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en quête d'un devenir-soi nutritionnel
  

Médecine : religion des temps modernes ?

31.5.2020 un article d’Olivier Clerc. Notre relation au médecin et à son art n’est pas aussi anodine que l’on est tenté de le considérer. Elle est même « parasitée » par le sacré, comme nous l’expose avec sagacité Olivier Clerc dans un article intitulé: La Médecine, Religion des Temps Modernes ?  
Article qu’il m’a autorisée à publier en 2005, en avant-goût de sa conférence près de chez moi ; et dont il a autorisé à nouveau la publication sur ce site dix ans après.

Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.

Comment prétendre à la santé, entre autres via une alimentation saine telle que je l'illustre dans ce bimestriel (NB. qui date de 2005) , tant que nous  ne sommes pas libérés du poids de telles autorités que cette nouvelle prêtrise ? Car vous l'avez bien noté: quand on apporte un regard latéral en nutrition, quasi tous nos interlocuteurs nous répondent: "intéressant, je vais demander à mon médecin", comme avant on disait "j'en parlerai au curé". C'est d'autant plus absurde que les médecins ne connaissent pour 99.99% d'entre eux RIEN en nutrition, à part quelques rumeurs et mantras ("manger moins - bouger plus" est le premier). Le copain de base doit le savoir, mais ce n'est pas de l'info qu'il cherche auprès du médecin, c'est une onction.

Lire l'article introductif ci-dessous, par Olivier Clerc, ou son livre "Médecine, Religion et Peur" (éditions Jouvence, 1999, n'existe plus qu'en ebook en 2021).

Présentation de l'ebook - la présentation originale de l'éditeur est en image ci-après.

En utilisant la métaphore de l'aimant et de la limaille de fer, Olivier Clerc montre que la médecine moderne, depuis Pasteur, s'est développée selon les mêmes "lignes de force" que la religion chrétienne, et plus particulièrement catholique, dont elle a adopté les croyances, les dogmes, les rites et pratiques, sous des formes à peine différentes, devenant ainsi une sorte de religion masquée :
- le médecin a pris la place du prêtre ;
- la recherche de la santé remplace la quête du salut ;
- l'espoir de l'immortalité (par clonage, manipulations génétiques, etc.) l'emporte sur l'attente de la vie éternelle ;
- la vaccination joue le même rôle initiatique que le baptême ;
- et un hypothétique vaccin universel sauvera demain l'humanité de toutes les maladies, comme le Sauveur a racheté tous les péchés du monde.

Le pouvoir médical est aujourd'hui allié à l'État, comme l'était hier l'Église. Les « charlatans » sont poursuivis comme les « hérétiques » d'autrefois, et le dogmatisme prévaut sur l'ouverture à des théories « pas catholiques ». Un même esprit de déresponsabilisation caractérise le discours médical actuel et les sermons du passé. L'homme est aujourd'hui aliéné de son corps comme hier de son âme. Il continue d'être manipulé par la peur et par des espoirs infantiles.

Combinez la lecture avec la consultation de l’indispensable Némésis Médicale d’Ivan Illich. Initialement publié chez Seuil en 1975, ce tome est désormais disponible via ses Œuvres complètes, chez Fayard, 2004 (où sont aussi publiés :  Libérer l’avenir - Une société sans école - La convivialité -  Énergie et équité). A défaut de temps, lisez un article de présentation: Némésis médicale, L'expropriation de la santé  .

Olivier Clerc:

" Il est frappant d’observer dans le domaine de la médecine et dans tout ce qui touche à la connaissance et à la maîtrise du vivant, une transposition étonnante du symbolisme chrétien (lire notamment à ce propos : “La mythologie programmée”, de Perrot, Rist et Sabelli, PUF). Comme je l’ai développé dans mon livre « Médecine, religion & peur », on constate que, depuis Pasteur, fervent catholique qui a dénaturé les théories de ses contemporains pour les calquer sur ses croyances religieuses, le médecin a pris la place du prêtre dans l’inconscient collectif : la recherche de la santé a remplacé la quête du salut, l’espoir de l’immortalité physique (par clones, manipulations génétiques, etc.) prend le dessus sur l’attente de la vie éternelle, la vaccination a acquis le même statut initiatique que le baptême (et son refus suscite les mêmes peurs), un vaccin universel nous sauvera demain de toutes les maladies comme le Sauveur a racheté tous les péchés du monde.

L’alliance entre le pouvoir médical (Conseil de l’Ordre, lobby médicopharmaceutique) et le gouvernement se calque sur celle existant autrefois entre l’Eglise et l’Etat. Les “charlatans” sont poursuivis comme les “hérétiques” d’autrefois, et le dogmatisme prévaut sur l’ouverture à des théories et des hypothèses sortant des voies officielles. Un même esprit de déresponsabilisation caractérise le discours médical actuel et les sermons du passé : l’individu contemporain doit s’en remettre à une autorité extérieure pour sa santé et son salut, il ne peut rien par lui-même, sans ces intermédiaires. Il est aujourd’hui aliéné de son corps comme hier de son âme. Il continue d’être mani­pulé par la peur et par des espoirs infantiles.

Cette transposition inconsciente de la symbolique chrétienne sur la médecine, ainsi que les espoirs et attentes qui sont ainsi reportés sur elle, lui confèrent une légitimité et lui donnent une puissance que ne justifieraient pas à eux seuls ses résultats objectifs : les vaccins montrent aujourd’hui les limites et les dangers que leur avaient déjà prédit des contemporains de Pasteur, les antibiotiques génèrent des multi-résistances, de nouvelles maladies ne cessent d’apparaître ; mais un efficace écran de communication masque ces réalités au grand public. La médecine jouit d’une aura protectrice, elle est porteuse d’une mission messianique : sauver l’humanité des maladies, lui assurer l’immor­talité, la libérer de la souffrance. Inutile d’opposer une argumentation rationnelle à ses dérives et ses échecs : le religieux relève de l’irrationnel.

« Qui fait l’ange fait la bête » dit le proverbe. Et similairement, c’est en réalité le mythe Faustien qui se joue sous nos yeux. La médecine et les sciences du vivant ont depuis longtemps vendu (ou perdu) leur âme et cherchent à se rendre maîtres de la vie, en lui niant toute dimension spirituelle ou sacrée. Qu’im­por­te le spirituel quand point l’espoir d’une existence physique indéfinie ? Le nombre de personnes qui se font cryogé­ner après leur décès témoigne de ce report du religieux sur le profane.

Selon la mythologie chrétienne, l’archange Lucifer (porteur de lumière) a chuté par orgueil pour s’être cru l’égal du Créateur. On ne peut manquer de trouver des ressemblances entre ce récit symboli­que et ce à quoi nous assistons aujour­d’hui. N’y a-t-il pas un orgueil extraordinaire à s’imaginer que l’homme, grâce aux seules lumières de la science, va se rendre maître du vivant en s’y prenant comme il le fait actuellement, c’est-à-dire sans respect pour la vie ?…

Ouvrons les yeux. Depuis un siècle, les miracles médico-scientifiques d’un jour deviennent les mirages du lendemain : l’état de santé dramatique de la planète comme celui de l’humanité en témoignent assez. On nous promet chaque fois que la prochaine étape sera la bonne, que la prochaine découverte, le prochain remè­de nous donnera LA solution. Et quand cette solution révèle ses faiblesses et des défauts - parfois pires que ses bienfaits - on nous vante de nouveau les mérites du prochain mirage…

La prochaine étape aujourd’hui, c’est donc la génétique : on nous promet que la génétique va tout sauver, tout arranger, guérir tout ce que les précédentes découvertes n’ont pas guéri, ainsi que tout ce qu’elles ont provoqué comme patholo­gies iatrogènes. Mais ce nouveau mirage reculera devant nous comme les autres, car l’état d’esprit de la médecine n’a pas changé d’un iota : et quelle mauvaise surprise se révélera lorsque le mirage se dissipera ?…

Comme un nombre croissant d’individus aujourd’hui, je suis de l’avis que seule la responsabilisation personnelle, à tous les niveaux peut nous apporter ce que nous attendons à tort de l’extérieur. Un changement de paradigme commence à s’opérer, non seulement dans la médecine, mais dans l’éducation, l’économie, etc.  L’ancien paradigme disait : « Vous êtes faibles, vous êtes fragiles, vous ne pouvez rien faire par vous-même. Laissez-nous faire, nous les spécialistes, les experts, les autorités. On s’occupe de tout, on contrôle tout. Nous allons vous apporter la solution à tous vos maux ». L’état du monde aujour­d’hui en montre globalement les conséquences.

Le nouveau paradigme affirme plutôt : « Nous avons en nous tout ce dont nous avons besoin. Prenons notre vie en charge. Développons tout notre potentiel. Assumons notre santé, notre évolution, notre épanouissement, bref, notre exis­tence à tous les niveaux. Lisons, cherchons, expérimentons, responsabilisons-nous. Il n’y a que la transformation personnelle qui paie. »

Ce paradigme porte en lui le germe d’une humanité sortie de son enfance et de ses peurs."

 Olivier Clerc, 2005

Découvrez aussi ses écrits apéritifs sur son propre site , où son scribarium ouvre plein de pistes Nouvel âge, en particulier dans la rubrique cogito-philo -> https://www.olivierclerc.com/.
Ou lire un slideshare (en explorateur sans bloqueur de pub): https://fr.slideshare.net/eternitysdream/medecine-religion

 

Le dossier n'est pas terminé, je l'étoffe de jour en jour. Patience, il sera prêt en livre sous peu.

Voir le chapitre "Crise de foi(e) dans la médecine" - voir la table des matières du dossier

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