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La nécessaire période du mouton noir, la joie du lion

1/1/2021. Dans mes textes, je renvoie mouton blanc et mouton noir dos à dos, privilégiant la posture léonine de celui qui n’a de comptes à rendre à personne. J’utilise la comparaison pour justifier le recours à des diètes excessives par certains, mais l’on peut filer la comparaison pour tous les aspects de la vie, pensons crise corona.

Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.


En écrivant ceci dans un billet précédent, ce matin, j’ai repensé à mon image mouton/lion dans Nourritures vraies

J’écrivais: «J’ai une autre posture, je ne joue pas le jeu de l’autorité, c’est dans ma nature. Je suis née en disant non à la pression. Il a fallu des décennies pour que j’arrive à vivre en souveraine de mon être, façon d’être au monde que j’ai choisi de partager au travers de mes livres de cuisine»

Je ramène ici cet extrait du livre où je renvoie mouton blanc et mouton noir dos à dos, privilégiant la posture léonine de celui qui n’a de comptes à rendre à personne. J’utilise la comparaison pour justifier le recours à des diètes excessives par certains, mais l’on peut filer la comparaison pour tous les aspects de la vie.

Extrait, pages 42-43 de https://nourrituresvraies.com/

«La part psychique si puissante au cœur de chacun fait qu’un passage « initiatique » par ces voies excessives est souvent nécessaire.

Je me splique. Dès lors que le mouton de panurge alimentaire sort du lot et comprend que son avenir dépend de sa nouvelle posture en diététique, il va devenir un mouton noir... le temps de prendre la place léonine de celui qui n’a de comptes à rendre à personne.

Cette période du mouton noir qui se croit ouvert à des vérités cachées aux autres, période où il est très tentant de traiter les autres de « mangeurs de cochonneries » ou de « pigeons de la grande distribu­tion », dure de quelques mois à quelques années.

Pendant ce temps-là, le chercheur en santé va être attiré par tous les joueurs de flûte de Hamelin qui lui chantent la chanson du mouton noir, bien sûr : « nous » sommes différents, « nous » avons compris l’essence des choses, « ils » nous empoisonnent. C’est un passage quasi obligé.

Que les prati­quants osent lever le doigt et me dire qu’ils ne sont pas passés par là, tout comme moi ?

Dans ces cas, il est vain de vouloir s’opposer à ce rite initiatique. On peut même se demander s’il n’est pas bénéfique, au contraire. Le tout est de ne pas se laisser enfermer dans les craintes et interdits si souvent utilisés en barrières identitaires.

Consciente de ce que le néophyte a besoin de ces excès, je suis pourtant attristée que ce domaine merveilleusement efficace de la cuisine « énergétique » ou « thérapeutique » — bleurks, que de vilains noms... — soit entaché de tant d’amalgames et de contre-vérités sur fond de peur que les professionnels classiques en sont dégoûtés.

Parmi des rumeurs sans fondement : les « frottements moléculaires » du microondes, les enzymes vivants qui disparaissent à la cuisson, les laitages qui sont un poison dans l’absolu, le calcium des végétaux qui serait exactement identique à celui des produits animaux, la vitamine C inexistante dans le non bio et disponible dans le bio, l’indispensable dissociation alimentaire, et j’en passe.

Tous amalgames qui décrédibilisent la nourrithérapie©, hélas — nourrithérapie©, ce merveilleux libellé créé par une férue de nutrition, Véronique Bourfe-Rivière, qui l’écrit parfois avec son humour habituel Nourrie Terre Happy

(www.se-nourrir.fr).»

Je joins l’illu du livre (copyright shutterstock) ainsi que le décodage qu’en a fait Sylvain du blog Clair et Lipide (lire l’article sur https://clairetlipide.wordpress.com/2015/03/29/la-zone-leonine-et-lhemicycle-douillet/)

On continue sur les rapports à l’autorité et nos profils individuels si différents.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai été passionnée par les rapports au pouvoir entre humains. A la fac’ (école d’interprètes, à Mons), nous devions produire des travaux autour de n’importe quel thème du moment que c’était rédigé en anglais. Je choisissais systématiquement la mafia, les despotes et le pouvoir des états.

Si je décode parfois à l’arrache les intentions des puissants, ce qui provoque quelques critiques (que j’accueille), c’est que j’ai une nature de ce type. Je les devine comme si j’étais eux, je comprends leur schéma mental, je peux presque deviner leur prochain coup.

Je reconnais être de nature Gengis Khan, tout comme l’a fait Henry Bauchau lorsqu’il a ressenti le besoin d’écrire la pièce de théâtre éponyme sur cette terreur du 13ème siècle (Gengis Khan, dernière édition chez Actes Sud-Papiers, 1989). Je dois retrouver l’entrevue originale. Bauchau y disait, en essence, que son héros s’est imposé à lui par effet miroir, car il reconnaissait en lui cette même nature.

Fin de la comparaison osée avec un grand écrivain.

Un ami bouddhiste se moquait tendrement de moi lors de ma période control-freak, avant ma métamorphose: «Et aujourd’hui que fais-tu? Tu vas changer l’orbite de Jupiter? Ou de Saturne? Allez un peu plus à gauche, toi; et l’autre tu dégages vers la droite».

Cette précision sur ma nature n’a aucun intérêt si ce n’est celui d’éclairer mon discours, lorsque mes mots touchent certains lieux de l’être profond de chacun. Ou lorsqu’ils semblent tellement éloignés des préoccupations ordinaires, lorsqu’un lecteur se dit qu’il n’arrivera jamais à agir en tant que lion, souverain de soi.

Si je reconnais ma nature de dominant extrême, j’espère avoir transmuté la (pathétique) femme de pouvoir en être de puissance.

 


Voir le chapitre "Leçons de discernement (crise covid ou nutrition)" - voir la table des matières du dossier

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