15.11.21 Je m'amuse (mais m'attriste aussi) de voir des membres du clergé scientifique désespérés de ne pas être suivis et chiffonnés de ce que d'autres ne pensent pas
Petite flèche à l'intention de nos grands mamamouchis, c'est Etienne Klein qui est la cible. J'aurais préféré qu'il se prénomme Sébastien (à cause de la flèche qui arrive).
Je ne me prétends pas scientifique (terme valise), mais je me sais rigoureuse et méthodique.
Même quand je tisse et joue avec les teintures végétales.
C'est si ancré en moi que je n'ai pas de problème d'ego face à des personnes qui ne pratiquent pas de la même manière.
Je m'amuse (mais m'attriste aussi) de voir des membres du clergé scientifique désespérés de ne pas être suivis et chiffonnés de ce que d'autres ne pensent pas comme eux. Comme un parent quand il ne comprend pas que son gamin à 18 ans commence à voter différemment de lui.
J'avais commenté le livre d'Etienne Klein en 2020. Ici, j'ai essayé d'écouter Le « halo symbolique » des nouvelles technologies . Je n'ai pas tenu toute la conférence, dont le sujet pourtant me passionne (véracité, vérité, etc.): Etienne Klein est pathétique à mes yeux dans cette conférence quand il s'étonne, avec sa douce arrogance habituelle, que des citoyens ne croient pas les mêmes choses que lui. Quand il interroge d'autres scientifiques sur France Culture, je l'écoute avec grand plaisir, il est moins raide dans sa pensée.
Cher Etienne, revenez sur terre, ce que vous prenez pour des certitudes sont *des croyances*, des manifestations d'un culte. Par ailleurs, les citoyens sont intelligents, ne vous méprenez pas. Pourquoi n'ont ils pas assisté à vos tables rondes sur les nanotechnologies? Parce qu'on les a déjà blousés plusieurs fois:
On peut citer d'autres pseudo-consultations citoyennes: on n'est pas des veaux, voyons, on voit bien que c'est du pipeau.
Alors pourquoi bouger?
En outre, le cher Klein voudrait qu'on comprenne tous les fondements des nouvelles technologies avant de donner un avis. Mais enfin, dans quel monde habitent ces conférenciers? Je n'ai pas besoin de savoir démonter et remonter mon smartphone pour déceler les dérives de capitalisme de surveillance... Je n'ai pas besoin d'être épidémiologiste pour savoir que je suis maître de ma santé et responsable de mon propre corps.
Et enfin, il le sait, pourtant, qu'on est aux limites de la modernité: les innovations deviennent glaçantes d'inhumanité. On peut cloner des animaux (et des humains). On veut "augmenter" l'humain contre son gré, la dérive étant qu'il ne devienne une simple "ressource" technologique. On peut jouer avec les gains de fonction, produisant ainsi des armes bactériologiques sous un autre nom. On peut... J'arrête ma liste car j'en ai moi-même froid dans le dos, c'est le matin, je ne veux pas perdre l'appétit.
Donnez-moi une médaille: j'ai tenu quinze minutes de la conférence, mais en gros, sauf s'il change de pied pour le reste, le contenu équivaut à chanter "mais pourquoi tous ne pensent-ils pas comme moi?" J'ai eu l'impression d'écouter un dinosaure.
eci n'est qu'une illustration: on peut écouter/lire différemment nos grands mamamouchis, toujours chercher ce qui les motive, derrière les apparences rationnelles (et oh si souvent prétentieuses et arrogantes). C'est par conscience professionnelle, pendant cette crise où je me sens éducateur des rues du net, que j'écoute Klein et consort quand il discourent sur les angoisses de ne pas être suivi par les foules. J'ai avoué ne pas avoir tenu longtemps tant c'était pénible.
Quand je veux penser, véritablement penser, le rapport aux sciences et à l'hégémonie, j'écoute plus volontiers Isabelle Stengers, dont la pensée est vaste, profonde et bien peu "ouin ouin y a personne qui m'imite".
Elle ose mettre les mots et développer des concepts qui articulent l'activisme (des antiOGMs qu'elle fut) et la méthode scientifique, par exemple.
Quand je l'écoute, je sens véritablement une pensée se déployer, je ne sens pas l'enfant poindre sous le discours (comme c'est le cas avec certains intellectuels, où je ne vois plus qu'une tête de gamin sur un corps d'adulte tant leurs motivations profondes d'égo blessé sont visibles).
Elle ose surtout énoncer que la plupart des discoureurs actuels sont d'une grande paresse intellectuelle.
Merci à elle d'aider les profanes, les pauvres ploucs que nous sommes qui n'avons pas trois diplomes de hautes études, à trouver un chemin décent et digne face à Hégémonix.
J'attendais une illustration amusante avant de pondre ceci, je n'ai pas encore de vidéo à relayer pour que, si vous ne la connaissez pas, vous découvriez cette merveilleuse intellectuelle qu'est Stengers, pionnière de ce que seront les penseurs "du monde d'après".
Voir le chapitre "Crise de foi(e) dans la médecine" - voir la table des matières du dossier