Un petit billet sur un coin de table, pour gloser sur un cas courant: les affamés d'intolérances. Le contexte: quelle posture peut prendre un coach face à cette attitude. Article qui sera intégré dans un topo expert à paraître "l'écoute nutritionnelle en finesse" et qui explique pourquoi la voie royale en nutrition passe par... la méditation pleine conscience.
Prenons le cas de Jeanine qui , après 3 ans d'essais infructueux pour soigner ses troubles intestinaux, envisage de pratiquer l'éviction des salicylates que je propose dans Canaris de la modernité (livre dont je rappelle qu'il concerne des enfants atypiques, chez qui la dysbiose et la glycémie instable ne sont que la conséquence de leur canaritude, d'où l'absence de discours sur ces deux symptômes).
Je suis enchantée quand je vois quelqu'un comme la dame en question qui ne focalise pas sur des détails ("je dois manger sans oeufs sans gluten"...); et qui se met plus à penser en catégories (histamine, salicylates). Mais je voudrais rappeler ici pourquoi j'ai exposé ces catégories: si un coach ou auditeur conseille une réforme alimentaire chez un mangeur X, et si la réforme ne donne pas les effets attendus, il évaluera si le mangeur X n'est pas victime d'intolérances alimentaires ou environnementales qui entraveraient la remise sur pied - intolérances qui peuvent être autre chose que simplement "gluten et oeufs" (parfois l'arbre qui cache la forêt).
Ce n'est pas le cas chez tous, loin de là! Quand j'auditais, c'était le cas d'une personne sur 10, parmi des gens déjà malades qui m'interrogeaient. Ce n'était encore que le début des tests à IgG, les médecins n'avaient pas été endoctrinés à croire à l'importance des intolérances...
Donc j'attendais d'abord les résultats d'une réforme en profondeur, d'une guérison de l'intérieur grâce aux nourritures vraies et, le cas échéant (répétez trois fois après moi, chers lecteurs), j'envisageais s'il y a avait intolérance.
Au passage, intéressant de voir que mon topo sur le sujet, qui expose ce point de vue ("Gloutons de gluten") est le parent pauvre de la collection. Comme si une société entière ne voulait pas entendre ce discours.
Pour un coach, c'est essentiel de penser ce sujet à fond, de trouver sa posture. La mienne: Jeanne cherche depuis trois ans des ennemis (ou des responsables extérieurs, sous la forme d'intolérances) et je n'ai que des amis à lui proposer: les nourritures vraies et l'écoute de soi. Dans l'historique de la dame (que je copie ci-dessous en anonyme), je ne vois pas qu'elle a cherché à se verticaliser: protection CEM , nourritures vraies, petites pauses de drainage, rotations, etc. Après 3 ans d'essais (essais au doigt mouillé, car je ne vois aucune analyse sanguine, aucun diagnostic pointu avant d'entamer ces essais?), elle s'est drolement fragilisée. Avec mon "protocole" tout simple, elle se serait densifiée.
Dans les prochains topos experts sur comment récupérer un végé ou un crudi, je ne donnerai quasi que ça comme solution, avec des détails techniques comme quelles protéines privilégier, quelles vitamines viser, quelle progression suivre. Le reste sera un état des lieux et une série d'argumentaires en fiches pour pouvoir répondre aux mantras qui encombrent leur raisonnement, leur discernement.
Je ne vois pas d'autre solution pour s'ancrer dans ce monde de cinglés, où on met sur le même pied Irène Grosjean, une blonde et Robert Masson. Sans discernement quant à la fiabilité de la personne. Et où on prend des conseils via youtube, sans se rendre compte que le corps est un trésor à protéger et pas un jouet pour s'inscrire dans la société.
En audit, j'ai eu quelques personnages similaires à Jeanne. Dès que je décelais cette volonté de fonctionner en défensif au principal, j'arrêtais les audits: "madame, on ne s'entendra jamais, je ne peux pas raisonner comme vous me le demandez". Je n'avais pas la foi ni le temps de les convaincre de changer leur fusil d'épaule. Cette stratégie est d'ailleurs peut-être essentielle chez elles ici et maintenant. Mais la nutri n'a rien à faire là-dedans..
Comme un coach est vite tenté d'envoyer ces personnes vers un psy, je préciserai mon expérience: je n'enverrais pas chez un psy classique qui ne ferait qu'entretenir l'ornière des mots et de la pensée brute. Je pousserais la pleine conscience, je ne connais rien d'autre pour réhabiter son corps. Stage de pleine conscience avec des chevaux: le summum! Le cheval est la porte d'entrée en douceur vers un monde invisible, ce monde qui seul nous permettra de nous réapproprier nos sensations, nos goûts vrais, notre être profond.