Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.30.12.2021 Rayon "le circus virule", il est tentant de penser complot. On sait que je penche pour l'hypothèse de Philippe Guillemant, qui n'est pas incompatible avec l'hypothèse de Mattias Desmet (la formation des masses). J'y ajoute un soupçon de posture anarchiste, coloris "Lordon": "fallait bien que ça arrive!". Plus sérieux, Lordon est un scalpel de la pensée.
Rayon "le circus virule", il est tentant de penser complot. On sait que je penche pour l'hypothèse de Philippe Guillemant, la plus bétonnée selon moi (Le grand virage de l'humanité, selon le titre de son dernier livre), qui n'est pas incompatible avec l'hypothèse de Mattias Desmet (la formation des masses détaillée dans Psychology of Totalitarianism). ). J'y ajoute un soupçon de posture anarchiste, coloris "Lordon": "fallait bien que ça arrive!". Plus sérieux, Lordon est un scalpel de la pensée.
Je prétends que ce corona est venu révéler (comme le sens initial d'"apocalypse") les coulisses d'un néolibéralisme effrayant de brutalité et d'inhumanisme, le pouvoir devenu technocratie cinglée ainsi que le projet d'escalier transhumaniste (expression de Guillemant).
S'il est venu révéler cet avenir dystopique, c'est pour qu'on ouvre les yeux, qu'on agisse en conscience et non pour qu'on s'aveugle en pensant à un complot, ressassant une colère contre des "autres" qui nous "veulent du mal". Cette attitude n'a jamais porté à se grandir, on reste dans le stade 1 de la psychothérapie: "c'est tout la faute à mes parents".
Déjà en 2019, Lordon exposait tout ce qui était prêt à exploser dans une longue interview chez Taddei. Apparemment sur la réforme des retraites. En réalité, un constat hyperlucide, pointu, percutant, sur la folie en macronie. Quand "il" décode la situation en synthèses (je résiste à la majuscule, je l'aime tant) , on se demande pourquoi on écrit encore... Tout est dit dans cette entrevue.
Ce billet est dans le chapitre "Ministère de la vérité": je me demande si Lordon est encore invité dans les medias classiques, depuis la Coronoïa? Période où les journalistes sont franchement partis en sucette (jeu de mots un peu cru, à double entente).
Parenthèse pour mon ami E.: il ne faut pas être communiste pour suivre son analyse pour autant. Ne t'effraie pas...
Je pense que ceux, comme moi, qui n'ont pas été sidérés au printemps 2020 et qui ont gardé le discernement (j'ose) sont ceux qui savaient déjà tout ce que Lordon dit là.
Mes camarades qui sont tombés de la falaise tout à trac en avril se sont réfugiés, pour se protéger de l'infinie douleur de cette lucidité, dans le complotisme à la Crèvecoeur ou dans le covidisme, parfois dans l'autrichisme - que je respecte, comme celui de ma copine qui revendique: "je préfère ne plus rien écouter, ça m'angoisse". A chacun sa liberté de se sauver quand le navire coule. Au plan de la psychologie des foules, ils se sont réfugiés dans un phénomène de masse, qui diffère des "groupes" dans la mesure où, dans une masse, pas de débat possible, pas d'échanges: pensée unique.
Frédéric Lordon, 2 décembre 2019 chez Interdit d'interdire :
Ceci fait suite à mon billet dans un autre chapitre: "Le capitalisme épuisera la planète jusqu'au bout"