Octobre rose: le succès de l'ignorance
23.10.24 Partie 1. Octobre rose: les medias tannent mes copines pour qu'elles fassent leurs mammographies de dépistage systématique du cancer. Tant que, chères amies, vous n'avez pas reçu l'annonce de cancer, vous n'êtes pas sidérées. Vous avez donc tout le loisir de faire vos recherches.
Partie 1 de la série: voir 2 - voir 3
Octobre rose: les medias tannent mes copines pour qu'elles fassent leurs mammographies de dépistage systématique du cancer. Tant que, chères amies, vous n'avez pas reçu l'annonce de cancer, vous n'êtes pas sidérées. Vous avez donc tout le loisir de faire vos recherches. Nous avons le droit d'être intelligentes, disait l'ami Raoult.
Recherches au cours desquelles vous réunirez toutes les informations nécessaires pour choisir sagement.
L'extrait vidéo provient de "Au nom de tous les seins" (Santé 2016 52 min France 5) https://vimeo.com/900875703/a974195e78 . (« Le cancer du sein tue chaque année 12 000 Françaises. Pour combattre cette maladie, l'Etat a mis en place dans la plupart des pays occidentaux une politique de santé publique particulière, invitant les femmes à effectuer une mammographie gratuite entre 50 et 74 ans. »)
Ma copine W., 50 ans, ne veut pas chercher, elle veut "croire" au dépistage. Et ce, malgré mon discours documenté sur les dangers de surdiagnostics, qui mènent à de surtraitements pour des cancers qui se seraient résorbés seuls. En effet, on ne sait pas différencier un cancer surdiagnostiqué d'un cancer évolutif, comme l'expose le dr Duperray (FR) dans cet extrait (environ minute 37 du film).
Parfait, c'est son choix. Tout le monde n'a pas le mental de W. En bon petit éducateur de rue du net de la santé (ascendant documentaliste), je voudrais que chacune prenne ses décisions en connaissance de cause.
Je réunirai dans ce billet et dans les deux posts suivants des pistes pour mieux penser le dépistage systématique - ce qui vaut d'ailleurs pour la prostate aussi. Y a-t-il un mois de publicités pour nos mecs aussi?
Si mon babil vous inspire, faites un petit tour sur CANCER ROSE, Association française indépendante de professionnels de santé et de patientes -> https://cancer-rose.fr/
Leur objectif est l’information éclairée sur le dépistage du cancer du sein. Quantité de chapitres, pour profanes ou pour praticiens. Des articles, des vidéos, des posters. Une mine d'or à creuser.
Dans le prochain billet, je reprends une de leurs affiches, qui expose en clair le regard critique.
Le titre du billet
Pourquoi le succès de la campagne de mammographie est-elle le succès de l'ignorance?
1/ Du point de vue des femmes, parce que nous nageons dans la soupe informationnelle que j'ai exposée dans le billet d’hier Un étranger dans un monde étrange: la confusion à tous les étagesx
Pourtant il existe des sources fiables,voir ci-dessus et les nombreuses pistes que je citerai dans « Cancer: entraînez-vous avant un diagnostic sidérant «
2/ Du point de vue des radiothérapeutes comme le docteur Duperray (extrait vidéo), parce qu'à l'époque on a lancé ces campagnes sans encore beaucoup connaître le principe des cancers dormants. (voir un autre extrait vidéo dans le billet nr 2, que je publierai demain)
3/ Du point de vue des médecins de terrain, l'ignorance règne parce qu'ils sont débordés et ne peuvent vérifier *tous* les articles (de pub) dans le Quotidien du médecin. Même lorsqu'ils n'ignorent pas la dérive de ces tests, ils sont tenus de suivre la doxa officielle, l'Ordre des médecins les surveillant du coin de l'oeil. En outre, il est intenable de sortir du lot, tout simplement, socialement. Sauf exceptions, bien sûr.
S'ils avaient le temps ou le désir, ils pourraient pourtant lire des études pointues et documentées comme celle du professeur Goetzsche que je relaye dans le billet nr 3, après-demain.
Ajout d'un internaute via mon compte fb:
"Le radiologue Patrick De Funès (fils de...) a écrit un livre "médecin malgré moi"
C'était avant le bourrage de crâne Octobre Rose.
Et il arrivait au même type de conclusion : beaucoup trop d'interventions sans nécessité médicale. Tout comme le dépistage du cancer colorectal : si c'est gratuit, c'est toi le produit... "
Vision perso
Dans mon cas de membre d'une famille de cancéreuses jeunes, je n'ai jamais fait de mammographie. Serais-je idiote, inconsciente ou un danger pour moi-même? Mon premier contact avec le côté obscur des mammos: il y a trente ans, on a trouvé une tumeur au sein chez ma mère, 3 mois près sa mammographie annuelle. Tumeur de la taille d'une balle de tennis. Parlez d'efficacité! Le radiologue n'était pas nécessairement aveugle; elle était victime du syndrome des "seins denses". Victimes chez qui la mammo ne montre pas grand chose. Ou alors l'analyste était distrait? Deux autres cas de cancers du sein ayant échappé à la mammo, dans mon proche entourage, m'ont confirmé dans mes choix. Il a suffi qu'en outre des copines me signalent à quel point la procédure était douloureuse pour que je décide de "ne pas y aller".
Après mon propre cancer à 38 ans, j'ai été déconcertée par la réponse du gastroentérologue à ma question: quels examens faire pour dépister un cancer? puisqu'ils ne récidivent pas toujours au même endroit (auquel cas, un seul examen suffirait). Sa réponse tenait en une liste d'examens pour chaque partie du corps. J'aurais imaginé qu'une IRM globale aurait suffi. Bref, j'ai abandonné la partie. J’en suis restée à: "oh, chers amis médecins, vous êtes aussi perdus que nous, patients. Je viendrai quand j'aurai des signes clairs d'inquiétude, quand je me sentirai malade".
Dans les quelques pages qui suivent sur ce sujet, on verra le nombre de malentendus qui se sont introduits au sujet des dépistages systématiques. Ne serait-il pas préférable que l'on consacre cet énorme budget à la prévention, plutôt qu'au dépistage aléatoire? La prévention est un outil très efficace pour empêcher la survenue d'un cancer. J'ai réuni quelques outils dans le dossier annexe "Prévenir une rechute de cancer par la diététique, une vision selon les profils biochimiques".
voir page 2 - page 3 - page 4 - page 5 - page 6 sur le même sujet des dépistages systématiques