21.9.24 Quelques chercheurs commencent à investiguer les raisons pour lesquelles les produits ultramanufacturés sont à ce point délétères. Je pense que, tant qu'ils restent dans le paradigme d'une algèbre de la nutrition, ils ne trouveront pas grand' chose.
Quelques chercheurs commencent à investiguer les raisons pour lesquelles les produits ultramanufacturés sont à ce point délétères. Je pense que, tant qu'ils restent dans le paradigme d'une algèbre de la nutrition, ils ne trouveront pas grand' chose. Ils valident ce fait dans leurs recherches, mais n’en trouvent pas encore la cause. Par exemple, la survenue du diabète tiendrait plus à la qualité infecte d'une alimentation quotidienne, doublée de stress chroniques, qu'aux doses de sucres (lire https://www.taty.be/nourrit/epochemulsif.html).
Ce qui expliquerait par parenthèse que, pour un praticien de terrain, l'évitement de plastiproduits est le premier pas pour aider son patient à sortir de ce cercle vicieux: malbouffe -> diabète -> médications -> fragilisation du système écologique intérieur -> recours à la malbouffe par fatigue physique ou mentale.
Les chercheurs ne trouveront pas tant qu'ils resteront dans le paradigme actuel, un peu univoque: l'algèbre en nutrition. J'ai commencé un long article, que je nourris régulièrement, sur le sujet: https://www.taty.be/nourrit/rationnelserein.html - dont l'objectif est d'introduire ce qui va suivre.
Aux scientifiques de la nutri qui voudraient s'ouvrir à un nouveau paradigme, je peux proposer une piste de recherche, basée sur mes observations et sur mon expérience personnelle: les nouvelles technologies alimentaires transforment tellement les aliments qu'ils deviennent des plastiproduits que le corps ne reconnaît plus - et, pire, que ces produits bloquent une série de processus physiologiques naturels, qui sont essentiels à notre bien-être. La recherche (qui la financera?) devrait porter sur
* la juste production de (ou les dégâts sur) l'eau cristalline liquide, si essentielle au fonctionnement sain des organes, des cellules, des fluides;
* et, partant, sur la chimie des sulfates dans le corps; sur l'impact de ce "gel" dans la fabrication d'enzymes
* enfin, sur la messagerie interne entre cellules et entre organes, ce qui est une nouvelle façon de voir l'endocrinologie (la vision "serrure-clé" hormonale est obsolète; tout comme l'est la vision d'une glande seule qui serait défaillante "madame, ce sont vos surrénales" )
Ces visions à l'ancienne ont été utiles un temps, comme le darwinisme l'a été. On peut désormais s'en détacher.
Que produit donc l'ingestion d'un plastiproduit dans un corps humain, comme effet négatif?
Le docteur Chris van Tulleken, mon plus récent amour, a étudié le sujet en détail et en profondeur. Il travaille infatigablement à convaincre tant les autorités que les industriels de l’effet délétère des PUTs. Dans son formidable livre UltraProcessed People (n’existe pas encore en français, mais bien en néerlandais), il évoque quelques raisons et les études afférentes.
PUTs : ma traduction pour UPF, ultra processed food, terme que mon fils préfère à « malbouffe », car en abrégé cela lui permet de m'annoncer qu'il va aux PUTs quand il va au McDo ;) Oui je l’ai déjà dit, mais j’use mes blagues jusqu’à ce qu’elles me lassent
Lire ma recension de son livre, suivie de liens annexes : https://www.taty.be/nourrit/VTultraprocessed%20people.html
Dans ce billet-ci, j’envisagerai d’autres aspects, encore non étudiés : les protéines, les appétants, les additif divers, les bloqueurs d'enzymes, l'eau cristalline liquide ou ECL. Que de pistes pour un jeune chercheur en quête de sujets !
On peut émettre l’hypothèse que les protéines ne sont pas reconnues et ne peuvent être utilisées lorsqu’elles ont subi les affres de la technologie moderne – dont la moindre n’est pas le craquage. Protéines qui sont essentielles à la reconstruction quotidienne de notre belle machine à vivre et à la production des enzymes si cruciaux. Techniquement, on dira que, de lévogyres, les protéines sont passées à dextrogyre, état non reconnaissable, après le passage dans des extrudeuses à haute pression (ce qui a été démontré), mais ce n'est qu’une toute petite partie du réel. C'est tout ce que la technoscience actuelle a, car c'est ce qu'on peut voir à l'analyse par appareillage. Merci, déjà, de nous signaler ce fait; mais cela ne suffit pas à repérer pourquoi les PUTs déglinguent à ce point le système protéique.
Sur le terrain, hors labo, on est condamné aux observations, sans explication du mécanisme: on voit bien que des personnes qui pourtant consomment des protéines, mais sous la forme ultramanufacturée, ont des signes de carence. On ne va jamais jusqu'au kwashiorkor dans notre société d'abondance, mais les signes d'état sous-protéiné sont nombreux. Ils croisent en partie ceux qu'on reconnaît comme signes d'hypothyroïdie. Les médecins anti-âge se frottent les mains: ils peuvent ainsi tenir le patient (la patiente généralement) en laisse, à l'aide de tests et de médications "pour la thyroïde". Le public n'en est pas conscient. Les endocrinologues crient à l'imposteur, mais la crise covid étant passée, les patients incriminent une guerre de clans plutôt que l'incompétence et l'avidité des médecins anti-âge. )
La cure carnivore a un succès fracassant depuis quelques années aux States, elle commence à être connue ici. Les carnivores ont fait leur lit sur le net dès les années 2000, mais les cas restaient anecdotiques. Désormais, c'est une vraie mode. Or, que réalise-t-on en mode carnivore? On se surprotéine, avec des protéines hautement biodisponibles (la viande), et naturelles, reconnaissables comme telles par le corps. On voit des guérisons spectaculaires de maladies autoimmunes en quelques semaines, par exemple.
Or, l'industrie agroalimentaire n'a pas encore eu le temps de développer des plastiproduits autour de cette cure, comme elle l'a fait pour les autres diètes, comme le plan Atkins désormais appelé LCHF (low carb high fat) ou la cétogénique . Rayon plastiproduits, je pense en particulier aux diètes protéinées en sachet qui ont fait fureur il y a 20 ans, avant que les gens (et les médecins) ne se rendent compte que le prix de santé à payer était trop haut: les mangeurs mincissaient certes, ils se sentaient mieux par le fait que la digestion était apaisée par des doses caloriques moindres, mais rares étaient les personnes qui répétaient "je ne veux plus arrêter ce mode alimentaire tellement je me sens bien" - ce qu'on entend régulièrement avec la carnivore.
On s'explique aussi pourquoi la tenue de la cure carnivore ne réussit pas à tous.
Passons sur l'aspect profilage: certains profils ne sont pas du tout adaptés à métaboliser les viandes, trop riches en déchets (purines) pour leur nature. Ce sont souvent, en Profilage alimentaire®, des cueilleurs de nature, qui prospèrent en végétal.
Concentrons-nous sur les éventuelles carences en protéines biodisponibles, qui seraient comblées par la tenue de la cure carnivore. Imaginons un mangeur qui n'est pas carencé sur ce plan, mais qui veut maigrir (l'amincissement est l'argument nr 1 pour cette cure). Il est attiré par la carnivore, mais quoiqu'il fasse, il va surprotéiner un organisme qui n'en demandait pas tant. Surprotéiner n'est pas anodin, quantité de mécanismes parallèles se déclenchent alors dans l'organisme.
Rappel: les bénéfices de la cure carni ne tiennent bien sûr pas seulement à leur teneur en protéines biodisponibles. Il se pourrait que les néocarnivores soient en fait des carnicentrés déçus, si pas écoeurés, du moult-fibres, moult-amandes etc. que l'on peut aussi repérer dans les conseils en paléonutrition, dans sa version thérapeutique ou minceur; ou des fragilités apparues en se mettant au mode végé si vanté aujourd’hui – et ce, en dépit de la nature du mangeur, de son état général, de ses traditions familiales.
NB. "carnicentré" est un de mes néologismes, voir https://taty.be/sucres/carnicentre.html
Que ce soit volontaire ou non de la part des industriels, la consommation de malbouffe entraîne une assuétude aussi prenante que celle de produits comme le tabac ou les drogues. On surmange en général, sans même avoir de l'appétit. Surmanger est un des perturbateurs majeurs de l'organisme. Cela provoque à la longue une forme d'asphyxie cellulaire profonde, porte ouverte à toutes les maladies dégénératives.
Quant aux additifs (colorants, émulsifiants, etc.), ils sont la cible de certains mangeurs et d'associations qui focalisent sur leurs dangers. Certes, on n'a non seulement pas encore étudié leur impact réel avant de les mettre sur le marché; mais on n'envisage même pas d'explorer les interactions possibles entre un additif X et un résidu de production Y. Les rares chercheurs qui ont planché sur le sujet on trouvé que le seuil minimal de toxicité de l'additif X était alors diminué d'un facteur de cent.
Cependant, je n'en parlerai pas ici, me concentrant sur d'autres impacts des PUTs, que je vois peu mentionnés dans la littérature profane ou spécialisée.
Pour prendre un exemple concret de cet effet positif de l'éviction des appétants, additifs, transformations technologiques, je répète mon antienne qui rejoint celle de van Tulleken : le succès d’une diète céto, Atkins (LCHF), hypervégé même, ne tiendrait-il pas au fait que, par nature, on ne peut y consommer autant de cochonneries qu’en assiette ordinaire ?
Les bloqueurs d'enzymes***
Jeune, l'humain passe au travers de la malbouffe. En général, il peut même rester mince et en relative bonne santé à ne consommer que des cochonneries. Il faut vingt à trente ans pour que les effets délétères des PUTs s'intallent durablement.
Quoique... les hauts taux d'étudiants qui, si jeunes, sont déjà abonnés aux antidépresseurs ne peuvent être dus qu'à un seul facteur (le stress de la course à l'échalote, la vie dans une modernité froide et étouffante, une société néolibérale cassante, la consommation de drogues, pour n'en citer que quelques uns). Il se pourrait que le fonctionnement correct de l'organisme soit déjà perturbé par des carences en protéines ou en enzymes.
Les carences en enzymes sont souvent pointées en médecine intégrative comme source de mal-être, et pas seulement digestif. Aux States, depuis des années, des mangeurs sont requinqués par des méthodes qui exigent que l'on consomme 60 gélules d'enzymes par jour (le cas de la méthode de traitement du cancer dérivée du travail du dr William D. Kelley).
Or, dans notre pratique en Profilage alimentaire, ou dans celle de la Weston Price Foundation dont je m'inspire pour cette approche (l'alimentation ancestrale), nous remettons un mangeur sur pied par la simple éviction des plastiproduits, sans ajout d'enzymes; et par le recours à des aliments bruts, cuisinés chez soi. Et donc exempts de manipulations modernes sophistiquées.
L'artisan proche de chez vous, le fermier traiteur ne peut vous garantir l'état des aliments qu'il transforme.
Lorsque je donnais cours aux agricultrices wallonnes au sein de l'UAW, on faisait des tours à l'atelier de transformation. J'ai été sidérée de décoder avec elles le contenu des sachets qu'elles intégraient avec leurs propres produits, pour réaliser des pâtés "maison", des glaces "maison, des biscuits "maison".
Dans un premier temps, ceci dit avec tout mon respect pour les artisans, le mangeur en quête de mieux-être doit n'avoir recours qu'à des aliments bruts - s'il veut vivre la puissance thérapeutique des nourritures vraies (mon libellé pour ces produits bruts).
Cette pratique sur le terrain m’inspire l’intuition, à formaliser par des études, que les plastiproduits dégradent la qualité des enzymes naturels.
J'extrais un paragraphe d'un de mes livres ("Qui a peur du grand méchant lait? désormais en téléchargement libre):
"On a vu se généraliser depuis vingt ans la mise en place d’enzymes manipulés génétiquement dans la production d’aliments à fermentation (pain, vin, etc.). Vous saviez que votre fromage y était probablement passé ? Ces enzymes sont réputés anodins, mais ils n’ont pas été testés sur l’humain in vivo. Nous n’avons pas non plus de recul sur leur consommation à long terme. Vers 2005, j’ai interrogé à ce sujet un ingénieur, membre de notre INRA belge, présent lors d’un de mes ateliers pour les fermiers belges. Sa réponse en résumé : « vous avez raison, chère madame, nous n’avons procédé à aucun test ni sur animaux ni sur humains, tant nous étions convaincus que cette extension des anciennes hybridations était naturelle ». Dommage si l’on sait que les fabricants de ces enzymes se vantent d’avoir gagné plus de cinquante pour cent du marché.
Rappel technique. Les OGMs ou Organismes Génétiquement Modifiés concernent les aliments trans-géniqués (l’homme saute la barrière des espèces), alors que les Enzymes Manipulés Génétiquement sont un autre gadget des biotechnologistes : les levures et autres bactéries de l’agro-alimentaire sont « opérées » au niveau micro-cellulaire.
Qu’observe-t-on sur le terrain ? En ôtant de l’alimentation du sujet moderne en fragilité intestinale les pains, vins, fromages, vinaigres, bières, tous produits où ces nouveaux enzymes sont surreprésentés, on obtient un sursaut de bien-être, si pas une rémission. Connaissant les diètes à la mode, comparez cette liste à la série d’aliments interdits dans au régime conseillé aux victimes de « candidose ». Il est curieux d’observer que le pain et les produits laitiers font partie des deux interdits que l’on retrouve chez les nutrithérapeutes modernes depuis vingt ans alors que les Anciens (Kousmine & Cie jusqu’à cette date) n’y voyaient aucun souci. "
Nous sommes composés en majorité d'eau. On pourrait se focaliser un instant sur la qualité de cette eau. Pas seulement sa clarté: j'ai vécu des périodes de fragilité physiologique où je disais « sentir de la boue circuler, tant dans le sang que dans la lymphe », mais aussi son état liquide pur ou cristallin liquide. La recherche ne fait que commencer, alors que les prémices ont été exposés dans les années 1950 par un génie visionnaire , Gilbert Ling.
J'invite le lecteur à consulter mon premier article sur le sujet, pour comprendre ce qui suit: "Eau cristalline liquide ou E-z water à la Gerald Pollack" https://www.taty.be/nourrit/4etateau_pollack.html
En nutrition de regénération, j'ai recours à des nourritures vraies, certes, mais cela ne suffit pas pour des cas de maladies chroniques. Dans ces cas, entre autres conseils simples *, je rajoute au menu deux petits verres de jus de légumes/fruits frais par jour. Ils doivent être produits à l'extracteur à basse vitesse de rotation et non à la centrifugeuse pour être efficaces. Je n'ai compris la raison que récemment en découvrant le 4ème état de l'eau, chez Pollack. Et non, la raison n'est pas que mon fils importe et vend des extracteurs ;)
Je ne dispose pas d'études à ce sujet, mais sur le terrain, qui s'observe finement dira qu'un jus à l'extracteur, consommé dans les 2 à 4 heures mais idéalement illico après l'extraction, n'a rien à voir avec un jus en bouteille, fût-il bio, ou un jus à la centrifugeuse. Ce n'est même pas analysable en labo, tout comme la qualité d'un grand vin ne peut être réduite en chiffres. Le premier jus est " de l'eau qui vit" comme l'exprime ma copine.
Je vois les effets d'une consommation de jus, dans les conditions suivantes: quotidiens, fraîchement pressés, à l'extracteur à basse vitesse de rotation. J'aimerais ajouter "à partir de légumes et fruits bio", mais je n'en ai pas la preuve. J'attends les études qui valideront le fait que les jus frais, à l'extracteur (qu'ils soient de légumes ou de fruits) aident à produire de l'eau cristalline liquide dans l'organisme. Eau qui facilite(rait) les échanges de fluides, de nutriments, la circulation du sang et de la lymphe, la production d'enzymes, qui sait quoi encore. Ce serait un beau sujet de recherches.
* NB. autres conseils simples: ne plus grignoter entre les repas; manger moins, que ce soit en réduisant les portions (rarement efficace) ou en pratiquant une forme de jeûne intermittent; éviter les réactogènes individuels en pratiquant les rotations alimentaires. Ces quelques conseils peuvent remplacer les évictions radicales, qui semblent la seule solution à bien des nutrithérapeutes.
Quand la médecine classique zététiste se moque des conseils de jus frais à l'extracteur lorsqu'une personne est atteinte de cancer, c'est parce qu'ils n'ont même pas cherché à comprendre l'effet; ou à aller sur le terrain interroger les pratiquants. Le principe du raisonnemet est d'exclure "qui ne pense pas comme moi". Pffft! Que ça fatigue! Patience, ça changera un jour. Nous sommes en période crise qui se chronicise, l'humain est nerveux et se fige dans ses positions.
Bref, retour à l'ECL. Tout comme les jus frais peuvent *peut-être* aider à produire de l'ECL cellulaire et circulatoire, les PUTs pourraient très bien être des freins à cette production. Par quel mécanisme, je ne sais. Je le sens dans mon propre organisme, le seul que je connaisse vraiment (et encore!). Amis chercheurs, à vos pipettes!
Dès que vous aurez exploré à fond la piste de l'ECL, vous comprendrez comment la consommation quotidienne à haute dose de PUTs (la norme aux States, désormais; la norme chez nos ados aussi) peut saper les bases de la santé. A bas bruit, le feu de tourbière se prépare. Les feux de tourbières couvent en sourdine, sans signe extérieur; et se déclenchent sans raison apparente pour qui n'a pas exploré les sous-couches entre-temps.
Il suffira d'un gros stress,un gros choc, pour déclencher le feu de tourbière dans l'organisme. On n'a pas installé de bûches, ni même utilisé d'allumettes. C'est comme si le feu était né de rien. "De rien?" Concept insupportable pour la modernité. On comprend que la recherche conventionnelle cherche "un ennemi" plutôt que "rien": un virus, une bactérie, un parasite, à la rigueur un défaut génétique: le paradigme du feu de tourbière n'est pas exposé dans la formation académique.