 2023, chez @futur_immediat
"Si on considère que proprioception, affects et conscience font partie intégrante de l’intelligence, alors il n’y a aucune raison légitime d’utiliser ensemble les mots “intelligence” et “artificielle”."
Dans sa série sur futurimmediat.net "La geekosphère aveuglée par les artifices de l’IA”, j'ai aussi lu ChatGPT répond-il vraiment à nos questions ?
Extrait:
"ChatGPT est à la fois brillant et idiot, et voici pourquoi : ce système se contente de synthétiser des réponses à partir d’exemples, il ne comprend ni vos questions, ni même ses propres réponses. Contrairement à vous et moi, il n’a pas de représentation (de modèle) de la réalité qu’il présuppose dans ses énoncés, il ne dispose pas de l’imaginaire conceptuel sous-jacent aux phrases qu’il assemble. Ainsi, nous sommes capable de parler du contenu d'un roman même si nous ne nous souvenons pas d'une seule de ses phrases. ChatGPT ne peut pas faire cela, il n’a accès qu’à la superficie du texte. ChatGPT est essentiellement un « perroquet stochastique » : ses connaissances ne proviennent que de régularités statistiques dans ses données d'entraînement, plutôt que d'une compréhension humaine du monde en tant que système complexe."
A venir par le même auteur:
Peut-être suis-je plus prudente parce que geekette de la première heure? Même si j'ai parfois moins d'expertise technique (et encore!), j'ai plus d'heures de vol et donc plus de recul que le journaliste lambda en tout cas. Et aucune crainte de paraître vieux-jeu, contrairement à mes copains qui débarquent dans la geekosphère. Ceci partira dans mon dossier à charge contre la cyberbéatitude.
J'attends de trouver l'équivalent pour les mirages de la médecine en IA, dont les progrès sont si faramineux que les hopitaux en abandonnent le projet, les uns après les autres. Pôvre docteur Watson... (nom du logiciel IBM ad hoc).
Le philosophe Eric Sadin @Eric_Sadin met en garde, dans une tribune au « Monde », contre le risque « civilisationnel » de voir s’installer un langage industrialisé, « prenant place et lieu » de la langue humaine.
Lire l'article si vous êtes abonné: ChatGPT : « Plus que dans un capitalisme de surveillance, nous voici dans une administration de notre bien-être »
ou en image ci-dessous (partagée par un touittos):
Si le succès médiatique de chatgpt n'est que l'indice de la médiocrité de nos lectures actuelles, dans l'extrait ci-dessous, on comprend que la médiocrité de nos échanges humains est aussi un facteur. J'ajoute un extrait commenté par @fleroy1974, que je suis en nutrition (traduit en automatique):
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"Beaucoup trouveront cela impressionnant, et techniquement, ça peut l'être. Mais personnellement, je pense que c'est à périr d'ennui. Les gadgets d'IA ne feront que créer beaucoup plus de textes et de discours médiocres, comme si nous n'en avions pas déjà assez."
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