Explications de texte, pédagogiques, pour que les praticiens/férus de nutri puissent utiliser les infographies dans un argumentaire suivi. J'ai envisagé la série selon le raisonnement chronologique exposé dans le résumé, libre à vous d'intervertir l'ordre des infographies.
Première vue synthétique de ce que l'on entend par Profilage alimentaire tel que vous, les référents, le pratiquez. Je dois encore corriger le titre du poster, nous n'utilisons plus le libellé "audit nutritionnel". Cette infographie me semble capitale pour ouvrir le débat: on comprend que l'état organique prime, le profilage selon nature profonde intervient en second. Et on n'oublie pas, quand on pense « individualisation », après avoir pensé masculin/féminin, demandes premières,d'envisager les motivations et l’environnement général du mangeur. Ce sont des précisions utiles à l'heure où des touristes ont médiatisé notre concept sans vraiment le connaître, sans avoir terminé les formations.
J'ai résumé la complexité d'un audit individualisé dans une vidéo dessinée: "L'audit nutritionnel à ma façon" (7 minutes)
Premier pas pour être sûr de se comprendre: l’approche doit être différente pour chacun. Si le mangeur qui vous consulte n'est pas encore dans cette optique, nos stratégies tomberont comme un cheveu dans la soupe. Vous ferez alors appel à un autre de vos programmes en naturologie.
En outre, il faudra faire comprendre qu'aucun protocole ne peut être défini, tant les paramètres sont subtils et variés. Le mangeur seul, car seul maître de son biotope intérieur, peut repérer les meilleures voies pour obtenir des résultats durables.
Mais il aura probablement besoin d'aide temporaire: c'est là que, vous, référent intervenez.
"Se défaire des croyances en nutri" ... vidéo auto-explicative, en interlude
Grâce à cet exposé de la complexité du sujet, on comprend que certains mangeurs sont tentés par des voies excessives, celles-là même qui leur permettent de sauter en vitesse plusieurs étapes. Dans le réseau "assiette ressourçante & nourritures vraies", nous sommes à même de les aider à se recadrer après ces petites escapades. De manière similaire, là où un sujet s'est hyperconcentré sur la méditation pleine conscience, nous pourrons l'aider à sortir ses antennes physiques et à jouer à l'autodétective. C'est un long travail en audit, pour vous référents, travail plus proche des neurosciences que de la nutri!
Si l'on procède de manière méthodique, le travail alimentaire sur soi n'est pas pour autant une montagne à gravir. Certes, ce n'est ni rapide ni facile, mais dès que l'on accueille qu'il s'agira d'un processus permanent, dès qu'on y prend plaisir (eh oui!), on s'installera dans une routine: "je constate, je compare, je comprends, je corrige...".
Combien de malades chroniques n’a-t-on pas vu rafistoler leur santé au gré de l’humeur : « Mais j’ai pourtant pris de l’extrait de pépin de pamplemousse »... « Oh, mais je prends mes vitamines tous les jours »… Quantité de malades en recherche de bien-être me semblent bricoler leur approche de santé: un peu de chti un peu de chtou, « mais dis donc, ça ne marche pas... ! ». Et tout cela, sans vraiment valider les effets par la tenue toute simple d'un carnet.
L'écoute de soi en nutrition peut être freinée par une ou plusieurs perturbations organiques temporaires: on a mal, on dort mal, on ne peut pas s'empêcher de grignoter, on n'a plus d'énergie. La source initiale peut être que le mangeur a développé des réactivités alimentaires, ou encore qu'il est victime de dysbiose intestinale ou de dysglycémie, par exemple. Le fait d'être carencé en neurotransmetteurs rendrait la tenue d'un régime quasi impossible. D'éventuels blocages hormonaux sont si puissants que le recours à une assiette thérapeutique serait vain. Si le sujet est un épuisé chronique, il cumule probablement tous ces freins organiques. Dans ces cas, qui sont les plus courants parmi les mangeurs qui consultent des référents en Profilage alimentaire, le Profilage alimentaire ne consiste pas à suivre sa nature profonde, mais à adresser ces fragilités passagères en ciblant finement la source des problèmes.
On peut respecter l’utilité des diètes excessives dans la recherche de soi, chez certains mangeurs attirés par les extrêmes. Il faut même parfois avoir recours à des cures dures pour ce moment-là, même lorsqu'on ne croit qu'au juste milieu en nutrition. Il ne faudrait cependant pas que le pratiquant soit aveuglé par ces sensations nouvelles et vives, que cette bannière identitaire qu'est son nouveau régime ne devienne une barrière à ses réflexions.
Le tout premier pas, en audit nutritionnel (et si c'est votre choix de posture!): expliciter clairement votre place d'accompagnateur. J'utilise souvent le terme de coach pour la facilité, or ce terme est chargé symboliquement: on y voit un guide qui impose des gestes, des approches, des attitudes. Certains coachs s'installent en quasi gourous tant ils sont directifs. Dans mes livres, le "coach" à ma façon est plus un décodeur, en souplesse, qui respecte la liberté d'agir (ou pas...) du mangeur.
Dans la métaphore du chemin de montagne, des zones aveugles empêchent de voir si le périple était vers le haut ou vers le bas. On imagine en revanche bien que le cheminement n'est pas linéaire, ne mène pas toujours vers le haut. Le corps s'adapte à tout, régime y compris. Parfois il stagne, parfois il régresse (les chemins qui descendent au lieu de monter). En tant qu'auditeur, je n'oublie jamais que je ne suis parfois que le dernier tournant dans l'historique d'une personne. Si je devais prendre au sérieux les miracles que j'ai pu voir après la réforme alimentaire que je proposais à certains mangeurs, cela aurait pu me monter à la tête et me la gonfler. Une réforme alimentaire survenant après une longue psychothérapie peut donner des effets mirifiques, bien supérieurs à ce qu'on peut en atttendre. Etait-ce l'alimentaire? n'était-ce pas qu'une cerise sur le gâteau du devenir-soi? Je pense à cet excellent médecin symboliste, que j'ai entendu en conférence et qui me semblait un tantisoit obnubilé par sa théorie: "cette dame, invalidée par la sclérose en plaque depuis vingt ans... on a fait ce qu'il fallait en décodage symbolique... et le lendemain elle remarchait". Il oublie qu'il était le dernier tournant, la pichenette que le corps attendait pour se libérer.
Au cours de la longue quête d'un devenir-soi nutritionnel, il faudra par moments se rendre sourd aux sirènes qui nous entourent, toute bienveillantes qu'elles soient: "tu te trompes", "tu te fais du mal", "il faut faire autrement", "moi je connais une méthode géniale, arrête tes essais", "mon docteur te l'interdirait", "si c'était vrai, cela se saurait"... Continuez la litanie.
C'est une des facettes les plus passionnantes d'un auditeur/coach en nutrition: ramener le mangeur à soi, à son chemin optimal. Il faudra parfois vous munir d'une série de fiches-réponse pour conforter le mangeur intellectuellement dans ce travail. Mes topos ne sont rien d'autre qu'une série de ces fiches-réponse, pour alimenter votre moulin.
Le pan majeur de votre travail: l'aider au plan émotionnel et, surtout, pragmatique (et là, ce sont mes livres de recettes dans la collection Cuisine nature ou les vade-mecums qui pourraient aider s'il vous manque des pistes pratiques).
Deuxième critère de l'audit nutritionnel, difficile à faire passer que misteur fakebook a tordu les méninges à la majorité des internautes: aider un mangeur à trouver sa nature profonde, sa voie optimale, l'accompagner dans le devenir-soi nutritionnel n'est ni rapide, ni facile, ni immédiat. Il ne faut pas que la personne en recherche croie que vous êtes un magicien qui, à l'aide de deux ou trois questionnaires, va lui tracer la route...
Si tu écoutes ton corps lorsqu'il chuchote, tu n'auras pas à l'entendre crier" (sagesse tibétaine). En audit, nous recevons souvent des personnes épuisées, qui ont tenté toutes les voies préalables. Et qui se sont fameusement déglingué la santé à parcourir des chemins parfois détournés. Le rêve de tout auditeur alimentaire: qu'une personne se prenne en charge AVANT la dégringolade (inflammatoire, auto-immune, ou autre). La jolie photo ci-dessus est une image plus élégante que ma métaphore habituelle du "plic plic plic le robinet qui fuit dans le garage et qu'on oublie... jusqu'à l'inondation lorsqu'il se casse franchement". Le coquillage/la plage: on pense au retour aux origines, à notre base fondamentale... Nous devons cette image à une internaute, Patricia Carlet, qui l'a publiée sur ostéopathie holistique sur FB. Intraçable comme d'habitude sur ce réseau infernal, j'ai donc pris la liberté de l'engrammer ici...
Encore une infographie (bavarde), pour accompagner en images ma posture de libertaire hédoniste en cuisine. Je suis littéralement fascinée par les rapports de pouvoir entre humains. Je les observerais des heures, le sourire en coin et, parfois, la petite larme au coeur.