9.7.2020 Je relaye l'hypothèse de Thierry Gourvénec, qui a fait sa thèse de psychiatrie sur les bouffées délirantes. Je ne communique ici que pour ceux qui partagent mon avis, ce sont des brouillons pour un livre qui servira de mémoire de cette hallucination de groupe. Un anti-amnésie, en quelque sorte.
Je ne suis plus chiffonnée quand je vois des cyclistes rouler avec un masque, des conducteurs seuls en voiture rouler masqués depuis que j'ai décodé ce que cela signifie. On trouve bien évidemment les petits chefs habituels, ceux qui veulent faire comme le caporal, qui obéissent. On trouve aussi ceux qui sont vraiment terrorisés par le virus, qui croient le récit médiatique.
Et on trouve surtout tous ceux qui, hyperangoissés par ce qui suit, et qui sont peu avertis en introspection ou psychothérapie, doivent trouver un rituel pour conjurer la peur de devenir fou. Le port du masque est leur grigri pour supporter le fait que le système en qui ils croyaient est en train de mourir. Ils voient le quadruple effondrement prévu par les collapsologues, ils voient la perte des repères de l'humain, ils ont l'intuition que le Père symbolique a disparu (on n'a plus foi en l'élu, dans le maire, dans le médecin, dans l'autorité en général - "Y a t il une erreur qu'ils n'ont pas commise?" comme l'exprimerait le professeur Perronne), ils comprennent que nous sommes des pions sans valeur pour Big pharma (serait bien aveugle celui qui ne l'a pas vu depuis 3 mois). Cette accumulation de stress est évacuée par le respect de normes, tout arbitraires qu'elles soient, pour se rassurer, pour ne pas devenir cinglé.
Les catégories ne sont pas tranchées, c'est une évidence.
Je relaye ici le discours du docteur Gourvénec pour étayer mon hypothèse de départ (https://taty.be/articles/CVD_hypotheseopp200416.html): à savoir qu'on a vécu l'emballement à partir d'une peur de base, devenue terreur puis panique par la le jeu des medias qui cherchent à capter du public.
"On a nettement exagéré la portée et la violence de l’épidémie de Covid et nous nous sommes collectivement enfoncés dans une sorte de bouffée délirante collective (et médiatique) dès l’origine de l’épidémie sans pouvoir faire machine arrière".
Il cite divers délires collectifs au cours de l'histoire. Lire ou écouter l'original pour la liste.
J'ai déjà été confrontée à des manifestations de délire individuel, qui étaient qualifiées élégamment de "décompensation psychotique": le copain en question a vécu une émotion qui le submergeait tant, proche de la peur panique, qu'il s'est refugié dans une logique parallèle. On ne pouvait plus discuter, il était comme sorti des rails et voyait le réel de manière tout à fait différente de nous. Il ne relevait plus ses incohérences, malgré son QI élevé et son comportement auparavant très structuré. Il voyait des manifestations qui nous étaient invisibiles. Ses propos étaient vraiment étranges. Chez certains cela dure quelques semaines, cela peut passer sans médicaments, le temps que la panique reflue j'imagine.
Le délire collectif, selon Gourvénec, se traduit souvent ainsi : " [...] grande imprévisibilité des comportements, ils deviennent incohérents, troubles de la logique majeurs, beaucoup de paradoxes (on en a noté un certain nombre dans les prises de décisions politiques depuis le début du covid !), mensonges incontestables, communication de crise complètement délirante dont ce fameux "nous sommes en guerre". On est face à des personnes qui s'expriment selon des processus délirants."
"Les gens individuellement ne sont pas fous, c’est la communication collective qui est délirante" explique-t-il avant de faire un lien entre le contexte politique angoissant, la peur archaïque de toute épidémie, instrumentalisée ou pas, et la naissance d’un délire collectif.
L e principe des bouffées délirantes est que le délirant ne voit pas le réel avec les mêmes yeux. On ne peut qu'attendre la fin de la manie collective, qui disparaîtra comme le font les délires individuels. Il ne sert à rien de pousser ces personnes à ouvrir les yeux. Vous imaginez-vous parler en douceur à un fou en lui rappelant: "tu sais bien que tu es fou, n'est-ce pas?". Cela n'apporterait rien, ni à lui ni à vous, ni à l'échange.
Ceux qui connaissent la symbolique psy comprendront mon texte sur l'angoisse des citoyens chez qui le port du masque est un rituel pour ne pas devenir fou. Ceux qui connaissent moins écouteront ce que Gourvénec a à dire par exemple de la rumeur d'Orléans en 1969. La "rumeur d’Orléans", qui a fait l'objet de thèses, voulait que des femmes disparaissaient dans les cabines d'essayage de magasins de confection et étaient livrées à la traite des blanches. La police a eu beau prévenir les directeurs d'écoles, les citoyens qu'aucune plainte, strictement aucune, n'avait été déposée, aucune disparition signalée, la ville d'Orléans a continué à paniquer. Gourvenec note que la propagation de cette rumeur est intervenue au moment où De Gaulle allait quitter le pouvoir et laisser la France orpheline de son ange tutélaire. « La rumeur d’Orléans éclot en 1969 après que De Gaulle ait perdu son référendum et quitté le pouvoir. C’est une angoisse majeure, oedipienne… La mort politique du Grand Charles est un peu comme la mort du père… »
Gourvenec rappelle aussi la folie collective en 2011 autour de l'escherichia coli, un toxique qu'on aurait trouvé dans les graines germées (bio!), puis non, dans le compost (bio!), ah non c'est dans les concombres espagnols (bio)... Et la met en rapport avec la grande angoisse de Fukushima un peu avant: c'était une forme de décompensation pour évacuer la terreur nucléaire. Le délire a d'ailleurs disparu aussi vite qu'il était arrivé.
Quelle merveille d'écouter un homme avec tant de connaissances et tant de bon sens en même temps. Ecouter à partir de la minute 40 ce qu'il a à dire de la virulence du corona. Et observer chez Robert l'intevieweur la même incompréhension que nous, questionneurs de la Grande Panique 2020, vivons face à des interlocuteurs croyants. Robert, parlant confinement (et le justifiant! autour de la minute 50) nous ressasse toutes les fakes news qui circulent, les unes plus tirées par les cheveux que les autres. On sent que ce gars n'a pas la tête froide, il nous jette des "cent mille morts aux USA" sans parler des morts par millions, ce qui est bien différent vu le volume de la population américaine. On sent qu'il est lui-même dans la panique, c'est dommage pour un journaliste. Il devrait se retenir de parler du sujet s'il n'a pas le recul nécessaire, non?
Les analystes du comportement humain se régaleront des commentaires: les internautes qui semblent fans de MediaTV partagent la même conviction profonde que Denis Robert et ne semblent pas plus comprendre le discours très subtil, posé, mesuré de Gourvenec. Ou n'ont aucune culture en psychiatrie, c'est une autre analyse.
Cela fait un peu mal au coeur de voir Denis Robert se ridiculiser avec des "y en a qui disent", avec un scepticisme un peu primaire, avec des énoncés très peu informés - comme sur Bachelot qui aurait finalement bien agi en 2009 alors qu'elle n'a toujours été qu'un fer de lance de big pharma. Robert sait-il que cette panique d'H1N1 n'était qu'une répétition de Panique (avortée), répétition générale pour la crise d'aujourd'hui? Que la médiatisation était probablement programmée? La peur du virus fait perdre tout esprit critique aux meilleurs journalistes. Snif!
L e pauvre Denis Robert retrouve des mines de gamin de 5 ans, effondré, et perd tout discernement dans ses questions, comme s'il n'avait rien écouté. Il ne veut pas écouter, il veut rester croyant à sa propre réalité. On dira de lui "Un jour, Denis Robert fut journaliste. C'était un mardi, je crois".
Le docteur insiste pourtant bien: les participants d'une hystérie collective ne sont pas individuellement délirants, ils sont souvent sains d'esprit. Robert ne devrait pas se sentir mis en danger tout simplement parce qu'il fait partie des croyants... Et bravo à Gourvénec d'arriver à dialoguer avec un de ceux qui participent du délire (sans être délirant individuellement, Denis, rassure-toi).
Commentaire d'un lecteur sous la vidéo, via agoravox, qui l'exprime bien mieux que mon brouillon ne le fait ici:
Ce qui frappe dans ce long et intéressant entretien c’est la posture de D. Robert... l’on sent bien dans sa manière de faire le "journaliste enquêteur" qu’il tente de combiner sa conviction profonde et assez bétonnée (que l’on peut exprimer sous la forme de "moi, je suis persuadé que le covid c’est vachement dangereux et pire que tous les autres"), conviction qu’il essaie de masquer par une fausse ouverture au doute et pire, à l’éventualité qu’il se soit lui-même largement trompé dans ses conclusions sur l’épidémie.
Cela traduit chez ce journaliste une raideur personnelle totalement noyée dans une bonhommie un peu mollasse. J’irai jusqu’à dire que cet homme a développé une peur certaine de dire "l’interdit". Or, dans notre société, l’interdit suprême, le tabou absolu c’est de dire autre chose que la doxa officielle.
Denis ROBERT a été un courageux enquêteur, ses ouvrages sur le scandale "Clearstream" puis (suite de l’afaire) la "Boîte noire" lui ont valu une vie épouvantable : mis sur écoute, insultes, menaces des serves secrets, pressions des groupes privés mondiaux, cambriolages à son domicile et bien d’autres préjudices qui l’ont indiscutablement usé. Il a fini par se caser au Média, pour au moins continuer à faire son métier, mais on le sent définitivement archi méfiant à s’aventurer comme il le fit avec ténacité dans les deux affaires sus-citées.
Cela donne un homme impatient d’aller très vite à l’essentiel dans un entretien où son interlocuteur pèse ses propos, demeure dans la nuance avec raison et prend son temps pour développer ses hypothèses. Du coup, ROBERT manifeste de l’ennui (il ne sait plus écouter sans anticiper mentalement) et voudrait que l’interlocuteur lui délivre, à la façon des pseudos argumentateurs de notre époque, immédiatement et sans détour les "preuves" permettant de valider (comme avec le langage informatique : oui / non — valider / annuler, etc... !) la réalité vraie ou le faux.
L’entretien est intéressant sur ce point en particulier qu’il démontre comment et avec quel discrédit le journalisme de la communication a remplacé l’investigation qui, comme la vie, exige doute, patience, remise en cause et ouverture d’esprit. ROBERT espère vraisemblablement être de ces journalistes qu’on qualifie d’ouvert et à l’écoute mais tout est faux chez lui. En tout cas, même s’il essaie d’être ouvert et à l’écoute on sent nettement qu’il voudrait bien que la conclusion soit déjà assénée vite-fait et si possible dans le sens de ses propres attentes.
C’est en cela que Denis ROBERT est comme la majorité des journalistes de la comm" officielle globale : un mauvais acteur dans un théâtre de mensonges qui tresse quotidiennement l’illusion globale dans laquelle, à la façon de "Matrix", les médias du monde enferme le cerveau collectif.
Le psychiatre interrogé a totalement raison pour le coup : D. ROBERT comme nous tous vit dans un délire collectif avéré.
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