Sommaire. Plusieurs raisons à cette nouvelle tendance - Tarifs - Conclusion - Ma posture estéthique et didactique - Un mythe du net: un digital ne coûte rien
Merci de votre intérêt pour mes livres En 2026, dès qu'ils seront épuisés, mes livres en version papier ne seront pas réédités sous cette forme, comme cela est fait depuis 30 ans, hormis une courte période de tests en epubs, mais offerts à la vente sous forme digitale personnalisée (pdf).
Entre 2015 et 2016, j'avais tenté la production en ebooks de mes livres. Je m'étais bien amusée à apprendre ce nouveau format . Le projet a vite avorté, car les livres epubs étaient plus volés vers des torrents que vendus en clair. J'en avais repéré 2 principaux, qui servaient de relais aux autres. Ces sources étaient dans des pays lointains et les diffuseurs d'ebooks ne se préoccupaient pas de nous défendre. On a donc arrêté le projet dès le moi de mai 2026.
1/ Mes livres ont fait leur temps, depuis la première édition en 1998.
En outre, je ne suis pas buzzophile et je ne racole pas le client avec des annonces mirifiques de cures miracles. A la retraite, je ne donne plus de conférence, je n'anime plus d'atelier.
Il est logique que mon nom tombe dans l'oubli (amis français, en Belgique, j'étais comme une référence dans le monde du bio).
2/ On trouve des exemplaires de seconde main facilement, désormais. Si ce sont d'anciennes éditions, les nouveautés sont toujours annoncées sur le site officiel
Des livres épuisés en version papier sont toujours à télécharger gratuitement.
Certains livres existent encore en version papier, on les voit en carroussel ici:
* en Cuisine nature (les recettes)
* en collection Les Topos (théorie)
* en collection Expert (pour les praticiens de l'holistique)
* en collection Ecritures (hors cuisine et nutri, théâtre et pédopsychiatrie)
3/ La procédure d'impression est complexe et lourde, le stockage des livres est cher.
Cela ne se justifie plus, vu la chute des ventes depuis la crise covid en particulier. Auparavant, mes livres se vendaient bien en magasins bio en Belgique. Ce canal n'est plus actif.
Les frais d'impression montent aussi en flèche. Or, chez Aladdin, on avait calculé le prix de vente au plus serré, vu qu'on sait que les frais de port s'envolent d'année en année. Il fallait penser au prix final que paierait l'acheteur. On est longtemps restés à 15€ l'exemplaire environ, mais depuis 5 ans, on a dû démultiplier le braquet, hélas!
4/ Les frais de port sont devenus incontrôlables, en particulier vers l'étranger.
Les livres coûtent désormais de 16.80 à 18.50€ par exemplaire, selon le titre.
L'envoi pour la Belgique, au prix plancher: 5.50€; pour la France et l'Europe: 8.99€ prix plancher (même prix pour plusieurs livres). "Prix plancher" signifie que nous y perdons...
Pour les DOM-TOMs: n'en parlons pas, c'est impayable.
En tant que petit producteur, nous ne pouvons rivaliser avec les tarifs privilégiés d'Amazon auprès des postes nationales.
Si, habitant en France, vous souhaitez une version papier, il vous en coûterait pour "Du gaz dans les neurones" à 18.50€: 27.50€ - un peu moins si vous achetez plusieurs livres, puisque les frais de port sont répartis.
On comprend que ça peut décourager des lecteurs de payer 9€ de frais de port pour un livre... Je serais déçue en tout cas.
Jusqu'en juillet, nous pouvions encore envoyer de France avec leur tarif "export culturel" vers tous les pays du monde. Un envoi pour la Suisse coûtait un euro. Désormais, la loi a changé: le même envoi coûterait quasi le prix du livre.
Voilà quelques raisons pour lesquelles, économiquement, on doit passer au digital.
5/ Au niveau pratique, le lecteur gagne en place de rangement, c'est une évidence; et on peut pratiquer des recherches faciles dans le pdf. En outre, on envisage de fournir les éditions ultérieures pour un forfait minimal, genre 2.5€. Le lecteur aura donc toujours la toute dernière édition.
6/ Esthétiquement, j'y trouve plus de joie d'écriture, car on peut corriger, modifier à volonté, à l'exemplaire près.
On ne se retrouve pas avec mille exemplaires en stock, dans lesquels on ne peut corriger une coquille malencontreuse - ce qui peut me faire grincer des dents.
On a choisi un tarif digital de 12€, sachant la valeur du travail qui est intégrée dans ce livre.
On a aussi évalué que, faute d'avoir accès à un bureau, l'impression auprès d'un service dédié peut coûter de 3 à 5€ pour le lecteur final qui n'aime pas lire sur tablette ou écran PC. Le prix total resterait donc sous la barre des 15€ en moyenne.
Exemple chez https://copykrea.be/fr/imprimerie en ligne:
* l'impression de "En finir avec le burn-out", le plus volumineux à 260 pages A5, coûterait 5.20€
recto-verso, en A4 ordinaire, noir et blanc
(= 130 A4 recto verso - cela coûterait 9.10€ en couleur, mais le jeu n'en vaut pas la chandelle, vu que c'est le contenu qui compte ici, pas le design).
* L'impression de "Du gaz dans les neurones" à 160 pages A5 coûterait 3.2 €.
La plupart des internautes impriment au bureau ou via un ami, qui utilise les consommables du bureau. Cela ne coûterait donc rien et ça prend 5 minutes d'impression.
Le seul digital qui soit moins cher est "Le boeuf émissaire", 9€. Ce tarif préférentiel est choisi parce que je tiens ce topo-là pour un manifeste de défense de la petite agriculture...
Et voilà pourquoi votre fille est muette et pourquoi désormais tous mes livres chez Aladdin sortiront en digital personnalisé.
Pour être bibliophile, je sais que c'est un pis-aller. On aime toucher un livre, le ranger, le cajoler. Je présente mes excuses à mes clones bibliophiles, et j'espère que vous comprendrez mieux au vu de ce qui précède.
15.1.2015 (billet publié lors de la sortie-test de mes collections en epubs)
Désormais, je sors tous mes livres en format digital et pourtant, toute geek que je sois, je ne lis quasi pas sous ce format. Je n'en achète d'ailleurs quasi pas, sauf quand je veux montrer ma gratitude à un auteur du net, qui m'a beaucoup apporté par son site. C'est le cas de Kim Guzman, chez qui j'ai appris à crocheter récemment. J'achète tous ses ebooks, je ne les ouvre même pas !
Passionnée de pédagogie et de science cognitive, j'ai la conviction que la lecture digitale n'ouvre pas les mêmes zones de réflexion que la lecture sur papier. Je le sais pour l'avoir vécu et avoir interrogé tant et tant d'utilisateurs : malgré ma mémoire d'éléphant, lorsque je lis sur PC, sur liseuse ou sur tablette, je ne retiens RIEN de ce que je viens de lire. Je n'ai pas le début d'une synthèse mentale, je ne me retrouve plus dans le fouillis d'info qui vient de me passer sous les yeux. Conclusion : je déprotège les livres, je les imprime dans un format à ma façon. Je les lis alors sur papier. Quel intérêt ? Quelle longue procédure…. Autant acheter la version papier tout de suite.
Une piste de réflexion pour les autres curieux: j'ai trouvé la confirmation scientifique de mon intuition dans la lecture de "The shallows" de Nicholas Carr (What the internet is doing to our brains). J'ai retenu qu'on se lobotomise délibérément. Très peu pour moi. Vive le papier!
Dans mon travail d'éducateur de rue du net, j'aide les lecteurs à chercher leur voie propre, ce qui demande distance, silence, temps. Le digital s'y oppose, à mon expérience (même chez les caractères forts ou les surdoués; pensons alors au vulgum pecus). Achetez plutôt les livres papier ! Avec eux vous aurez toute la distance, le silence, le temps qu'il faut pour méditer.
Deuxième raison pour laquelle je n'achète que peu de livres digitaux : je ne peux pas les prêter ! Oui, bien sûr, je peux les déprotéger et les faire suivre par mail, mais ce n'est pas aussi sain et riche que de prêter un livre papier commenté au crayon. Je me donnerais l'impression d'avoir volé l'auteur.
J'aime tellement les livres papier que j'ai appris la reliure pour en faire moi-même, à ma mode. J'aime tellement les librairies qu'à plusieurs reprises j'ai voulu me lancer dans cette profession. En voilà des raisons pour privilégier le contact physique (ah! les conseils des libraires passionnés!). Quand vos enfants n'auront plus de libraires, ils seront pieds et poings liés aux médias lobotomisants... ou aux guignols alternatifs du net tout aussi débilisants. Pardon, je m'acidifie, je m'égare.
Et enfin, pour avoir travaillé au transfert papier vers ebook, je suis désolée que la typographie et le graphisme soient si rudimentaires dans les outils à notre disposition. Les pdfs font exception,
Le seul avantage que je pourrais trouver aux livres digitaux : les lecteurs d'Outremer ne doivent plus payer les frais de port considérables qui leur sont demandés pour les versions papier. Oh si, un deuxième avantage : quand je nomadise dans mon camping-car, ma bibliothèque ne pèserait plus rien…
Je voudrais profiter de cette plage pour démonter un mythe du net : la production d'un livre digital coûte quasi le même prix à un éditeur que la production d'un livre papier. Le prix qu'Aladdin demande est parfaitement cohérent.
Certains ebooks sont à 2.99€, d'autres à 10 ou 13€ comme les miens. La différence ? Les premiers sont en général des œuvres d'auto-édités ou des auteurs financés par des labos, les seconds sont le résultat d'un travail éditorial complet.
Aladdin s'est aligné sur la pratique du secteur, qui en est arrivé à facturer les ebooks 70% du prix du livre papier. Mes livres à 15.50€ sont donc à 10.99€ en ebook ; ceux à 18.50€ sont à 12.99€ en ebook. En réalité, ils devraient être vendus au même prix… Je m'explique en chiffres. Dans la production d'un livre ordinaire (hors livre d'art), le prix de l'impression s'élève la plupart du temps à 1€. Chez Aladdin, nous payons 2 à 2,5 € car primo nous insistons sur les microéditions, pour éviter le gaspillage du pilonnage des invendus et deuxio nous faisons imprimer à côté de chez nous, refusant l'impression en Chine si économique. Soyons cohérents dans une démarche écologique et durable !
Hors coût d'impression, nous payons en papier et en digital les mêmes commissions vendeur et/ou diffuseur. Nous avons les mêmes frais éditoriaux de base : graphisme, couverture, droits d'auteur, relecture, mise en page, illustrations, guidance éditoriale ; ainsi que les mêmes frais de marketing. Dans notre cas, l'impression papier équivaut à 15 à 17% du prix final du livre, mais cette économie est compensée par les frais informatiques et techniques. Comprenez-vous pourquoi le livre digital devrait être vendu au même prix ?
Si j'arrivais au volume de ventes d'une Amélie Nothomb, ces frais seraient dilués dans le volume ; les ebooks pourraient coûter bien moins cher (un peu comme un livre de poche ne sort que quand l'édition cartonnée a rentabilisé les frais de base).
Merci d'aider à démonter cette légende urbaine du net qui voudrait qu'on peut voler impunément un livre digital puisqu'il « ne coûte rien à l'éditeur ».
Commentaire d'une lectrice. 1000% d'accord avec toi. En plus, j'aime "manipuler" les livres, revenir en arrière, faire des liens, consulter l'index ou la table des matières en cours de lecture, souligner certains passages au fluo... Un ebook ne permet pas cela. Et quand j'ai besoin d'une info précise, je la retrouve rapidement dans un livre papier. Difficile avec un ebook de s'y retrouver. Bien à toi,