" />
6.3.2025 Ouh! la bouteille à encre! Tout le monde a un avis bien tranché sur le sujet: depuis l'association contre le cancer jusqu'au naturopathe du coin. Inutile de dire que leurs recommandations sont diamétralement opposées. Comment faire le tri entre ces voix si disparates?
Quelle alimentation pendant les traitements (cancer)? Ouh! la bouteille à encre! Tout le monde a un avis bien tranché sur le sujet: depuis l'association contre le cancer jusqu'au naturopathe du coin. Inutile de dire que leurs recommandations sont diamétralement opposées. Comment faire le tri entre ces voix si disparates? Illu amusante en sketch:
Ma solution est la raison d'être de ce dossier: renseignez-vous, enquêtez AVANT un diagnostic sidérant (qu'est celui du premier cancer; au deuxième, inch'allah au second, on est un peu aguerri).
Scoop: il n'existe pas UN SEUL régime pour accompagner les traitements, pour tous les patients; mais il y a bien UN SEUL régime qui vous convient, personnellement: celui qui calmera l'inflammation, ce qui aidera les traitements; celui qui aidera à supporter les effets secondaires des chimios; celui qui mettra les organes au repos, afin que le système dynamique complexe que nous sommes soit capable de se défendre face à la tumeur.
Il vous faudra devenir un détective de votre propre santé, en recherche de votre "devenir-soi" nutritionnel. Cela prend des mois, si pas des années, tant nous sommes englués dans des croyances de tout poêle .
Depuis 30 ans que je zone en nutri, j'ai répertorié une dizaine de régimes possibles: c'est beaucoup, mais ce n'est pas la mer à boire que de s'y retrouver.
J'ai aussi repéré quelques critères qui permettent de s'orienter. Ces outils sont connus des référents qui pratiquent le Profilage alimentaire.
J'ai aussi développé une série de cures de quinze jours, qui permettent de valider sur soi-même la justesse du choix: cette courte période suffit à évaluer si la piste est la bonne. Le reste ne sera plus que du peaufinage.
Revenons au cas du cancer, puisque ce qui précède est connu de tous les habitués de mon petit café bavard, c'est le coeur de mon boulot.
Imaginons que vous connaissez bien l'assiette optimale pour votre profil, hic et nunc. Encore faut-il connaître le contexte dans lequel il faut l'appliquer.
Beaucoup de mes camarades en nutrisanté font l'amalgame: "alimentation contre le cancer" ne veut rien dire en soi. Parle-t-on de prévention chez un mangeur lambda? de prévention d'une rechute chez un cancéreux? d'alimentation pendant les traitements ou entre les séances? Il faudrait un chapitre pour chaque cas.
J'ai réuni les premiers dans un dossier annexe: "Prévenir une rechute de cancer par la diététique, une vision selon les profils biochimiques"
Pour les derniers, j'ai déjà cité la diète pauvre en sucres ou la cure antifatigue , qui me semblent les deux choix principaux, pour deux cas de figure particuliers. Ne croyez pas qu'on les conseillerait selon profil profond: la première pour les omnivores, la seconde pour les tendance végés. Un omnivore pourrait très bien avoir besoin de la cure antifatigue (quasi végane) pour accompagner ses traitements anticancer, tout simplement parce qu'il arrive là après un passé alimentaire très breughelien. Seule la cure antifatigue peut nettoyer les marécages intérieurs qui peuvent en résulter. Quelques rares constitutions hors pair y arriveraient en cétogène, mais ce n'est pas la norme.
A côté de ces deux cures, citons le jeûne hydrique, dont des études et des observations sur le terrain ont déjà démontré que, pratiqué un jour ou deux avant et après la chimio, il soulage des nausées et douleurs qui accompagnent ces traitements chez certains. On ne pratique jamais le jeûne hydrique plus de 48 heures en cas de cancer, l'oncologie craint trop la cachexie.
En cas de cancer, vous vous donnerez toutes les chances de réussite lors de la pratique de la diète pauvre en sucres ou de la cure antifatigue en ajoutant:
* du thé vert au quotidien (l'ECG en complément si vous voulez, à vos risques et périls) - cette boisson a montré son efficacité in vitro pour niquer les cellules souches cancéreuses (CSC), celles qu'on devrait cibler
* du curcuma sous la forme pure ou sous forme de curry (oubliez l'injonction de dosages particuliers, nous ne sommes pas ici en nutrition réductionniste et algébrique, mais nous travaillons sur un ensemble actif - idem CSC)
* de l'ail en pagaille (c'est aussi un antiparasitaire)
* des épices entières et non irradiées, comme le laurier ou le clou de girofle de notre bon vieux bouillon d'os maison (on y trouvera des vertus bactéricides, antiparasitaires); des herbes aromatiques, du persil au basilic, en pagaille aussi (leurs vertus n'ont pas été assez étudiées dans le cas de cancer, je dois fouiller mes fiches; le jour où l'on s'y mettra, on découvrira qu'en synergie elles sont aussi des tueuses de CSC)
* des fruits et des légumes frais, de saison et de région, bio impérativement, idéalement sous forme de jus fraîchement pressés (oubliez les purées surcuites, et même les smoothies crus,une aberration nutritionnelle aujourd'hui que plus de la moitié de la population chez nous se plaint de troubles digestifs) - mon hypothèse: la forme de jus produit à basse vitesse de rotation préserve le quatrième état de l'eau au sein des légumes - ma certitude: débarrassés de leurs fibres, les végétaux vous offrent alors le meilleur d'eux-mêmes, sans boulot digestif pour vous
* parmi ces légumes, des brocolis et autres choux, en variant: pas de crucifères tous les jours, voyons! Les sulphoraphane ont fait la preuve de leur effet anti CSC aussi.
* des antioxydants comme de la vitamine C à haute dose (après avoir pris conseil auprès de l'oncologue, car les avis diffèrent sur les interactions)
* selon profil, je rajouterais du bouillon d'os maison à la cure antifatigue en contexte de cancer, à cause de sa capacité à inhiber l'angiogenèse (le circuit sanguin autonome fabriqué par la tumeur, pour se protéger)
* le cas des protéines animales ou végétales est si délicat qu'il fera l'objet d'un billet entier
L'ail sera frais. Lors de mes visites domestiques, j'ai si souvent observé de l'ail en poudre, du citron en condensé, des huiles conservées n'importe comment, des épices tout venant (quasi toujours irradiées pour la conservation, ce qui leur ôte leurs propriétés), etc. etc. Des aliments crus et nus, non manipulés, ce qui signifie la plupart du temps achetés localement chez des producteurs de confiance.
Le refrain: variez de jour en jour, histoire de ne pas vous tromper.
Simultanément, vous éviterez toutes les formes de pollutions insidieuses de l'assiette au travers de phtalates et consorts, additifs et résidus de transformation - qui s'avéreront un jour les premiers agresseurs de la santé intestinale, celle qui vous est si précieuse pendant les traitements. D'où mon insistance sur "bio" (alors que dans quasi tous mes livres, je prône des aliments crus et nus, locaux, sans exiger le bio). Pour repérer ce qu'il faudrait éviter, suivre les six P de Corinne Lalo. L'écouter ici chez BeurFM ou la lire "Les perturbateurs endocriniens : tout ce qu'on ne vous dit pas. Le grand désordre hormonal"
Oubliez toutes les certitudes des uns et des autres sur l'éviction pour tous des laitages et du gluten, même en cas de dysbiose alias MICI (pensée magique), sur les vertus du soja (mantras), sur les dangers des chairs animales ou de la viande rouge (aussi irrationnel), sur l'obligation de manger maigre ou tout au moins sans graisses saturées - liste non exhaustive des dogmes connus. Allez, je rajoute "mangez des fibres", ce qui aussi pensée magique que "buvez beaucoup d'eau". Faites plutôt l'expérience sur vous-même: vous allez mieux en mangeant très fibreux? Parfait, continuez. Idem pour tout.
J'irais même jusqu'à oublier l'interdiction d'un petit verre de vin, le soir, pendant l'épisode cancer - ce qui fait sens physiologique pour soulager le foie, mais qui n'a aucun sens si l'on sait que un petit chouïa d'alcool peut, chez certains, réconcilier les deux pans du SNA (système nerveux autonome).
Des profs d'univ' sont victimes de ces pseudocertitudes. Comment de grands esprits peuvent-ils tomber dans de la pensée magique?
Le scoop: ils ont un petit bidou comme vous et moi; c'est leur ventre qui parle! Ils ont trouvé l'assiette qui leur va et ne voient plus que midi à leur porte: "allez, zoup, tout le monde suit mon propre menu".
Souvent, je m'amuse à décoder de loin les profils des Mamamouchis: quasi chaque fois, je comprends mieux leurs conseils. Pour le cas de Ralph Moss, que j'encense à chaque billet de ce dossier "cancer", je ne le suivrais pas par exemple dans la piste qu'ils conseille: des champignons thérapeutiques, du soja, des smoothies, etc. C'est *son* programme, ce n'est pas le vôtre, c'est encore moins le mien.
Pour les esprits pointilleux: cela fait plus de vingt ans que je démontre, rationnellement et sur base de documentation, que ces affirmations sont de la pensée magique. Je ne peux répéter ici en quelques phrases ce qui m'a pris 26 livres de 150 à 200 pages.
Rappel pour les nouveaux arrivants : je privilégie l’assiette saine plutôt que les compléments, c’est un choix d’écriture et un choix personnel. Si vous êtes suivi par un nutrithérapeute, il vous conseillera peut-être des poudres plutôt que des aliments. Méditez sérieusement, puis choisissez ce qui vous parle au mieux.