1.1.2021 Dans le contexte de ma vision de cette crise non pas sanitaire, mais politique ou même cosmique (j’ose tout!), j’avais promis le billet sur Karaba ainsi que celui sur la chrysalide ou le homard, comme socle pour illustrer que je ne joue pas aux camps «pro ou anti» (masque ou autre mesure contraignante); que je ne relaye pas les disputes autour des choix gouvernementaux, sauf à pointer leur propre panique, leur impéritie, leur côté copains/coquins; que j’ai plus de compassion que de colère envers les victimes de bouffées délirantes covidozizaniques; que je dis à qui veut l’entendre que je suis très heureuse de ce que nous vivons, que c’est une chance inouïe. Un croyant dirait que c’est un cadeau de dieu.
J’y viens dans ce billet-ci.
Dans le contexte de ma vision de cette crise non pas sanitaire, mais politique ou même cosmique (j’ose tout!), j’avais promis le billet sur Karaba: c’est fait ici. J’avais aussi annoncé le billet sur la chrysalide ou le homard, comme socle pour illustrer que je ne joue pas aux camps «pro ou anti» (masque ou autre mesure contraignante); que je ne relaye pas les disputes autour des choix gouvernementaux, sauf à pointer leur propre panique, leur impéritie, leur côté copains/coquins; que j’ai plus de compassion que de colère envers les victimes de bouffées délirantes covidozizaniques; que je dis à qui veut l’entendre que je suis très heureuse de ce que nous vivons, que c’est une chance inouïe. Un croyant dirait que c’est un cadeau de dieu.
J’y viens dans ce billet-ci.
Mon dossier s’appelait au début «Ce que covid-19 est venu nous dire» avant de passer à «covid-1984» (une courte lubie, une déviation de pensée, où je me suis fourvoyée), puis à «Le circus virule».
Je continue à croire que covid... Ovide... les métamorphoses, selon le petit jeu des «et comme par hasard» qu’on jouait avec ma fille au début. Je joins son poster parodique d’avril, que j’ai effacé de fb par mégarde.
Je reviens pour la énième fois sur mon antienne: nous vivons une crise qui pousse l’humanité à devenir enfin adulte, à s’autonomiser. J’ai relayé de nombreuses pistes anarchistes (et pas anarchiques...), chez des penseurs et des acteurs de terrain qui pensent l’autonomie depuis longtemps (). Car c’est chez eux que l’on trouvera des voies de sortie de l’apparente impasse.
Je ne veux pas la révolution que certains préconisent, je souhaite qu’on s’inspire des expériences concrètes des groupes anarchistes, pour trouver des modes de vivre ensemble plus adultes, plus souverains de soi.
Nous vivons dans un cocon, c’est rien de dire que nous avons l’impression depuis quelques mois de vivre dans un purgatoire.
Je prends une image dans le monde de la fibre, puisque c’est ma passion du moment (filage et tissage). Dans le cocon vit la chrysalide qui, dès qu’elle a fini de produire le cocon dont nous tirerons la soie, se déstructure pour devenir le merveilleux papillon qui nous enchantera. Et qui ne sera pas aussi éphémère que l’imagerie populaire veut le faire croire (ce n’est le cas que de certaines espèces).
Au coeur du cocon, la déstructuration.
Le bruit court dans les milieux de la fibre que la chenille devient alors de la bouillie informe. Info prise chez une séricicultrice française: ce malentendu provient du fait qu’en Inde, on mange les chenilles après avoir cuit le cocon. Elles peuvent avoir l’avoir de bouillie lorsqu’on les déguste. Elles ne sont que déstructurées de leur état de chenille avant de devenir papillon.
Nous vivons cet état-là, qui peut être très perturbant pour beaucoup de nos camarades. Etat qui peut paraître si chaotique qu’ils se raccrochent à l’idée qu’on va revenir au monde d’avant, qu’on va retrouver nos codes.
Pour cela, ils se rattachent à leur figure d’autorité, croyant que les chefs d’antan vont nous sauver de cette angoisse existentielle. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
D’où ma compassion infinie pour ceux que j’appelle les délirants, les hyperangoissés, ceux qui ne veulent pas voir ce qui se déroule et qui soit valident tout, les yeux fermés; soit s’y opposent bec et ongles, au risque de leur santé mentale.
J’ai une autre posture, je ne joue pas le jeu de l’autorité, c’est dans ma nature. Je suis née en disant non à la pression. J’ai aussi vu mon père agir en personne s’autonomisant. A la faveur des épreuves de santé de sa fin de vie (mort jeune à 58 ans d'un cancer), je l’ai entendu répéter si souvent face aux médecins: «c’est ma carcasse, je suis le seul à vivre dedans 24h/24 et jusqu’à la fin» que je le répète moi aussi souvent.
Il a fallu des décennies pour que j’arrive à vivre en souveraine de mon être, façon d’être au monde que j’ai choisi de partager au travers de mes livres de cuisine. Quel saut intellectuel: de l’état d’âme à la cuisine! Eh non, si l’on est souverain au plus profond de son ventre, je gage que cela va rejaillir sur la façon d’être au monde. Si l’on oppose le ventre, le ressenti, au logos (catégories fictives, mais utiles en communication), le ventre ne ment jamais. Alors que l’intellect est un grand artiste de la simulation et de la dissimulation. Fin de la parenthèse éditoriale.
Je trouve édifiant que la cancel culture américaine qui arrive chez nous, probablement pilotée artificiellement par des Soros ou autres think tanks qui croient ainsi piloter les consommateurs que nous sommes devenus, contribue en réalité à ceci qu’elle nous aide à supporter l’état de chrysalide. La cancel culture consiste à abattre tous les anciens repères. J’ai relayé hier le fait qu’Ulysse et l’Odyssée étaient proposés à l’annulation (https://www.facebook.com/taty.lauwers/posts/3599409410128549). Des copines ont relayé avec joie le fait que le prochain James Bond serait une femme, noire de surcroît. Je ne relayerais pas avec joie pour ma part, mais avec la conscience de voir les toutes grosses ficelles des think tanks.
Tous les piliers de nos sociétés sont sciés, un à un, les valeurs piétinées. Merci Soros! Quel cadeau tu nous fais là, mon chéri. Il nous sera désormais plus facile de vivre cet état d’entre-deux, plus aisé de lâcher des amarres, comme si en tant qu’humanité nous vivions une gigantesque crise d’adolescence. Rappelez-vous cet état magmatique dans lequel nous nous sentions certains jours, à 15 ans, incapables de dire qui l’on était, où l’on était.
J’ai aussi parfois ressorti l’image du homard, comparaison qu’utilisait Françoise Dolto pour signifier la toute grande vulnérabilité des ados qui, en temps de mue, se retrouvent comme le homard sans carapace. J’ai choisi au final la chrysalide, ce stade intermédiaire entre la chenille et le papillon. La transmutation actuelle est plus profonde qu’une simple perte de carapace - ce qui équivaudrait à ne plus se protéger en niant les mensonges d’état, les vols de nos propriétés par les multinationales, les banksters et tout le toutim, à perdre notre carapace de déni. Ce qui nous est demandé ici est plus profond. Je ferai appel au sociologue Michel Maffesoli pour un exposé plus "sérieux" que le mien.
Ma petite-fille est réveillée, je vais devoir quitter le clavier. Mais ce billet est déjà trop long.
Le coeur de ce billet est que nous vivons une crise cosmique et que l’état de restructuration que nous vivons, si nous choisissons en tant qu’humanité entière d’aller dans le sens qui nous est proposé, est désagréable pour celui qui n’en a pas conscience.
En voyant cette angoisse de la chrysalide, on peut lire tout autrement les délires de nos élus, leurs décisions erratiques, leur recours paniqué à la brutalité. On peut décoder autrement les réactions de rejet ou de délation de nos concitoyens, qui n’indiquent là que leur degré d’angoisses personnelles. Ce qui n’excuse rien lorsque le vil prend le pas sur l’humain, mais ce qui permet un autre éclairage des tensions interhumaines actuelles.
Signé: miss Marple de Nivelles, aussi baby-sitter à ses heures.
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