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3.10.2021 Je continue dans le thème amorcé avec Mattias Desmet : pour qu'une psychose de masse s'installe, il faut plusieurs critères, dont une angoisse flottante généralisée.
Illustration de l'incohérence cognitive: dire une chose, revendiquer une chose, et vivre différemment.
Je suis vieux-jeu et j'assume. En tout cas je ne suis pas une déconne-structionniste à la mode,qui voudrait ratiboiser toutes les valeurs pour les remplacer par des nouvelles: je pense qu'à vivre dans l'incohérence cognitive, on fonce droit vers la déprime ou une forme masquée de dépression.
Illustration de l'incohérence cognitive: dire une chose, revendiquer une chose, et vivre différemment.
Je ne suis ni psy ni sociologue, je fais des observations d'une Mamie Croûton, sans prétentions autres que d'éclairer quelque peu la grande confusion actuelle.
Je pense ici à toute la jeune génération, dont une grande partie a manifesté par milliers derrière la petite à nattes.
Sans avoir de vrai programme ( j'ai cherché.... pas trouvé...), sur la foi de simples slogans et d'émotions: on est en colère (ou déprimés), ça ne va pas, à bas le CO2 (et le cancer et la violence aussi peut être?).
Cela fait certes du bien de marcher en groupe pour partager les mêmes émotions, c'est gratifiant de manifester "contre le monde d'avant" (j'ai beaucoup fait à mon époque, je n'ai rien à dire). Et puis, on ne peut vraiment exiger que des gamins ne manifestent que sur base d'une dissertation...
Mais je ne suis pas la seule à avoir vu des jeunots manifester le jeudi, très convaincus, pour partir en minitrip à Madrid le week end suivant, en avion, bien sûr. De voir les mêmes surutiliser les outils numériques (et en redemander), jeter le smartphone pour un nouveau dès que possible, accepter la numérisation des cours, demander une télé et un ordi dans sa chambre en plus de l'ordi familial, se faire conduire en voiture à l'école au lieu de marcher, vouloir des vacances exotiques "pour se la péter", acheter des vêtements hors de prix parce que "de marque" et les jeter l'année suivante, surconsommer de la bouffe industrielle et du delivero (même en mode végane). Continuez la liste, vous n'êtes aveugle.
J'exclus de la liste les jeunes de ma connaissance de type zadiste ou quasi zadiste.
Comment veut-on que ces gamins vivent l'âme sereine lorsqu'ils prêchent A et pratiquent B? Outre qu'ils sont matraqués par les medias: "on va tous mourir, CO2 CO2 CO2", comme un mantra.
Dès le début de la crise corona, j'ai été frappée du grand silence des jeunes. Tiens, plus de manifs? Tiens, plus de protestations? Qui sait su le corona n'est pas venu cristalliser leurs angoisses traînantes, sans objet (j'incrimine l'incohérence de vie, mais il y a bien d'autres raisons). Ils ont peut-être sauté dans le nouveau narratif pour sortir de l'état d'incertitude, comme les adultes.
Qui saura? Qui étudiera ce phénomène des jeunes qui se sont fait bénis-oui-oui pendant qu'on les enfermait, qu'on les empêchait de vivre une vie d'étudiant, etc?
Je ne les culpabilise pas, ils n'avaient ni groupe de référence ni héroïne pour les mener. L'hégémonie numérique les a (nous a) tous morcelés, éparpillés. Là où, pour le climat, des dominants ont pu instrumentaliser une pauvre petite fille pour propager leur message, il aurait été contreproductif d'offrir une figure de proue qui les mobilise en temps de corona. Puisque ce temps est utilisé comme un stage de rééducation forcée, pour que nous devenions de bons petits Chinois obéissants... Les plus malléables sont justement les gosses.
Ceci est un premier jet, comme d'habitude. Si je me trompe dans la réaction des gaminous en temps de corona, faites-le moi savoir en commentaires.
Voir le chapitre "Hallucination collective" - voir la table des matières du dossier