Rappel du contexte: je revendique mon choix thérapeutique tout à fait légitime de ne pas me faire vacciner covid parce que j'ai une santé déplorable à la base, tenue droite par mille efforts quotidiens, frêle santé que je n'ai pas envie de mettre en état de risque par de nouvelles concoctions non testées.
Par ailleurs, je trouve pour mon cas assez vain d'accepter un vaccin si risqué qui ne protège pas de la contamination (dixit le ministère de la santé français, dixit l'OMS via ses experts, entre autres), pour une maladie qui s'avère ordinaire et qui se soigne très bien.
Je respecte tous mes amis qui ont choisi ce chemin du vaccin, on n'en parle généralement pas, comme on ne parle pas de religion entre amis, voyons.
Ces anecdotes se déroulent chez des amis cultivés, subtils, très bobos bien pensants pourtant, qu'on ne pourrait soupçonner de racisme ou d'ostracisme. Et qui seraient confondus s'ils lisaient ici ce qu'ils ont fait là. Mais heureusement quasi tous mes amis ne lisent pas facebook. Ouf!
1. Par courrier, invitation à un pique-nique en groupe.
J'extrais: "on partagerait un casse-croûte. en veillant à ne pas nous embrouiller les fourchettes car nous sommes toujours sous le coup des sacro-saintes consignes et plusieurs d'entre nous ne sont pas vaccinés. "
On ne pourrait exprimer plus subtilement le fait qu'on ne souhaite pas voir de non-vaccinés à cette soirée. Mon père, diplomate d'entreprise, nous a bien appris les subtilités de langage.
A la provoc', je reformule "prenez vos propres couverts car il y aura des noirs à la soirée". Cela vous fait quel effet? Je me retrouve dans l'Afrique coloniale de ma jeunesse. Et nous sommes chez un médecin excessivement cultivé et ouvert.
2. Visite chez une copine très chère. Reçue avec de grands rires par son mari: " j'espère que tu es vaccinée, sinon on n'entre pas ici". A la blague, dirons-nous. Je n'ai pas trouvé cela drôle du tout. Et pourtant je trouve sujet à rire de tout.
L'humour même au 36ème degré a toujours une base cachée.
La dînette s'est bien passée ensuite, l'amitié vraie passe au-dessus des anecdotes.
Dans les deux cas, je leur ai précisé que, vaccinés, ils n'étaient pas protégés de la contamination mais bien de l'hopital, ce qui est très différent - et que je ne comprenais donc pas leur phrase.
Et voilà donc comment le diable s'arrange pour scinder, ostraciser.
Je n'ai pas d'amertume, je suis fondamentalement, profondément triste de ce qui se profile dans la société. Deux camps, vraiment?
A un niveau de groupe, un touitte de maïtre di Vizio, il y a 3 jours. A l'ouverture d'un spectacle auquel il assiste
"Ouverture du spectacle : qui est vacciné ????????? !!!!!!!!! Et là tout le monde applaudit les vaccinés qui fièrement lèvent la main ! Moi je suis vacciné contre le méningocoque, l'hépatite b, le tétanos etc : je peux me faire applaudir aussi ou ça vaut pas ? Bande d'abrutis".
Les vaccinés se rendent-ils compte que si je voulais jouer le jeu de l'ostracisme, je dirais: "je ne reçois plus chez moi de vaccinés, car le fait de l'avoir fait signifie que tu as peur de la pression sociale, que tu ne t'es pas informé, que tu es assez naïf pour avoir cru à la carotte "on ouvrira les bars", que tu suis la meute, que tu ouvres la porte à l'identité numérique et que, probablement, tu es à risque de générer de nouveaux variants, tu es un sacré égoïste de faire prendre tant de risques à tes congénères ... On ne pourra parler de rien tant on est différents". Ce serait aussi bête que les réactions de mes deux amis ci-dessus.

J

Voir le chapitre "Hallucination collective" - voir la table des matières du dossier

Retour au blog "Articles"