30.7.2020 Comment s'est installé petit à petit le court-circuitage de la pensée humaine par le virtuel, en quelques années: une explication claire en quelques minutes, par Slobodan Despot dans sa chronique hebdomadaire.
Ecouter à partir de la minute https://www.youtube.com/watch?v=Des1hEcv4ko&feature=youtu.be&t=1033
Non il n'y a pas de complot délibéré (même si des intentions existent, on ne peut le nier). C'est le processus d'une pensée réduite, réactive et non plus réflexive, abandonnée aux machines, qui à lui seul pourrait expliquer l'évolution des derniers mois et la résignation des populations à se voir privés de leurs libertés individuelles et collectives (entre autres dégâts).
Lire Theodore Roszak, The Cult of Information (visionnaire!). Un extrait du livre, traduit par Slobodan Despot sur Antipresse:
«La culture des lettres encourage une certaine autonomie éthique et psychologique basée sur la faculté de pouvoir prendre conseil auprès de soi-même dans un endroit calme, à savoir l'intimité de notre propre esprit. Qu'associons-nous de manière stéréotypée aux bibliothèques? «Chut! Silence, s'il vous plaît.» L'invitation à se taire. Pourquoi? Parce que les gens y lisent. Les gens pensent. Respectez leur solitude. J'en suis venu à apprécier ces quelques endroits tranquilles qui restent dans le monde. Ils nous rappellent qu'il y a des choses qui doivent être pensées dans l'intimité de son propre esprit, et non en présence d'interfaces graphiques éclatées, d'imprimantes qui jacassent ou d'écrans vidéo bipants et clignotants. Pensées, avec un effort d'interprétation et d'esprit critique, et non pas simplement, passivement enregistrées comme des stimulus ou cliquées comme des liens hypertexte.»
— Theodore Roszak, The Cult of Information, p. 200. Trad. SD.
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