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29.10.24 . Premier billet de fond du dossier, où je traite de la base pour une personne qui veut comprendre les traitements : quelles sont les théories en présence, les paradigmes qui prétendent comprendre d'où vient un cancer et, partant, savoir comment le soigner.
Il ne me faut pas exposer cette piste génétique, elle est écrite sur tous les murs de la ville. En termes techniques on l'appelle "mutagenèse somatique", le terme sérieux serait "théorie somatique" versus "théorie métabolique". Comme d'habitude, j'ai choisi délibérément un ton profane.
La théorie génétique ne peut être totalement fausse — ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain — mais elle montre de francs signes de faiblesse, ne fût-ce que par ses échecs sur le terrain. Quasi tout l'arsenal thérapeutique actuel dans nos pays est basé sur ce paradigme et envisagent un défaut dans la chaîne de fabrication de notre petite usine: il faut donc liminer le produit foireusement généré.
* Par la chirurgie: génial, efficace, rapide, quand c'est possible.
* Chimios, rayons: on peut revoir sa copie. Voir mon billet d'intro pour le dossier annexe
La piste métabolique, quant à elle, explique la survenue du cancer par l’hypothèse que l’on doit au chercheur allemand Otto Warburg (années trente): le cancer survient non pas à partir de mutations génétiques, mais lorsque la mitochondrie, petite chaudière au sein des cellules, est détériorée. Elle n'arrive plus à brûler les nutriments, dont le glucose. Elle se met alors à fermenter, à grossir et proliférer, ce que Warburg a démontré, mais qui fut oublié pendant 70 ans pour d'obscures raisons. C'est un résumé à la louche, pour profanes, mais il est suffisant pour qu'on retienne que prévenir un cancer est empêcher la fermentation cancéreuse: entretenir la santé de la mitochondrie. Pour guérir un cancer, en revanche, l'arsenal sera différent: il s'agit de réparer et de relancer la mitochondrie. A nouveau une explication simple, mais dans les faits, c'est bien plus complexe.
Un peu plus technique. Normalement, lorsqu’une cellule est privée d’oxygène, quelle qu'en soit la raison, elle peut changer son mode de combustion et recourir à la glycolyse comme moyen d’extraire une petite quantité d’énergie du glucose en le convertissant en lactate. C'est la situation idéale pour une fermentation du glucose. Ce n'est pas le fonctionnement "normal" d'une cellule qui "respire" alors mal. Ce processus n'exige pas la présence d'oxygène, mais il ne produit qu’un dix-huitième d’énergie qu'il obtiendrait en décomposant le glucose en dioxyde de carbone et en eau à l’aide de la phosphorylation oxydative dans les mitochondries.
La respiration cellulaire étant dysfonctionnelle, les cellules s'adaptent et se dédifférencient, puis croissent de manière anarchique, se nourrissant de glucose et de glutamine.
On détecte d'ailleurs les tumeurs en PET-scan après avoir injecté du sucre radioactif dans le sang: ce dernier file nourrir les tumeurs, qu'on voit ainsi rayonner à l'écran.
Parenthèses: "glucose" et "glutamine" font immédiatement penser à des aliments comme le sucre ou des sources de protéines. Certes, certes. Mais le corps produit lui-même du glucose (entre autre en cas de stress!) et de la glutamine (en cas de blessures, de lésions). La prévention d'un développement cancéreux ne passe donc pas que par l'alimentaire...
voir image, extraite de "Cancer : un traitement simple et non toxique" par le dr Laurent Schwartz (éd. Thierry Souccar), épuisé, réédité sous un nouveau titre.
Pour comprendre la piste métabolique, je vous invite à suivre une conférence en diapos: «Courte vidéo expliquant le lien entre le sucre et le cancer et démontrant pourquoi la consommation de sucre augmente le risque de cancer. De la même façon, la vidéo explique aussi comment couper le sucre diminue ce même risque et permet de rendre plus efficace le traitement du cancer. « (2015) Cette présentation simpliste au premier abord est une excellente introduction à un sujet si ardu.
Merci au conférencier, dont je ne trouve ni le nom ni le site... Les Québecois sont les Belges de l’Amérique: bon enfant, simples, se prennent pas la tête. Il adapte ici en version profane et en dessins une conférence du docteur Kieron Rooney - ‘Sugar and Cancer - Bench to Bedside’ (https://www.youtube.com/watch?v=dm8Qn198XiQ).
Les partisans de la piste métabolique croient parfois à tort que l’hypothèse Warburg ne considère que le sucre entrant ou le sucre mal brûlé. C’est une sursimplification! Le vidéaste québecois tombe dans ce panneau, mais acceptons la version sursimplifiée, pour le bénéfice éducatif. Sur le même ton, accueillons sa partie d'exposé sur l'index glycémique alors qu'on sait que c'est une piste foireuse.
Si la mitochondrie est lésée, manque de sources utiles comme l’oxygène et fermente le sucre, ce n’est PAS uniquement parce qu’on mange trop de sucre(s). Il y a bien d’autres mécanismes pour asphyxier une cellule et bloquer le bon fonctionnement mitochondrial. Pensons à tous les bloqueurs de mécanismes naturels, depuis les polluants de l’environnement (xénooestrogènes, perturbateurs endocriniens) jusqu’aux transformations technologies ahuries de l’ultra manufacturé. Le corps fonctionne idéalement avec une eau structurée (l’ez-water des anglophones, voir mon article ad hoc). Il se pourrait bien qu’on n’arrive à bloquer cette asphyxie mitochondriale qu’en relançant la production d’eau structurée dans l’organisme, celle qui manquerait dans les cellules souches cancéreuses . Long discours, on y reviendra. Les curieux lisant l’anglais se régaleront du livre du dr Tom Cowan «Cancer and the new biology of water». Mais ceci est un autre sujet encore, restons chez les partisans de la métabolique.
Une des preuves les plus évidentes de la justesse d'une autre vision que "génétique": si on injecte le noyau d’une cellule cancéreuse dans une cellule saine, elle reste saine; si on remplace le noyau d’une cellule cancéreuse par un noyau d’une cellule saine, la cellule reste malade. En images, chez le docteur Eades, reprenant une illu du dr Seyfried, le "pape de la métabolique" dans son billet "Is Cancer a Mitochondrial Metabolic Disease?"
(cliquer sur l'image):
Adaptation de l'explication du dr Eades, par mes soins:
"À gauche: une cellule normale, qui possède un gros noyau arrondi, où est stocké tout le matériel génétique. Les deux petits organites en forme de saucisse sont des mitochondries. Elles ne sont pas à l'échelle. Le noyau est beaucoup plus petit par rapport à la taille de la cellule, et il y a des milliers de mitochondries dans une cellule, pas seulement deux.
Image 2: une cellule cancéreuse ('tumor cell").
Image 3: sSi vous remplacez le noyau d'une cellule normale ("normal cytoplasm" par celui d'une cellule cancéreuse ("tumor nucleus"), la cellule fonctionne et se reproduit normalement.
Image 4: en revanche, si vous insérez le cytoplasme d'une cellule tumorale dans une cellule normale avec un noyau normal ('normal nucleus", la cellule se reproduira comme cancéreuse ou mourra ('tumor cells or death").
Cette expérience a été réalisée de nombreuses fois dans différents types de cellules par différents chercheurs avec les mêmes résultats.
En conséquence de cette version de l'oncogenèse, les thérapeutes métaboliques proposent de priver la tumeur de glucose (et de glutamine) en pratiquant une forme de jeûne en mangeant: c'est la diète cétogénique pauvre en protéines; ce qui magnifie leurs thérapies comme le caisson hyperbare ou de hautes doses d'antioxydants ciblés. D'autres praticiens cherchent des médicaments qui produisent cet effet d'éviction.
J’ai choisi ici une posture d’ex-malade qui parle aux ex-malades, sur un ton essentiellement pragmatique; en outre je me concentre sur le profilage. J'arrête donc ici l'exposé. Pour découvrir plus avant une synthèse de la piste métabolique du cancer, rendez-vous chez Bernard Bel, investigateur infatigable de la diététique et de l’alternutrition. Son blog de veille scientifique lebonheurestpossible.org est une mine d’information, dont la rigueur est proverbiale.
Adresse de départ: https://lebonheurestpossible.org/cancer-traitement-metabolique/
NB janvier 2025. Voir aussi une dernière entrevue de prof' Seyfried, où il confirme par ses expériences que la tumeur est marquée par une fermentation de glucose et de glutamine, les mutations génétiques n'en sont que la conséquence et pas la source
Et enfin, une série de médecins penchent pour la piste que j’appellerai celle de l’asphyxie du terrain ou du marécage intérieur: pour eux, la tumeur n'est pas une maladie qui se généralise; c'est plutôt un désordre général qui s'est singularisé en cancer, un terrain qui s'est embourbé.
Cette vision de l'oncogenèse pousse ces thérapeutes "du terrain" à rétablir un terrain sain, oxygéné, sans nier que de légères doses de chimiothérapies peuvent être utiles, dans un premier temps. La plupart des techniques utilisées sont à base de produits non cytotoxiques, pourtant; parfois des molécules anciennes, redirigées.
Autant la doctoresse Catherine Kousmine (médecin d’origine russe installée en Suisse) que le docteur Max Gerson (allemand installé aux Etats-Unis) pratiquèrent pendant des décennies des approches naturo du cancer, basées au principal sur le principe que le cancer serait — résumons — une solution que le corps trouve pour éliminer les déchets. Ils fondent leur thérapie sur une diète végétarienne bio et pauvre en graisses (avec, pourtant des jus de foies de poulet, pour Gerson), des compléments alimentaires, des lavements, du repos. A ma connaissance, seule Kousmine acceptait des traitements classiques en complément de sa pratique, lorsque cela s’avérait nécessaire. C’est à cause de cette ouverture d’esprit que je l’ai choisie comme maître à penser. Si j’avais connu le docteur Gernez, français, plus tôt, je l’aurais suivi aussi pour sa grande rigueur. Il est hélas peu connu, malgré le formidable succès de son analyse, que j'estime proche de cette mouvance.
Je n'ai découvert le travail du docteur Gernez, français (1923-2014) qu'il y a dix ans. Son régime de prévention du cancer comporte la tenue, au printemps, d'une restriction alimentaire avec réduction des matières grasses, du sucre et du sel. Pendant un mois par an, on pratique un semi-jeûne, à 2/3 de la ration habituelle, prise en un seul repas. Ma parole, on dirait un carême traditionnel! Quel bon sens...
On termine par 3 jours de jeûne hydrique. En fin de cette période, le médecin prescrivait colchicine, cortisone et hydrate de chloral (ce dernier comme antimitotique, aujourd'hui interdit; ce produit a-t-il quoi que ce soit à voir avec le dioxyde de chlore vanté aujourd'hui par le dr Schwartz?).
Plus de détails sur https://naturo-passion.com/le-protocole-de-prevention-active-contre-le-cancer-du-dr-andre-gernez
Ceci dit, Warburg aurait été oublié, selon la doxa métabolique, mais pas par tous:
Chez Gernez, "le jeûne relatif est destiné à induire dans l’organisme un état d’acidification incompatible avec le métabolisme des cellules cancéreuses. (...) Cette considération du Pr Walford (Théorie de O.H. Warburg Prix Nobel 1931) sur l’importance du jeûne peut aider : les expériences sur les animaux ont permis de constater que la formation de cancer entre les sujets normalement alimentés et ceux soumis à un régime de restriction régressait de 50 à 13 %. Déjà efficace à elle seule, cette restriction temporaire majore l’effet de la médication (Dr Clive McCay 1935 Université Cornell. Dr Roy Walford centre Walford’s research 2000. Presse Médicale 6/11/71)."
On serait tenté de visiter https://andregernez.com/ pour mieux comprendre. Lisez le texte avec des pincettes, car, comme chez Naturo-passion, les suiveurs ont tendance à modifier les principes originels. De bonne foi, certes, mais est-ce alors encore la cure Gernez? Sur le site, un David Morand, par exemple, fait référence à Jasmuheen, une des imposteurs de notre domaine de naturologie. Il conseille du Green Magma, dont les effets miraculeux n'existent que dans la tête des concepteurs. Pas très rigoureux, n'est-il pas? Je n'ai pas connaissance que Gernez proposait sudation et lavements. La méthode n'est plus l'originale.
Pauvre Gernez, si brillant! Je suivrais plus volontiers le docteur Lacaze, un de ces collaborateurs. Un très long film documentaire a aussi été réalisé sur son travail. Il est en vente mais on le trouve aussi sur Odyssée, pardon aux producteurs.
De nombreuses oncocliniques allemandes, reconnues officiellement, emploient certaines de ces approches de type naturo. Je dépiaute pour l'instant German Cancer Breakthrough, d'Andrew Scholberg, qui recense chaque clinique et ses orientations. Depuis 2000, j'ai compris que si j'ai une récidive de cancer, j'opterai pour l'hyperthermie. Grâce à ce Gault et Millaut des traitements, j'ai en outre trouvé la clinique qui répond à mes attentes. Près de Munich: ça fait une trotte, mais ça en vaut le tourment.
Tant Kousmine que Gerson ou Gernez connurent de très hauts taux de résultats bénéfiques, même dans des cas de cancers irrécupérables, ce qui devint presque leur spécialité. Dans les deux premiers cas, ce taux a chuté quasi de moitié lorsque les suiveurs, tout médecins qu’ils soient, ont pris le relais des maîtres initiaux. Appellons-les les post-Kousmine et les post-Gerson. Je n'ai pas assez étudié la piste Gernez, sur le terrain, pour pouvoir m'exprimer.
Aurais-je oublié de le répéter? Lire des compte-rendus ou des études ne suffit pas, il faut évaluer la validité d'une théorie sur le terrain, en pratique. Il y parfois de ces fossés!
J’ai retenu de leur travail cette obsession que j’ai de penser à l’environnement de la cellule : si on la laisse asphyxiée, engorgée, si on sabote le travail de réplication génétique en laissant notre corps être un marécage de boues toxiques, il ne faut pas s’étonner que la vie cherche des solutions peu opérationnelles pour s'en sortir, comme fabriquer une masse tumorale. De petit rat de laboratoire de la post-modernité (célibattante, chef d'entreprise, je travaillais quinze heures par jour, que dis-je? je courais à gauche et à droite tout ce temps), je suis devenue une dialoguiste fine avec mes cellules et mon monde microbien: on dialogue, on négocie, on s'écoute. Parfois, je leur force la main, souvent je les dorlote.
J'ai envisagé deux de ces mouvances dans l'écriture de mes livres:
* la Cure antifatigue propose une diète temporaire qui est proche des méthodes de terrain (Kousmine, Gernez, Gerson), pauvre en protéines, limitée en graisses, surtout végétales, richissime en végétaux impérativement de source bio;
* la cure Décrochez-des-sucres, détaillée dans Cinglés de sucres, invite le mangeur à tenir régulièrement une cure de mise au repos digestif et hormonal, très proche des conseils de la mouvance métabolique. On dose les sucres au minimum pendant quinze à trente jours, en s'assurant un juste apport de protéines et de graisses (de source animale ou végétale).
Comme mes autres cures, je ne les ai pas conçues comme des programmes permanents, encore moins comme des diètes amincissantes. Prof' un jour, prof' toujours: je les ai rédigées comme un voyage, une exploration de ce que vos cellules pourront exprimer après deux à quatre semaines à ce train-là. C'est alors que vous arriverez à vous écouter, ou que vous peaufinerez l'écoute de soi que vous pratiquiez déjà.
Si une copine m'annonçait victime d'un cancer, fraîchement opérée, je lui proposerais de pratiquer ce que j'ai fait pendant de longues années, après l'opération: un mix des deux cures, par périodes. Après bien sûr qu'elle aurait trouvé un médecin qui connaît les techniques pour se prémunir d'une récidive (médicaments redirigés, comme l'ivermectine, la metformine, les statines; ou compléments comme curcumine ou artémisine).
1/ Réduire les sucres en général (en ce compris les farineux), en vérifiant l'effet sur son propre organisme, le cas échéant via un glucomètre.
2/ tout en choisissant des produits impérativement bio et en surdosant le quotidien en végétaux de qualité. Le meilleur des deux mondes, certes; mais cette diète ne sera pas facile à mettre en place d'un coup. Je lui proposerai une "montée en cure" de quelques semaines.
Si le mix lui semble trop complexe, je choisirai selon son profil soit la Cure antifatigue, soit Décrochez-des-sucres (le cas échéant dans sa version extrême: Full Keto - ce sera choisi selon profil). On verra plus loin que, bien que ce soit la mode, tenir une cure dure comme la cétogénique n'est peut-être pas l'idéal pour tous. Les tenants de cette mouvance ne connaissent pas tous les "miraculés" qui s'en sont sortis par une cure de riz en macrobiotique, par du végétarisme strict, par une cure Gerson - bien peu cétogéniques. Ils devraient apprendre les concepts de la théorie du terrain.
Ceci n'est pas une pub à l'arraché pour que vous achetiez mes livres. Sur mon blog, je partage quantité de billets. Sur le site officiel, la page bonus est très riche en extraits; de nombreuses infographies exposent les bases. Cela suffira à se mettre en route pour comprendre les bases..
Comme tous les "survivants", la copine pratiquera les autres diverses approches d'hygiène de vie classiques en post-cancer: sophrologie, marche au grand air, exposition sage au soleil, modérer les outils de la modernité (la panoplie électronique), yoga ou stretching, jeûne ou monodiète mensuels.
Quelle mouvance choisir, parmi les trois que j'expose ci-avant? Aucune! Combinons habilement les trois, car tous ont raison, personne ne détient la vérité absolue. A mes yeux, c'est le quatrième état de l'eau qui pourrait harmoniser les liens entre ces mouvances qui, pour l'instant, sont à couteaux tirés. Pfffrt! Quelle fatigue! On peut très bien être génétiquement prédisposé au cancer (théorie somatique) et avoir favorisé la survenance par une pratique alimentaire et environnementale aberrante (théorie métabolique, mitochondries déficientes) ou par une surexposition à trop de polluants (chimiques, alimentaires, electromagnétiques, etc. - théorie du terrain).
En repensant la nouvelle biologie de l'eau en regard de l'épigénétique, on pourrait enfin mettre tous ces chercheurs d'accord et éviter au cancéreux d'être déchiré par des choix impossibles.