4.12.25 Evidence Based Medicine ou EBM : refrain connu dans tant de projets de bonne volonté, comme les mammographies généralisées, qui se sont avérées un flop monstrueux, c'est à dire qu'on part d’une bonne intention ... et puis bardaf, c’est l’embardée. Le réel rattrape les rêves.
(série « Do not trust me, I am a doctor » ou comprendre les limites des sources scientifiques en nutrition)
Evidence Based Medicine ou EBM : refrain connu dans tant de projets de bonne volonté, comme les mammographies généralisées, qui se sont avérées un flop monstrueux, c'est à dire qu'on part d’une bonne intention ... et puis bardaf, c’est l’embardée. Le réel rattrape les rêves.
Avec l'EBM, nos gouverments émettent des recommandations catégoriques, basées sur des preuves faibles – particulièrement autour de la viande rouge et des sources naturelles de saturées. Raison de mon intérêt pour ces débats épistémologiques, qui devraient être réservés à des philosophes.
Le Dr Gordon Guyatt, qui a inventé le terme « médecine fondée sur les preuves » (MFP ou Evidence Based Medicine EBM) en expose ici les trois principes fondamentaux de la MFP. C’est donc l’instigateur qui rappelle la tendance actuelle à surestimer la certitude des études observationnelles, qu’il illustre par des exemples historiques de conseils erronés : entre autres les lignes directrices NutriRECS sur la viande rouge, alors que les preuves de nuisance étaient de faible qualité.
Guyatt maintient que la communauté scientifique doit toujours communiquer l'incertitude plutôt que d'imposer des valeurs au grand public, notamment en l'absence d'essais contrôlés randomisés – ce qui me ramène au bœuf bashing, habilement mené depuis quinze ans.
Peu d'exemples illustrent mieux la collision entre la qualité des preuves, les valeurs personnelles et l'incertitude que la controverse sur la viande rouge, dans laquelle le Dr Guyatt et son groupe ont joué un rôle central.
En 2019, son groupe de recherche, NutriRECS, a publié des articles concluant que les preuves liant la consommation de viande rouge à des effets néfastes sur la santé étaient de faible qualité et que les effets, s'ils existaient, étaient probablement très faibles.
La réaction de la communauté de la nutrition a été "sans précédent" et "intense", allant jusqu'à des tentatives pour bloquer la publication.
Selon le Dr Guyatt, cette réaction s'explique par le fait que leur travail a directement défié la manière de fonctionner de ce milieu, qui a tendance à vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes (nous faire passer des preuves de médiocre qualité pour des preuves avérées de haute qualité) et à imposer ses propres valeurs en suggérant que "tout le monde devrait réduire ou arrêter sa consommation de viande rouge".
Attend-on des partages de "valeurs" de la part de la science? Si l'on peut croire en un dieu, tous les autres êtres doivent donner des faits!
Ecouter l’entrevue (3/4 d’heure) : Evidence, Uncertainty, and Nutrition Science | Gordon Guyatt, MD
ou sur d'autres plate-formes chez @TyBealPhD
: https://x.com/TyBealPhD/status/1995838181758148881
Qui ne connaît pas encore les coulisses de ce géant ratage qu’est l’EBM/MFP peut lire l’excellent dossier du docteur Reliquet, qui n’a ni froid aux yeux ni sa langue dans sa poche : « La médecine basée sur les preuves, ça n’existe pas » dans Du Neuf pour Ma Santé de novembre 2022 – partagé en pdf par un internaute via https://www.calameo.com/books/00733067864919ee600aa